Il ressort des rapports 2020 à 2023 de l'Anaq-Sup que sur 75 établissements évalués au cours de cette période, 58 établissements ont obtenu un avis favorable pour délivrer des diplômes de l’enseignement supérieur ; soit un taux de 77%. S’agissant des évaluations de programmes de formation en vue de l’accréditation, 218 programmes ont été accrédités par le Conseil scientifique sur 279 soumis ; soit un taux de 78%.
L’Autorité nationale d’assurance qualité de l’Enseignement supérieur (Anaq-Sup) a remis quatre rapports 2020, 2021, 2022 et 2023 qui dressent le bilan de ses activités et réalisations au ministre de l’Enseignement supérieur, Abdourahmane Diouf, après une période de trois ans marquée par deux événements majeurs : la pandémie du Covid en 2021 qui a occasionné des perturbations dans les programmes d'activités de l'Anaq-Sup et la crise politique de 2022-2023 qui a perturbé le fonctionnement de l’université. Une occasion pour l'Anaq-Sup de revenir sur les résultats saillants durant cette période. Il s’agit de la mise en place d’un système d’information dénommé «E-Anaq» dont l’objectif global est de consolider l’environnement numérique de travail de l'Anaq-Sup. Selon le secrétaire exécutif de l'Anaq-Sup, cette plateforme a permis de faciliter l’enregistrement, le traitement et l’archivage de toutes les données liées aux procédures (d’habilitation et d’accréditation), depuis l’appel à candidature, jusqu’à la recevabilité du rapport d’autoévaluation ; de faciliter les interactions avec les établissements et les experts externes ; de gérer l'accès à l'information en temps réel, en fonction des acteurs et des profils d’utilisateurs ; de faciliter la gestion du courrier, etc.
218 sur 279 programmes accrédités
Pour ce qui est des évaluations, l'Anaq-Sup, indique Lamine Guèye, a déroulé deux types de procédures : des évaluations institutionnelles en vue de l’habilitation à délivrer les diplômes du LMD ; des évaluations de programmes en vue de l’accréditation des diplômes. Et les résultats, dit-il, laissent apparaître les données suivantes pour la période de 2020 à 2023. «Pour les évaluations institutionnelles, sur 75 établissements évalués au cours de cette période, 58 établissements ont obtenu un avis favorable pour l’habilitation à délivrer les diplômes de l’enseignement supérieur ; soit un taux de réussite à l’habilitation de l’ordre de 77%. Pour les évaluations de programmes de formation en vue de l’accréditation, sur 279 programmes soumis au conseil scientifique au cours de cette période, 218 programmes ont été accrédités par le Conseil scientifique ; soit un taux de réussite à l’accréditation de l’ordre de 78%», annonce le Professeur Lamine Guèye.
8 procédures d’école doctorale en cours d’évaluation
Pour ce qui est de l’évaluation des Ecoles doctorales et des Centres et Organismes de Recherche, les procédures d’évaluation ont démarré en 2023 et 8 procédures ont été enregistrées à la suite de deux appels à manifestation d'intérêt lancés en 2022 et 2023. Il s’agit d’une école doctorale de l’Ugb et de 7 écoles doctorales à l'Ucad. Deux structures de recherche sont en cours de procédure d’évaluation à la suite de l’appel à manifestation d’intérêt lancé en 2023. L’Anaq-Sup a également pour mission d’accompagner les établissements d’enseignement supérieur du Sénégal à mettre en place des dispositifs d’assurance qualité fonctionnels en leur sein. Ainsi, entre 2020 et 2023, plus de 130 activités d’accompagnement ont été réalisées par les divisions techniques au profit des établissements d’enseignement supérieur publics comme privés, sur l’ensemble du territoire national. Il s’agit pour l’essentiel d’activités d’appui à la mise en place de Cellules interne d’assurance qualité, de formation et de renforcement des capacités des membres des Cellules internes d’assurance qualité ; de formation des comités de pilotage chargés des autoévaluations dans les établissements ; etc.
Les défis du sous-secteur de l’Enseignement supérieur
Cette cérémonie a été aussi l’occasion pour le secrétaire exécutif de l'Anaq-Sup, Lamine Guèye, de revenir sur les défis du sous-secteur de l’Enseignement supérieur en matière d’assurance qualité. Il s’agit, entre autres, de la forte demande d’accès à l’enseignement supérieur qui se traduit par une massification des établissements d’enseignement supérieur publics ; de l’émergence de prestataires privés d’enseignement supérieur, nationaux et internationaux ; de l’adaptation des formations aux besoins de l’économie nationale et des besoins sociétaux ; de l’internationalisation de l’enseignement supérieur avec notamment la mobilité accrue des étudiants, des enseignants, des diplômés, du développement de l’enseignement transfrontalier, des Co-diplomations etc. ; du développement de l'enseignement en ligne et de l’enseignement hybride ; de la révolution numérique avec notamment l'émergence de l'intelligence artificielle et les développements des big data ; du financement des établissements d’enseignement supérieur de plus en plus problématique pour les pouvoirs publics, etc. «En tant qu’acteurs de l’enseignement supérieur, nous devrons trouver des réponses urgentes et adaptées, aux fins de disposer d’un système d’enseignement supérieur de qualité, à même de jouer pleinement son rôle dans le processus de développement socioéconomique du Sénégal», explique Pr Lamine Guèye qui précise que dans le cadre de sa mission, l'Anaq-Sup a contribué au développement de la culture de l’évaluation et de l’assurance qualité dans les établissements d’enseignement supérieur, les centres et organismes de recherche ; à l’amélioration continue de la qualité des établissements d’enseignement supérieur (Ees), de leurs programmes de formation et des Centres et Organismes de Recherche (Cor) ; etc. Le patron de l'Anaq-Sup est revenu sur les résultats obtenus durant la période 2020-2023.
Les recommandations de l'Anaq-Sup
L’Anaq-Sup n’a pas manqué de formuler des recommandations aux Etablissements d’enseignement supérieur. C’est pour les inviter à veiller à la fonctionnalité des Cellules internes d’assurance qualité ; à soumettre davantage de programmes de formation à l’accréditation (le taux de programmes accrédités reste encore très faible pour certains établissements) ; à mettre en place des mécanismes de suivi des recommandations issues des évaluation externes ; de veiller à une meilleure application du système LMD, dans la conception et la mise en œuvre des programmes de formation ; etc. Au ministère de l’Enseignement supérieur de la Recherche et de l’innovation de coordonner l’harmonisation des filières de formation dispensées dans les établissements d’enseignement supérieur (Ees) ; soutenir les EES dans l’acquisition d’infrastructures et d’équipements, surtout pour les filières professionnelles et scientifiques ; accompagner les Ees privés dans l’amélioration de leur gouvernance institutionnelle ; accompagner la professionnalisation des filières de formation ; etc.
Le Mesri s’engage à renforcer l'Anaq-Sup
Pour sa part, le ministre de tutelle, Abdourahmane Diouf, s’est engagé à renforcer l'Anaq-Sup et le dispositif national d’assurance qualité pour relever les défis importants qui se posent dont la résolution fera avancer d’un bond important la qualité de l’enseignement supérieur et de la recherche. A l’en croire, les services de son ministère vont travailler étroitement avec l’ANAQ-Sup pour la matérialisation des engagements pris par les Autorités en faveur de son développement et de la réalisation des objectifs qui lui sont assignés.
M. CISS










