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RENCONTRE AVEC LES SÉNÉGALAIS DE FRANCE : A Paris, Barthélemy Dias sonne la mobilisation de la diaspora, trace une ligne rouge à Sonko et adoube Diomaye



RENCONTRE AVEC LES SÉNÉGALAIS DE FRANCE : A Paris, Barthélemy Dias sonne la mobilisation de la diaspora, trace une ligne rouge à Sonko et adoube Diomaye

 
 
En visite en France pour présenter son mouvement Sénégal Bi Nu Bokk, Barthélemy Dias a rencontré les Sénégalais de la diaspora dans une série de réunions à Paris, Mantes-la-Jolie, Beauvais et Bagnolet. Très offensif contre le régime actuel, l’ancien maire de Dakar a fustigé l’«incompétence» du gouvernement, affiché son ambition pour 2029, voire avant,  et lancé un avertissement clair sur le retour d’Ousmane Sonko à l’Assemblée nationale. Compte-rendu d’un discours politique qui marque un tournant.
 
 
 
Il n’est pas venu faire du tourisme politique. Barthélemy Dias a choisi de lancer à Paris la phase internationale de son mouvement Sénégal Bi Nu Bokk, avec la volonté assumée de créer une dynamique de fond, qui dépasse les frontières. Pour lui, la diaspora n’est pas un simple vivier électoral à activer tous les cinq ans : elle est une «composante stratégique» du combat politique à venir. «Cette diaspora est très, très importante ici en France. Elle est composée de presque un demi-million de nos compatriotes», martèle-t-il devant une salle conquise. Le ton est posé, mais le message est clair. Dias parle d’«implantation politique», pas de campagne éclair. Il veut faire de chaque Sénégalais de l’extérieur un relai d’influence, un levier d’organisation, un acteur de l’alternance à venir.
 
 
 
Une diaspora désabusée, un peuple en désillusion
 
 
 
Barthélemy Dias n’a pas été tendre avec le régime. «Les Sénégalais sont déçus. Ils sont déçus pour certains, d’autres expriment des regrets», explique-t-il. L’homme ne cache pas sa cible. Il cite nommément le Premier ministre, Ousmane Sonko, comme l’incarnation d’un régime qui s’effondre déjà sur ses propres contradictions. Le rappel est incisif : «le Premier ministre actuel a lui-même dit lors d’un Conseil des ministres que ce régime est incompétent et incapable.» Une attaque au vitriol, formulée avec une rigueur stratégique. Pour Dias, cette crise d’autorité n’est pas qu’une faiblesse politique : c’est un péril national. Et il en appelle à la lucidité collective : «le Sénégal est en danger.»
 
 
 
2029, ou avant : une alternance qui ne saurait attendre
 
 
 
Interrogé sur l’échéance présidentielle de 2029, Barthélemy Dias répond sans détour : ce calendrier officiel n’est qu’un décor. Ce qui se joue, selon lui, pourrait survenir bien plus tôt. «Beaucoup de choses vont se passer bien avant 2029», annonce-t-il, sans donner plus de détails. La preuve, dit-il : «la crise au sommet de l’État est constatée par tous.»
Dans l’esprit de l’ancien maire de Dakar, le Sénégal entre dans une période charnière. Et cette période requiert une opposition «structurée, déterminée et engagée». L’objectif est clair : remettre en mouvement un bloc politique alternatif, capable de reprendre l’initiative face à un pouvoir qu’il juge «impuissant et en perte de légitimité ». Une manière de remettre le peuple au centre, à travers un appel à l’action : «les Sénégalais doivent se préparer à une prochaine alternance bien avant 2029.»
 
 
Ligne rouge : l’éventuel retour de Sonko à l’Assemblée
 
 
 
L’un des points les plus sensibles de cette tournée a été la question du retour possible d’Ousmane Sonko à l’Assemblée nationale. Sur ce point, Barthélemy Dias a été tranchant, presque brutal dans le verbe. «Dans cette République, il a été dit que quand vous êtes définitivement condamné, vous perdez votre mandat de parlementaire», martèle-t-il. Et il rappelle que lui-même a été destitué de façon, selon lui, «totalement illégale» sans qu’il ne s’en plaigne outre mesure. Mais ce qu’il ne tolérera pas, dit-il, c’est l’impunité sélective. «On n’acceptera pas que certains soient soumis aux lois, et que d’autres pensent qu’ils ont un traitement particulier.»
L’avertissement est lancé avec une rare fermeté : «ou bien je le trouve dans l’Assemblée nationale, ou bien on le trouve dans l’Assemblée pour le sortir de l’Assemblée.» La formule claque. Elle évoque une résistance sans concession. Elle évoque aussi le souvenir du 23 juin 2011, lorsque des Sénégalais étaient descendus dans la rue pour s’opposer à une réforme constitutionnelle jugée scélérate. «Toutes les conditions sont réunies pour qu’on refasse ce qu’on avait déjà fait. Et on le refera», prévient-il.
 
 
 
 
Une opposition de génération
 
 
 
«Nous sommes de la même génération. Et il est très loin de nous impressionner.» La pique est personnelle, mais elle dit quelque chose d’une fracture générationnelle qui couve au sein même de l’opposition sénégalaise. Le message est passé : pour Barthélemy Dias, l’heure n’est plus à l’attente. Elle est à la reconquête.
 
 
 
Sidy Djimby NDAO
 
(Correspondant permanent en France)
 
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