Après la Coupe du monde Qatar 2022, sa première compétition majeure avec les Lions, aller à la Coupe d’Afrique des nations pour la première fois est un rêve pour Formose Mendy qui a intégré la tanière l’année dernière. Pour le défenseur Lorientais, il faut se battre pour aller à la Can mais aussi bosser dur pour rester sur le toit de l’Afrique. Du haut de ses 1,91m et 22 ans, le jeune défenseur compte bien saisir sa chance si le sélectionneur lui en offre malgré la rude concurrence à son poste.
Les Echos : Après les préparations avec les matchs amicaux que vous avez joués, peut-on dire que le groupe du Sénégal est prêt à aller défendre son titre à la prochaine Can ?
Formose Mendy : Oui, c’est vrai qu’on s’est bien préparé avec ces matchs amicaux qu’on a joués récemment. On a eu en plus de ces matchs de préparation, les qualifications à la Coupe du monde qui ont aussi compté pour notre préparation pour la Coupe d’Afrique des nations. D’ici la Can, je pense qu’on n’aura pas d’autres matchs, donc c’est bien. Le Sénégal sera très attendu pour cette compétition parce qu’étant le tenant du titre. Il ne faut pas se dire qu’on est champion d’Afrique en titre et que la prochaine Can sera facile pour nous. Il faut être sur pieds avec une bonne préparation. Il faut qu’on se dise qu’on n’a encore rien fait. Pour être où rester dans le lot des grands champions, il faut encore se battre.
Vous avez été récemment à Dakar pour les besoins des matchs contre le Sud Soudan avant de rejoindre le Togo pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Comment se porte ce groupe avec les expérimentés et les plus jeunes, le courant passe-t-il facilement entre vous ?
Oui tout se passe bien. On a rejoint l’équipe nationale récemment et on y a trouvé des joueurs de classe mondiale, plus expérimentés que nous dans le football. Ils ont déjà marqué leurs empreintes. Nous, les plus jeunes, devons donc apprendre d’eux. On doit aussi dévoiler notre talent, mais en toute humilité. L’équipe nationale n’appartient à personne, mais étant jeune, il ne faut pas faire la grosse tête. Le plus important pour nous tous, c’est le Sénégal, défendre notre drapeau partout dans le monde. On est tous là pour faire voir notre valeur.
Quel a été l’état d’esprit dans la tanière lors de votre dernière retrouvaille à Dakar, la dernière juste avant la Can ?
L’état d’esprit est bon. Notre souhait, c’est de toujours voir ce groupe rester soudé. On a les mêmes envies de voir l’équipe évoluer. Qu’on ait aucun blessé pour la Can. On compte aller à la Coupe d’Afrique avec cette sérénité, jouer match par match. C’est seulement dans cet état d’esprit qu’on peut avoir le soutien du Seigneur et que nous pourrons atteindre nos objectifs.
Personnellement, quel est votre objectif pour cette Can si toutefois vous faites partie des sélectionnés ?
Je n’étais pas à la dernière Can. Je n’étais pas encore dans la sélection. Je suis partie par la suite à la Coupe du monde. J’ai regardé la dernière Can à la télé et cette fois-ci Dieu pourrait faire que je sois dans le groupe et l’objectif est d’aller reprendre le trophée. C’est notre prière. Mon objectif est d’aller à la Can mais avant il faut beaucoup bosser. Ce sont les performances en club qui motivent la sélection en équipe nationale. Le coach est le seul qui décidera de qui sera du voyage ou pas et sa décision sera respectée. Mon objectif, tout comme mes coéquipiers, est de graver une nouvelle étoile sur le maillot du Sénégal.
Peut-on donc en déduire que vous êtes prêt à relever le défi de s’imposer en tant que champion d’Afrique en titre avec vos coéquipiers ?
Être le tenant du titre ne doit pas être un motif pour baisser la garde. Il faut qu’on continue à travailler dur. Comme je l’ai dit tantôt, Le Sénégal sera très attendu par ses adversaires. C’est l’équipe à battre. On est donc prêt pour relever le défi. On ira défendre notre drapeau et faire plaisir au peuple qui nous a toujours soutenus.
Comment vivez-vous la concurrence dans la tanière surtout à votre poste où évoluent déjà Kalidou Koulibaly ou encore Abdou Diallo ?
La concurrence, c’est partout, aussi bien en club qu’en équipe nationale. Ne pas avoir de concurrent pousse à la paresse et à la suffisance. Ça peut ralentir la progression de savoir qu’on est seul, sans concurrent. La concurrence est une source de motivation supplémentaire et nous permet de nous surpasser. Kalidou Koulibaly, Abdou Diallo ou encore Moussa Niakhaté et Abdoulaye Seck sont des joueurs sur qui on peut beaucoup apprendre avant même de penser à une certaine concurrence. La concurrence fait partie du football donc ça ne me dérange pas et ne me perturbe pas. Seul le coach a le choix de mettre un tel ou tel dans son système lors d’un match. Chacun peut avoir son tour il faut juste y croire et travailler là-dessus.
Que pensez-vous des remplacements, des changements de postes que le sélectionneur apporte en sélection contrairement en club ?
Pour mon exemple, je ne suis pas un latéral, mais je joue à ce poste en club et en équipe nationale. Le coach est mieux outillé pour savoir l’utilisation qu’il veut faire de ses joueurs. Il s’y connaît mieux en matière de polyvalence aux postes. S’il a besoin d’un latéral, alors que le titulaire à ce poste est blessé, il peut bien utiliser un défenseur polyvalent. Il sait ce dont il a besoin. Il faut s’adapter et se donner à fond, donner le meilleur de soi. Peu importe le poste, l’essentiel, c’est de répondre présent quand on aura porté son choix sur notre personne. Je n’y trouve aucun inconvénient.
« Il ne faut pas se dire qu’on est champion d’Afrique en titre et que la prochaine Can sera facile pour nous…Pour être où rester dans le lot des grands champions il faut encore se battre »
« La concurrence, en club ou dans la tanière, fait partie du football donc ça ne me dérange pas et ne me perturbe pas »