Cheikh S. a froidement tué son frère aîné, Moustapha S, maçon de profession. Agé de 32 ans, il a asséné plusieurs coups de couteau à son frangin de 35 ans. Il a surpris par derrière celui-ci, en pleine discussion avec un ami, devant la porte de la maison familiale. Il aurait agi de la sorte sous l’emprise de la drogue.
Encore un effroyable crime commis avec usage d’arme blanche sous l’effet de la drogue en banlieue dakaroise. Alors que l’opinion s’étrangle de stupeur devant l’affaire Souwadou Sow, dite Diary Sow, 12 ans, une autre tragédie opposant deux frères secoue depuis vendredi dernier le quartier dénommé Médina Fass Mbao.
Il se drogue et terrorise la famille, y compris son père Imam
Les deux frangins développent depuis très longtemps des rapports pour le moins exécrables dans la maison ; un climat délétère qui découle des agissements répréhensibles du jeune frère nommé Cheikh S. En effet, celui-ci fréquente les milieux interlopes et mène la vie difficile aux membres de la famille. Quand il est saoul, il débarque tel un forcené dans la maison, se transforme en boule de feu et s’attaque à tout le monde, y compris son propre père, Imam ratib de la mosquée de la localité. Il n’épargne personne dans ses incartades et autres moments de crise consécutifs à la consommation de drogue.
Outre ses instants de furie, Cheikh se promène aussi avec des armes blanches. Il menace de sévir contre quiconque s’aventure à se dresser sur son chemin ou à lui faire des leçons de morale. Il voue cependant une haine viscérale à son frère aîné, Moustapha S. maçon de profession. Car ce dernier monte tout le temps en première ligne et ne manque aucune occasion de lui faire entendre raison.
Le drame
Révulsé par le comportement de son frère Moustapha, le jeune garçon jure sur tous ses saints de lui pourrir la vie dans la concession familiale, à défaut de lui faire la peau. Ainsi, vendredi dernier, vers 20h, Moustapha termine sa séance d’entraînement physique à l’école Fass Paillotte et rentre chez ses parents, à Médina Fass. Il achète de l’aliment de bétail communément appelé ripasse pour son troupeau de moutons et se paie également une tasse de café. Il croise un ami et voisin de quartier devant leur maison et engage une discussion avec lui, tout en sirotant son «noir». Soudain, Cheikh surgit d’une ruelle, fonce droit sur son frère aîné. Tel un fauve, il lui assène un violent coup de couteau au niveau du cou. Son frangin sursaute de stupeur et tente de se retourner. Cheikh resserre l’étau, revient à la charge et administre un autre coup au flanc de son grand frère. A la suite de son acte odieux, il disparaît comme par enchantement dans les ruelles du quartier, à la faveur de l’obscurité ambiante, histoire d’éviter de se faire identifier.
Grièvement blessé au couteau, Moustapha plaque sa main au niveau de son cou et hurle le nom de sa mère à tout va. «Yaay Cheikh jam nama (maman, Cheikh m’a poignardé). Rongé par l’envie de se venger, le maçon ressort en catastrophe de la maison et tente de se lancer à la recherche de son assaillant. Il sent ses forces l’abandonner à cause de l’hémorragie externe, pique des vertiges et s’écroule brusquement devant la porte de leur maison.
Alertés, des voisins tentent de lui venir en aide. Face à l’abondance de l’écoulement du sang, ils s’emploient à freiner l’hémorragie et tentent de l’acheminer d’urgence dans un centre hospitalier le plus proche. Hélas, Moustapha succombe à ses blessures au cours de son évacuation au centre national hospitalier de Pikine. La nouvelle fait le tour du quartier et plonge les habitants dans une profonde consternation. Cheikh apprend le décès de son frangin et entre en cavale.
Le présumé meurtrier fugitif localisé par un traçage, débusqué et arrêté
Informés du meurtre, les limiers du poste de police de Sicap Mbao se rendent sur les lieux, effectuent les constatations d’usage et lancent une vaste chasse à l’homme contre le présumé meurtrier dans les différents quartiers de la banlieue dakaroise. Après d’intenses investigations, les agents de terrain localisent, à travers un système de traçage, le fugitif chez une vieille connaissance, établie au quartier Lac Rose. Intrigué par la visite surprise de Cheikh, l’ami en question l’interpelle et tente de lui tirer les vers du nez. Sans succès. Il appelle des voisins du fugitif et apprend le meurtre. Il use de subterfuges et retient le jeune drogué chez lui.
Au lendemain du drame, les policiers débarquent sur les lieux et appréhendent le garçon. Ils conduisent ce dernier dans leurs locaux et le placent en garde à vue pour les besoins de l’enquête préliminaire. Le corps sans vie du nommé Moustapha S. est déposé à l’hôpital général Idrissa Pouye de Grand-Yoff ex Cto pour une autopsie.
Vieux Père NDIAYE
Il a tenté d’assassiner son père Imam avec une machette dans la rue
Quand Cheikh S. est dans le nirvana, après une consommation abusive de stupéfiants, il devient un monstre dans la maison. Il n’épargne aucun membre de la famille et débite des grossièretés et autres menaces. Il a tenté d’assassiner son propre père, Imam ratib de la mosquée de la localité. «Un jour, il (Cheikh) a surpris son père dans la rue et a tenté de le tuer avec un coupe-coupe», rapportent des voisins anonymes. Qui poursuivent : «il a fallu la prompte intervention d’un jeune du quartier pour couper l’herbe sous le pied du jeune drogué. Il a été plaqué au sol, maîtrisé, puis désarmé».
Il a été arrêté pour violences à ascendant
Après avoir tenté d’assassiner son papa avec un coupe-coupe, Cheikh S. a été mis envoyé en prison durant 3 mois. Il était poursuivi pour violences à ascendant. Accroc à la drogue, il a été aussi conduit à l’hôpital psychiatrique de Thiaroye. Il développe souvent des troubles du comportement. Quand il se saoule, il devient dépressif et très agressif.
Il a poignardé à mort son bélier devant le voisinage
C’est à croire que le mis en cause traîne des troubles mentaux, voire psychiques. Un jour, après usage excessif de stupéfiants, ce dernier a complètement disjoncté et s’est mis à poignarder à mort son bélier devant le voisinage. «Il est sadique. Il a poignardé à mort son bélier devant tout le monde», confient des voisins.
Vieux P. NDIAYE









