L’appel à la vengeance de Ousmane Sonko, après la violente attaque contre ses militants à Saint-Louis, n’est pas du goût du sénateur américain Ben Cardin. Hier, à travers un message publié sur internet, celui qui dénonçait hier le report de la présidentielle voulu par Macky Sall au mois de février dernier, a saisi l’occasion pour féliciter le président Bassirou Diomaye Faye pour son appel à la retenue juste avant les élections.
Le sénateur américain du Maryland Ben Cardin, qui préside la commission des relations étrangères du Sénat, a dénoncé l’appel à la vengeance du Premier ministre Ousmane Sonko. «Les appels à la violence lancés avant les élections par le Premier ministre sont inacceptables. Je me fais l'écho de l'appel du Président Bassirou Diomaye Faye à la retenue dans la rhétorique politique qui pourrait inciter à la violence. Le peuple sénégalais a le droit de voter en paix sans crainte de menaces ou de préjudices», a fait savoir le président de la commission des relations étrangères du Sénat américain.
Rappelons que le sénateur américain Ben Cardin avait publié une déclaration après que le président Macky Sall a reporté les élections au Sénégal. «Le report de l’élection présidentielle au Sénégal met le pays sur une voie dangereuse vers la dictature et ne doit pas être autorisé à se maintenir. Le mépris flagrant du président Macky Sall pour la constitution sénégalaise et son manque de respect flagrant pour le soutien du peuple sénégalais à la démocratie sapent des décennies de progrès depuis l’indépendance dans ce qui était autrefois considéré comme l’une des démocraties les plus fiables et les plus dynamiques d’Afrique. Le président Sall doit revenir sur cette décision imprudente et veiller à ce que des élections soient organisées avant la fin de son mandat constitutionnel», avait-il alors invité.
Rappelons qu’à la suite de la violente attaque contre ses militants à Saint-Louis, la tête de liste nationale et président de Pastef Ousmane Sonko a exhorté les partisans du parti au pouvoir Pastef à se venger des violences à leur encontre lors de la campagne pour les élections législatives de dimanche. Une sortie du Premier ministre qui a suscité l'inquiétude des groupes de défense des droits de l'homme. «À tous les patriotes du pays, Barthélemy Dias et sa coalition ne doivent plus battre campagne dans ce pays. Notre parti a été agressé à Dakar, à Koungheul, à Saint-Louis, à Louga, à Mbacké…. Des plaintes ont été déposées, des preuves visuelles existent. À ce jour, zéro arrestation. Que chacune des agressions subies par Pastef de leur part, depuis le début de la campagne, que chaque patriote qu’ils ont agressé et blessé, soit proportionnellement vengé. Nous exercerons notre droit légitime à la riposte », avait-il alors posté sur Facebook. Signalons que Ousmane Sonko était revenu à de meilleurs sentiments, demandant à ses militants de « tout désactiver » après l’interpellation de plusieurs membres de la sécurité de la coalition Samm Sa Kaddu.
Sidy Djimby NDAO