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VOTE PROJET DE LOI SUR LA DÉCLARATION DE PATRIMOINE : Les députés entre espoirs de rupture, tensions politiques et appels à la justice




 
 
 
L’Assemblée nationale du Sénégal a été le théâtre d’échanges passionnés autour du projet de loi n°15/2025 relatif à la déclaration de patrimoine, pièce maîtresse de la réforme de la gouvernance initiée par le régime de Bassirou Diomaye Faye. Entre volonté de rupture, soupçons de règlements de comptes, critiques de l’ancien système et mise en cause de personnalités controversées, les députés de toutes tendances se sont exprimés avec vigueur. Voici un tour d’horizon de leurs principales déclarations.
 
 
 
Un débat sous haute tension autour de la transparence et de la justice
 
Porté par une volonté affichée de moraliser la vie publique et de restaurer la confiance entre les citoyens et leurs gouvernants, le projet de loi n°15/2025 portant sur la déclaration de patrimoine a cristallisé les débats au sein de l’hémicycle. Les interventions des députés, souvent enflammées, traduisent la profondeur des attentes mais aussi les lignes de fracture politique. Chérif Ahmed Dicko (Pastef) a donné le ton d’entrée : « il faut fouiner la gestion chaotique de l’ancien régime. Nous vous demandons quelles dispositions avez-vous prises pour récupérer les milliards détournés ?». Pour Amadou Bâ (Pastef), l’heure est à la clarté juridique. «Ce n’est pas Serigne Bassirou Guèye qui nous intéresse. Restez sereins et calmes. C’est un problème de droit que nous corrigeons à travers ces lois. Je vous demande d’avoir l’honnêteté de ne pas brouiller les esprits des citoyens à travers vos contre-feux.»
 
 
 
Un élargissement demandé à toutes les sphères de l’État
 
Abdoulaye Thomas Faye (Pastef) est allé plus loin, appelant à une inclusion massive. «Je propose que tout fonctionnaire qui gère un budget d’au moins 1 million soit concerné. Même dans les lycées, des détournements ont lieu. Des enseignants se battent pour être intendants parce qu’il y a de l’argent à gérer».
 
 
 
Une demande unanime pour plus de rigueur dans l’application
 
Awa Seck (Pastef) a salué une loi «instrument fondamental de transparence» et prévenu : «que ceux qui s’agitent se tiennent à l’écart s’ils n’ont rien à se reprocher.» Elle a insisté sur le risque des prête-noms et appelé à un «suivi rigoureux» des déclarations. Madame Ousmane Sonko, députée, est intervenue avec gravité : «j’aurais aimé que les membres de l’Ofnac eux-mêmes soient tenus à la déclaration de patrimoine, pour tester leur probité.»
 
 
 
L’opposition dénonce une loi ciblée contre Serigne Bassirou Guèye
 
Mais tous les députés ne partagent pas l’enthousiasme. Aissata Tall Sall a livré une attaque frontale contre le processus : «le pays est dans l’eau, les maisons sont envahies, les champs sont noyés. Et vous convoquez une session extraordinaire pour dégager Bassirou Guèye ?». Elle a dénoncé une volonté de contournement des institutions. «Cette précipitation est une atteinte grave à l’État de droit. Dégagez, dégagez… jusqu’au jour où Dieu vous dégagera du Sénégal.»
Même son de cloche chez Tafsir Thioye, qui a dénoncé une «suppression-création» opportuniste : «on pouvait modifier la loi existante. Pourquoi créer une nouvelle structure si ce n’est pour écarter quelqu’un ? La lutte contre la corruption doit être un acte de foi, pas une manœuvre politique». Le député Barane Fofana (Takku-Wallu) a quant à lui mis en avant le cas du député Farba Ngom : «un juge a ordonné une expertise médicale, confirmée par un médecin indépendant. Le procureur a ensuite produit une contre-expertise unilatérale. Cela inquiète. La visite du Pm à Rebeus, je la considère comme une intervention politique sur le dossier.»
 
 
 
L’ombre de Serigne Bassirou Guèye continue de planer
 
Guy Marius Sagna (Pastef) a exprimé une méfiance radicale qu’il a assume en brandissant ses raisons et ses arguments. «Je n’ai aucune confiance en Serigne Bassirou Guèye. Il a produit du faux contre Sonko. Il négligeait les rapports de l’Ofnac. Je ne lui confierai jamais une structure de lutte contre la corruption». Son intervention a aussi touché le terrain diplomatique : «la justice espagnole demande depuis un an des informations sur l’enlèvement de l’avocat Juan Branco. Pourquoi ce silence ?»
 
 
 
 
Une volonté politique réaffirmée malgré les critiques
 
 
 
Alioune Ndao (Pastef) a fustigé l’inaction de l’Ofnac depuis sa création : «aucune poursuite depuis 2021 ! Cette réforme est une des pièces maîtresses du programme Jub Jubal Jubanti.» Abdou Karim Sall, ancien ministre sous Macky Sall, a surpris en soutenant le projet. «La bonne gouvernance est une préoccupation majeure. Cette loi est utile».
 
 
 
 
 
Baye Modou SARR
 
 
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