Fraîchement élu président de la Fédération sénégalaise de tennis, Layti Ndiaye aura comme premier chantier "d'asseoir les conditions pour bien gérer la discipline pauvre en infrastructures et sa vulgarisation. Dans cette entretien qu'il nous a accordé, chez lui, il confie qu'il faudra faire le toilettage des textes, former les techniciens et les jeunes, mais aussi rassembler la famille du tennis sénégalais.
Les Echos : Récemment porté à la tête de la Fst, quels sont vos plus grands chantiers ?
Layti Ndiaye : je prends la relève de monsieur Issa Mboup et effectivement on a beaucoup de chantiers actuellement. Le premier chantier, c'est d'asseoir les conditions pour bien gérer la discipline. Ces conditions, c'est d'abord revoir nos textes qui aujourd'hui ne sont pas conformes à la pratique du tennis. Il y a quelques anomalies qu'il faut couvrir. Une fois qu'on aura réduit les textes, on reconstruit les structures qui soutiennent le développement du tennis, ça veut dire tout ce qui est management de la fédération, le type de management qu'il faut imposer, parce que comme vous le savez, lorsqu'on gère des fédérations sportives on les gère de façon bénévole et parfois ça ne prospère pas. Les gens ils sont là quand ils le veulent et ils travaillent quand le veulent. Il faut qu'on arrive à avoir une structure avec une masse critique de gens capables de travailler en bénévolat, capables d'être désintéressés, mais aussi animés d’une volonté, d'une passion de pousser le tennis au plus haut.
C'est vraiment ça l'enjeu ; une fois que ce sera fait, on va créer des commissions dans chaque domaine, pas beaucoup de commissions, juste des commissions pragmatiques, efficaces pour prendre en charge certains secteurs comme le marketing pour aller chercher de l'argent, comme l'aspect technique où on gère la formation des jeunes, l'encadrement des jeunes, mais également la formation des arbitres, des renvoyeurs etc. tout le volet technique et après on va s'attaquer aux infrastructures qui n’est pas l’apanage direct de la fédération, mais plutôt de l’Etat donc du ministère, mais la fédération a également son mot à dire. Il faut qu’on revoie le problème des infrastructures, parce qu’on ne peut pas pratiquer un sport sans qu'il y ait des infrastructures de base. On a des idées là-dessus parce que comme vous le savez, le tennis a été victime de la boulimie foncière, il y a beaucoup de courts de tennis qui ont disparu parce qu’on a érigé des projets immobiliers à la place des courts. Voilà un peu rapidement nos ambitions. On a un mandat de 4 ans et on va commencer la première année à poser les bases et ensuite on élaborera un plan de développement qu'on portera à la connaissance de tout le monde.
Le tennis c’est une discipline sous coté au Sénégal qu’avez-vous prévu pour sa vulgarisation, surtout les règles ?
On va aujourd’hui s’orienter résolument vers l’approche communication. Il faut qu’on capte le maximum de Sénégalais, qu’on essaie de voir dans quelle mesure on peut les intéresser au tennis. Il y a beaucoup de Sénégalais qui connaissent le tennis à partir des tournois de Grand Chelem et c’est ensuite qu’ils posent des questions et ça les intéresse. On va utiliser ces tournois du Grand Chelem, à la télévision, à la radio pour appuyer notre stratégie qui va consister à faire connaître le tennis. On va communiquer sur la pratique, les méthodes, allez voir certaines structures qui s’occupent de sport pour imposer le tennis ; je pense notamment à la formation des maitres d’éducation physique etc. des groupes d’éducation où on peut aller discuter avec eux pour voir s’il y a des futurs techniciens qui seraient intéressés à prendre en option le tennis.
Est-ce que le tennis se pratique dans toutes les régions du Sénégal ?
On joue uniquement à Dakar actuellement, un peu à Saint-Louis, à l’époque en Casamance, dans quelques lieux, ou les gens qui sont dans les hôtels où les moniteurs essaient de former des gens, mais ce n'est pas bien structuré. Pour cette formation-là, il faut qu’on renoue avec un programme de la Fédération internationale du tennis qui nous a envoyé du matériel pour pousser les jeunes à s'intéresser. Ce sont des balles et des raquettes d'un certain type et ensuite elle nous aidait à supporter les frais qui concernaient le paiement des moniteurs. J’avoue que depuis un certain temps, on avait arrêté cette pratique. Donc il faut rapidement qu’on remette ça sur les rails, intéresser le maximum de jeunes et en former le maximum aussi.
Combien de clubs et de licenciés avez-vous recensés ?
On a 10 clubs à Dakar qui fonctionnent plus ou moins d'ailleurs, on a un club à Saint-Louis, on a 2 clubs à Saly. On a reçu des courriers de demande d’adhésion de clubs en Casamance. Si on arrive à intégrer ces clubs de la Casamance ça ferait une distribution peu plus équilibrée. Nous avons au Sénégal 250 licenciés.
On va revenir sur ce qui s'est passé lors de votre élection, il y a une partie de vos membres qui se sont sentis délaissés et qui se sont ligués en Collectif des acteurs du tennis, pouvez-vous nous dire ce qui s'est réellement passé ?
(Soupir) Alors ce qui s'est réellement passé, c'est très simple... Bon je voulais pas trop aborder le sujet parce que à l'entame de mes propos, quand j'ai été élu, je disais que le premier pas qu’il fallait faire, c’est de rassembler. Ce sont des techniciens qui pratiquent le tennis dont la plupart d'ailleurs vivent du tennis, qui ont estimé que l’ancien président était resté trop longtemps. Ensuite les discussions ont commencé à monter et au moment de l’assemblée générale, les personnes qui étaient dans la salle ont été mandatés, désignés et on a organisé donc dans la salle de sorte que seuls les concernés assistent. Donc eux ils auraient bien pu assister à cette assemblée si les clubs les avaient délégués. Chaque club a envoyé 2 délégués. Mais moi je dis que ce n’est pas le moment de s’éloigner de ce que la fédération fait. Il faut revenir à la maison discuter parce que tout peut se régler avec le dialogue. On ne peut pas avoir déjà des a priori sur un bureau qui vient d’être élu ; il faut attendre de voir le bureau se mettre au travail pour pouvoir apporter un jugement. Je pense qu'on va finir par réunir tout le monde pour qu'on puisse avancer.










