Alors que le Sénégal tourne la page d’un régime marqué par la répression, Me Ciré Clédor Ly, avocat d’Ousmane Sonko, met en garde contre toute tentative de récupération de la révolution citoyenne du 24 mars. Dans cette tribune, il appelle à une justice exemplaire et à une refondation profonde de l’État pour rester fidèle à l’élan populaire.
«Le peuple sénégalais a écrit une page décisive de son histoire le 24 mars 2024, en infligeant, par les urnes, une défaite cinglante à un régime qui avait institutionnalisé la répression et la terreur», déclare d’emblée Me Ciré Clédor Ly. Qui poursuit : «mais la révolution qui a permis ce basculement ne saurait s’arrêter au simple changement de visages. Elle appelle des ruptures profondes et irréversibles.»
Membre du pool d’avocats ayant défendu Ousmane Sonko dans tous ses combats politico-judiciaires depuis 2021, Me Ly alerte sur les risques d’une confiscation silencieuse des acquis révolutionnaires : «certains acteurs du système déchu, tapis dans les rouages de l’État, œuvrent à reconfigurer l’ancien ordre en peau neuve. C’est inacceptable.»
Pour lui, la justice ne peut être un refuge pour les bourreaux. «Il ne peut y avoir de paix durable sans justice. Les victimes de massacres, de tortures, de détentions arbitraires attendent réparation. Il est urgent d’ouvrir des procédures crédibles, rigoureuses et transparentes», indique-t-il. Avant d’ajoute : «l’impunité des forces de sécurité qui ont semé la mort ne doit plus être la norme. De même, les affaires d’enrichissement illicite ne doivent pas finir en procédures bâclées ou en deals d’arrière-cour». Face à ce qu’il qualifie de «tentative d’endormissement révolutionnaire», Me Ly insiste en disant que «le peuple n’a pas lutté pour qu’on compose avec ceux qui l’ont opprimé. Il a lutté pour une refondation nationale.»
Enfin, il conclut avec gravité que «le tandem Sonko-Diomaye incarne cette volonté populaire. Il est de notre devoir, en tant que citoyens, patriotes et militants du droit, de veiller à ce que ce projet reste entre les mains du peuple. La révolution doit continuer», lance l’avocat qui croit dur comme fer à la réussite du projet porté par son client, Ousmane Sonko.
BMS












