L'Alliance des syndicats autonomes de la santé (Asas)-And Gueusseum prend ainsi le contre-pied du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames) qui critique la nomination d'un économiste à la tête de la Division de la lutte contre le Sida. Pour l’entité qui plaide la démédicalisation du système de santé, c'est un impératif.
Dans un communiqué rendu public, l’Alliance des syndicats autonomes de la santé (Asas)-And Gueusseum s’est désolée de la vague d’indignation causé par le remplacement d'un Professeur agrégé par un économiste de la Santé à la tête d'une division.
"C'est comme si on était dans une clinique médicale ou dans un ministère de la médecine ou des médecins, qu'au demeurant, l'insulte grave à la science, le pied de nez à la République, c'est de voir un Professeur agrégé, à la faveur d'une note de service, occuper le poste de chef de division au sein du ministère de la Santé et de l'Action sociale en dépit de ses compétences incontestées de chercheur et de formateur", écrit And Gueusseum.
Qui se demande ce qui justifie que des cadres non médecins soient relégués à des fonctions de deuxième ligne, même s'ils remplissent toutes les conditions d'éligibilité, si ce n’est le népotisme et le corporatisme qui ont longtemps gangréné le système ?
Pour les syndicalistes, « il est inconcevable que, dans un pays frappé par un gap extrêmement important de médecins, surtout de spécialistes, de voir une pléthore de gestionnaires se tourner les pouces pendant que des médecins (Bac + 7, + 5) se rétrogradent et se reconvertissent en gestionnaires (Bac+5) privant ainsi des populations de prestations de qualité supérieure ».
Les syndicalistes se disent être du côté du gouvernement par rapport à tout nouveau changement, du moment où il pourra apporter des améliorations dans le secteur de la santé.
« And Gueusseum, dans sa posture républicaine, soutient toute initiative des autorités en perspective d'un changement de paradigme favorisant une santé plus préventive que curative y compris une transmutation des acteurs et leaders. En effet, Démédicalisation, Démocratisation, Déconcentration et Décentralisation de la santé et de l’action sociale devraient être les maitres-mots pour une médecine de masse dans la voie du ‘’Jubb-Jubbal-Jubanti’’ ».
Enfin, And Gueusseum réitère sa demande d'abrogation du décret 2023-1321 du 20 avril 2023 portant organisation du Msas pour le rétablissement deas Directions régionales de la Santé et de l'Action sociale, accord obtenu après d'âpres luttes, que le ministre sortant a remis en cause par pur corporatisme.
Khadidjatou D. GAYE












