Le ministre de la Justice a du pain sur la planche. Ousmane Diagne qui gère un des secteurs prioritaires du nouveau régime n’aura pas de période de grâce. Dès à présent une pression est mise sur lui par l’avocat Me Ciré Clédor Ly qui, à travers un communiqué, plaide pour la cause des détenus politiques qui doivent bénéficier de la loi d’amnistie, mais qui sont toujours en prison ou qui portent encore leurs bracelets électroniques. Selon l’avocat, le ministre doit immédiatement veiller à ce qu’ils soient libérés, dès le week-end.
Tout comme le président de la République, le ministre de la Justice n’aura pas de période de grâce. Ousmane Diagne doit dès à présent se retrousser les manches et se mettre au travail. En tout cas, il y en a qui ne vont pas lui laisser le temps de souffler tant qu’il n’aura pas réglé un point importantissime pour eux. C’est le cas, en l’occurrence, de Me Ciré Clédor Ly. L’avocat, qui porte se robe pour défendre les causes de détenus politiques encore en prison ou même de ceux qui portent toujours le bracelet électronique, interpelle déjà le garde des Sceaux, ministre de la justice. « Tous ceux qui avaient bénéficié de liberté conditionnelle avec des bracelets électroniques encombrants et avilissants sous le régime de terreur, n’ont pas été libérés de leurs chaines. Il est à rappeler que la loi d’amnistie est une loi d’Etat et que toutes les personnes qui ont le pouvoir de mettre fin à la détention des personnes qui en bénéficient et qui s’abstiennent d’y mettre fin, peuvent être poursuivies pour détentions arbitraires quels que soient leurs qualités ou leurs rangs », avertit la robe noire, dans un communiqué. A l’en croire, il s’agit, cite-t-il, des « personnes renvoyées devant les juridictions de jugement et dont les dossiers ont été programmés à des dates différentes ou lointaines », des « personnes dont les dossiers sont déjà jugées par la Chambre d’accusation mais qui sont entre la Cour d’appel et les cabinets d’instruction », celles dont les « dossiers se trouvent devant la Chambre d’accusation et qui n’ont pas encore fait l’objet d’aucun traitement définitif », des « personnes concernées par la loi d’amnistie pour lesquelles la police ou la gendarmerie a ajouté d’autres infractions irréelles pour charger leurs situations », des « militaires qui font l’objet d’un transfèrement à Dakar et qui dépendent de la juridiction de Ziguinchor » et des « personnes renvoyées devant les juridictions de jugement et dont les dossiers n’ont pas été enrôlés par le Parquet ».
Ainsi, Me Ciré Clédor Ly demande à Ousmane Diagne d’activer son équipe, en l’occurrence les Procureurs généraux, les procureurs des régions, les juges d’instruction, les présidents des Chambres d’accusations etc., afin qu’une liste exhaustive puisse être établie et que les diligences soient faites pour que toutes ces personnes puissent jouir effectivement de cette loi d’amnistie. « Le nouveau ministre de la Justice doit veiller à ce qu’aucun détenu politique ne passe ce week-end en prison », prévient l’avocat. Au cas contraire, il demande aux parents des personnes concernées de se rapprocher dès lundi des avocats désignés pour s’occuper de leurs cas.
Alassane DRAME