Les réactions d’organismes et entités associatives se multiplient. C’est le Syndicat unique et démocratique des travailleurs municipaux (Sudtm) qui a pris la parole pour dénoncer l’attitude de la police au sein de l’hôtel de ville de Dakar. Ce syndicat invite l’Etat à matérialiser la loi 2011-08 du 30 mars 2011 portant Statut de la Fonction publique locale dont tous les décrets d’application ont été publiés.
« Halte aux dérives policières et non à la confiscation des droits des travailleurs ». C’est le message que le Syndicat unique et démocratique des travailleurs municipaux (Sudtm) a adressé au régime du Président Bassirou Diomaye Faye. Dans un communiqué rendu public, le signataire Mbaye Sow, secrétaire général national, a dénoncé l’attitude de la police à la ville de Dakar pour contraindre le maire déchu, Barthélemy Dias, à ne pas faire une déclaration de presse et à accéder à l’édifice en tant que maire. Une situation préoccupante qu’il dénonce jusqu’à la dernière énergie. Ce qui l’intrigue, c’est le démenti de la police sur son intrusion dans la salle de délibération de la ville de Dakar et l’utilisation de la force pour faire vider la salle et l’enceinte de la mairie. « Le Syndicat unique et démocratique des travailleurs municipaux appelle les forces de l’ordre à la retenue et demande aux autorités de veiller au respect strict des droits des travailleurs. Le Sudtm invite les autorités à la co-constitution dans la co- responsabilité conformément à la troisième voie prônée par la Fgts-B et à la centralité du travailleur. Le Sudtm invite la coalition And Gueusseum, la Fgts-B ainsi toutes les organisations syndicales à la vigilance et à la défense des droits légitimes des travailleurs ».
La situation qui prévaut à la mairie de Dakar nous préoccupe et nous interpelle à plus d'un titre. Nous avons tous vu des images montrant des forces de l’ordre en train de défoncer, avec une violence inouïe, les portes de la salle de réunion, envahir les lieux pour empêcher la tenue d'une conférence de presse convoquée par le maire. Et le plus cocasse, c'est qu’après avoir nié ces faits, la police a récidivé en refusant au conseil municipal ainsi qu’aux agents, l’accès à la mairie. Comment peut-on interdire à des citoyens, a fortiori à un maire, l’accès à un hôtel de Ville. Il est à la fois agent et employeur et tout retard de salaire intervenu serait préjudiciable », dénonce le Sudtm.
Cependant, le Syndicat unique et démocratique des travailleurs municipaux précise : « nous n’allons pas gloser sur la légalité ou non de la mesure qui frappe le maire de Dakar. Nous laissons cet exercice aux juristes et aux hommes politiques. Pour autant, même si la mesure relevait d’une application juste de la loi, pourquoi ne pas faire preuve de la même diligence en ce qui concerne la loi 2011-08 du 30 mars portant Statut de la Fonction publique locale votée depuis 2011 et dont tous les décrets d’application ont été publiés. Selon l’article 29 de cette loi, les travailleurs des collectivités territoriales doivent bénéficier d’une augmentation substantielle de salaire, à l’instar de leurs collègues du public. Malgré la longue grève des travailleurs des collectivités territoriales, les autorités continuent de faire la sourde oreille. Ce que nous déplorons par-dessus tout, c’est la façon cavalière dont les agents ont été traités et empêchés d’accéder à leurs lieux de travail », argue-t-il.
Baye Modou SARR