Fatou Kiné Cissé, vendeuse d'armes, pour avoir dit que la sécurité du président Diomaye Faye et de celle de son Premier ministre Ousmane Sonko sont compromises, risque 6 mois de prison ferme, alors qu'elle est en détention provisoire depuis son interpellation en avril 2025. Elle a été jugée hier, jeudi 17 juillet 2025, devant le tribunal correctionnel de Dakar pour diffusion de fausses nouvelles et discrédit sur la gendarmerie nationale.
Fatou Kiné Cissé, Directrice de la société, "Tahar projects", a bien appris de sa détention provisoire, puisqu'elle a présenté ses plates excuses au peuple sénégalais ainsi qu'à la composition du tribunal qui la jugeait. Cette prévenue qui garde prison depuis le 23 avril 2025, à la suite de propos polémiques et jugés graves tenus lors d'une émission sur un média de la place sur la sécurité du président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre, Ousmane Sonko, a été jugée hier, jeudi 17 juillet 2025 devant le tribunal correctionnel de Dakar. Elle est poursuivie pour diffusion de fausses nouvelles et discrédit sur la gendarmerie nationale. En effet, c'est dans une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux que Fatou Kiné Cissé avait affirmé que la sécurité du président de la République et celle du Premier ministre étaient menacées, en raison de la promotion récente d’un officier réputé proche de l’ancien chef de l’État, Macky Sall et du général Moussa Fall.
«Je demande pardon…»
Appelée à s’expliquer sur ses affirmations, Fatou Kiné Cissé a difficilement rejoint le prétoire à l'aide de béquilles. "Je suis l'auteure de cette vidéo. Mais, c'est un avis personnel que j'ai émis en me basant sur le contexte géopolitique actuel, parce qu'on a demandé à des bases militaires de quitter le pays. Je n'ai diffamé personne. C'est mon opinion que j'ai donnée et je suis vraiment désolée. Je n’allais jamais le faire si je savais que la vidéo allait faire tout ce tollé. Je demande pardon au peuple sénégalais et aux juges", a-t-elle déclaré.
Le procureur requiert 6 mois ferme
Interrogée sur sa société et sur ses notions sur les questions liées à la défense et à la sécurité, elle a articulé : "d’abord, je dois préciser que, actuellement, je fais un Master en sécurité et défense, mais je n'ai pas fait l'armée. J'ai créé mon entreprise depuis 2020 et elle s'active dans le domaine de la défense. J'ai 4 employés. J'ai des partenaires de sociétés étatiques. Dans le domaine de la défense, j'ai gagné des marchés avec les Russes, la Serbes et les Belges. C'est via internet que j'ai contacté ces derniers (...). Mais, on a bloqué tous mes projets. Pire, on a envoyé une lettre de diffamation me concernant à l'ambassade". Le procureur dans ses observations, a indiqué que "la particularité et la dangerosité des propos de Fatou Kiné Cissé, c'est que ces personnes citées ont été investies dans des fonctions très hautes de ce pays". Sur ce, le parquet a requis sa déclaration de culpabilité et la peine de 6 mois de prison ferme contre elle.
Fatou Kiné Cissé, victime d'une fracture au bassin et internée au pavillon spécial
Pour sa défense, Me Michel Mahecor Diouf a déclaré que ce qui a choqué dans ce dossier et ce qu'on lui reproche, c'est le fait de dire que la sécurité du président de la République et de son Premier ministre est menacée. Cette robe noire s'est posé la question de savoir si cela était constitutif du délit de diffusion de fausses nouvelles. Le conseil qui a par ailleurs déposé le certificat médical de sa cliente, a demandé sa liberté provisoire tout en révélant que cette dernière, depuis 1 mois, a été "admise au pavillon spécial" parce qu'elle a eu une fracture du bassin. Son confrère, Me Seyba Danfakha, a martelé :"avait-elle la claire conscience qu'elle diffusait de fausses nouvelles ? Aujourd'hui, doit-on réprimer un délit d'opinion ? Elle vous a dit avoir juste émis un opinion. Elle donne des avis relativement à une situation bien déterminée". Finalement, le procureur ainsi que le tribunal ont rejeté la requête sur sa liberté provisoire avant que le délibéré ne soit fixé au 21 août 2025.
Fatou D. DIONE