Le Sénégal franchit une étape majeure dans le développement de son programme spatial en signant, le 24 juillet 2025, les Accords Artémis aux côtés des États-Unis et de 54 autres pays. Une décision stratégique qui positionne le pays comme un acteur émergent dans le domaine de l’aérospatiale, tout en renforçant ses ambitions scientifiques, technologiques et diplomatiques à l’échelle internationale.
Le Sénégal vient d’inscrire une nouvelle page dans son histoire scientifique et technologique. Le 24 juillet 2025, à Washington, le pays a officiellement rejoint les Accords Artémis, initiative internationale conduite par les États-Unis et visant à encadrer l’exploration pacifique et durable de l’espace. La cérémonie de signature s’est tenue en présence de hauts représentants de la NASA, du Département d’État américain et d’une délégation sénégalaise conduite par le Dr Maram Kaïré, Directeur général de l’Agence sénégalaise d’études spatiales (Ases).
Avec cette adhésion, le Sénégal devient le quatrième pays africain à intégrer les Accords Artémis, après l’Angola, le Nigeria et le Rwanda. Il rejoint ainsi un cercle restreint de 55 nations unies autour d’une vision commune : faire de l’espace un environnement de coopération internationale, de transparence scientifique et de développement durable. « L’adhésion du Sénégal aux Accords Artémis traduit notre volonté d’inscrire notre engagement spatial dans un cadre multilatéral, responsable et transparent », a affirmé le Dr Maram Kaïré. « C’est une étape décisive pour notre diplomatie spatiale, mais aussi pour l’avenir de la recherche et de l’innovation au Sénégal », a-t-il ajouté.
Lancé en 2020, le programme Artémis vise notamment à ramener des astronautes sur la Lune, à explorer Mars et à poser les bases d’une présence humaine durable au-delà de la Terre. Les Accords associés précisent les principes fondamentaux de cette coopération, tels que la gestion pacifique des ressources spatiales, le partage des données scientifiques, la prévention des conflits dans l’espace, et le respect du droit international.
Pour les autorités sénégalaises, cette signature dépasse largement le symbole. Elle reflète une vision stratégique à long terme, qui s’inscrit dans la dynamique de montée en puissance de l’Ases depuis sa création en 2021. Déjà engagée dans plusieurs projets de télédétection, de cartographie et de surveillance environnementale, l’agence vise désormais un élargissement de ses compétences et de son rayonnement international.
Michael Raynor, Ambassadeur des États-Unis au Sénégal, a salué cette avancée, « Nous sommes fiers d’accueillir le Sénégal parmi les signataires des Accords Artémis. Ce partenariat consolide les relations entre nos deux pays et ouvre de nouvelles perspectives dans les domaines de la science, de la technologie et de la formation. »
Sur le terrain, cette adhésion pourrait se traduire par davantage de coopération entre l’Ases et la NASA, l’accès à des plateformes de recherche internationales, le transfert de technologies spatiales avancées, ainsi que la formation de jeunes ingénieurs et chercheurs sénégalais dans les centres d’excellence américains.
Elle représente également une opportunité économique et stratégique pour le Sénégal. En participant à des projets de grande envergure dans le secteur spatial, le pays pourrait stimuler l’émergence de nouvelles compétences, favoriser des partenariats public-privé, et développer des filières industrielles liées à l’aérospatiale et à l’observation de la Terre.
Cette ambition s’inscrit dans une vision plus large du gouvernement sénégalais, qui fait de la science et de la technologie des leviers essentiels de développement. L’espace devient ainsi un nouvel horizon pour l’innovation, la souveraineté technologique et l’influence diplomatique du pays.
En rejoignant les Accords Artémis, le Sénégal ne fait pas que poser un acte symbolique, il affirme sa volonté d’être un acteur actif et responsable dans la gouvernance du cosmos. Une orientation audacieuse, qui place la jeunesse scientifique sénégalaise face à de nouveaux défis, mais aussi à des perspectives inédites dans un secteur en pleine expansion.
Avec cette signature, le Sénégal passe de l’observation du ciel à sa conquête ordonnée. Une avancée qui pourrait bien inspirer d’autres nations africaines à croire en leurs capacités scientifiques et technologique.
Baye Modou SARR