Après les échauffourées qui ont causé l’incendie de véhicules de l’administration universitaire de Ziguinchor, le coordonnateur de Vision citoyenne, membre de la société civile, informe que les étudiants sont disposés au dialogue avec le ministre de l’Enseignement supérieur. Madia Diop Sané dit avoir utilisé son bâton de pèlerin au même titre que le médiateur, Nouha Cissé, pour parler aux étudiants afin que la situation puisse se calmer et inviter les autorités à répondre positivement aux revendications des étudiants.
Ancien syndicaliste étudiant à l’Université Assane Seck de Ziguinchor, le coordonnateur de la Vision citoyenne s’est rendu hier matin à l’université accompagné du médiateur, l’ancien proviseur du lycée Djignabo Bassène. Les deux personnalités très connues des acteurs de ce temple du savoir ont pris leur bâton de pèlerin pour calmer l’ardeur des étudiants qui réclament la matérialisation de ce qu’ils revendiquent depuis dix ans. Joint par téléphone, Madia Diop Sané dit : « nous avons inhalé beaucoup de gaz lacrymogène. Mais ça valait le coût. La tension était vive ». Le coordonnateur de la Vision citoyenne fait savoir que malgré la vive tension, ils ont pu s’entretenir avec les étudiants qu’ils ont convaincus du dégel de la situation après les rencontres. « Nous demandons une accalmie pour que les étudiants puissent retourner dans les amphis. Nous demandons aussi à l’Etat de donner un autre délai pour la finition des chantiers. Nous demandons aussi aux étudiants de suspendre leur mot d’ordre en attendant le vote du nouveau budget », a-t-il lancé au bout du fil.
Toutefois, il tient à regretter la situation indescriptible vécue hier matin au sein de ce temple du savoir dont il fait partie des premiers étudiants dès son ouverture en 2007. « Nous tenons à déplorer cette violence qui s’est invitée causant des voitures calcinées. Vraiment nous ne nous attendions pas à ce décor. Nous demandons la compréhension de tout le monde pour que cette année se termine en beauté pour enfin régler définitivement l’année universitaire qui est déréglée depuis plusieurs années ». Il ajoute : « je viens de leur parler. Toutes les autorités de la région sont en train de tout faire pour que la situation revienne à la normale. Tout au moins qu’ils aient des points d’accord. C’est vrai que le ministre n’a pas respecté les engagements pris. Nous connaissons tous la situation économique du pays. Je puis vous dire que malgré tout, les étudiants sont dans de bonnes dispositions. La preuve, ils ont tenu une rencontre avec le cabinet du recteur et le médiateur pour trouver des points d’entente. Le ministre doit revenir pour parler à ces étudiants, leur dire ce qu’il en est. Et promettre aux étudiants qu’avec le nouveau budget, les chantiers seront achevés, l’hébergement de 1000 lits soit achevé, l’ouverture des restaurants parce que l’université a plus de neuf mille étudiants. Ce n’est pas normal d’avoir un seul restaurant. Même les anciens étudiants comptent apporter leurs médiations pour la résolution de ces problèmes qui gangrènent l’université depuis son ouverture », fait-il savoir.
Cependant, le coordinateur de Vision citoyenne dit comprendre la colère des étudiants. Mais il note que cette situation créée par les précédents régimes a porté comme conséquence la fréquence de session unique ou d’année invalide facilitées par le système LMD. « Vivre chaque deux ans une session unique et voir le quantum horaire qui se voit menacer s’il y a grève. C’est ça le côté négatif du système LMD (licence master doctorat). Ce qui désole parce que sont les conséquences du système. Quand le quantum horaire n’est pas respecté, c’est soit la session unique ou l’invalidation de l’année universitaire. Nous ne voulons pas de session unique ni d’année invalide. Elle mérite tout au plus que çà », conclut Madia Diop Sané.
BMS
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