La seconde loi de finances rectificative de l’année 2025 a été l’occasion pour les députés de revenir sur la baisse des recettes et l’endettement du Sénégal. Pour Aissata Tall Sall, l’ajustement budgétaire n’est pas le souci majeur du pays. A l’en croire, c’est l’image du Sénégal qui s’est dégradée avec les déclarations intempestives du Premier ministre sur les dettes cachées.
Le projet de loi n°22/2025 portant loi de finances rectificative pour l’année 2025 a été adopté hier par les députés. Une occasion pour ces derniers de revenir sur les contours de ladite Lfr 2.
Après s’être félicité de cette Lfr, Mbaye Ndione lâche : «il faut revoir notre endettement, surtout la nature de la dette. On ne finance pas l’investissement avec des ressources de fonctionnement. Aujourd’hui, les ressources que nous recevons servent exclusivement à financer le fonctionnement. Ce n’est pas le Fmi qui est important, mais les bailleurs et la nature de la dette», dit-il. Revenant sur la baisse des prix, il rappelle que celle de 2024 avait une incidence sur les recettes et taxes. Tout le contraire de la dernière baissé enregistrée qui, dit-il, n’est pas basée sur un renoncement de taxes, mais grâce à une situation internationale favorable. «Mon problème, c’est la dette bancaire. Le prêt interne a évolué de 150 milliards de la Lfi 2025 à 850 milliards à la Lfr 2», s’interroge le député.
Aïssata Tall Sall : «le seul problème, c’est l’image du Sénégal qui s’est dégradée…»
De son côté, la présidente du groupe parlementaire Takku-Wallu a déploré les délais de travail imposés à l’Assemblée nationale qui, à l’en croire, sont intenables. «Les parlementaires ne sont ni des ovnis, ni des extraterrestres, mais des humains. Cet ajustement budgétaire n’est pas le souci majeur du pays. Le seul problème, c’est l’image du Sénégal qui s’est dégradée avec les déclarations intempestives sur les dettes cachées du Premier ministre, Ousmane Sonko et ses collaborateurs», martèle Aïssata Tall Sall. «Je suis convaincue qu’il faut davantage qu’on mobilise nos ressources domestiques. Et qu’on essaie de dépendre moins des investisseurs étrangers», préconise Cheikh Tidiane Youm qui appelle à nuancer le discours. «Je ne suis ni pour ou contre le Fmi. Mais, le fait de recourir, dans ce contexte, au marché régional a beaucoup d’inconvénients, même si on n’a pas le choix», fait remarquer le député.
El Hadj Ousmane Fall : «le monde rural souffre»
Le député de Pastef El Hadji Ousmane Fall s’est félicité des 11 milliards alloués aux étudiants et a appelé à penser aux agriculteurs qui, à l’en croire, font face à beaucoup de difficultés. «On doit tenir compte de la situation de ces paysans. Il faut oser le dire, le monde rural souffre. J’ai aidé un paysan à prendre en charge son malade parce qu’il n’a plus d'argent et ne peut vendre son arachide», confesse le député. «Les paysans attendent avec impatience l’ouverture des points de collecte pour écouler leurs stocks d’arachide», ajoute le député Guy Marius Sagna.
Béatrice Faye : «l’impôt sur le revenu des célibataires est exorbitant»
Pour une meilleure redevabilité, la députée de Pastef, Béatrice Germaine Téning Faye, a appelé le gouvernement à publier régulièrement les données sur les recettes et les dépenses publiques. «Je vous invite à prioriser les investissements structurants en ciblant les secteurs clés en infrastructure, éducation et santé pour stimuler la croissance. Je vous invite à l’optimisation de la fiscalité, à l’élargissement de l’assiette fiscale en prenant toutefois soin d’alléger la pression sur les célibataires, car l’impôt sur le revenu des célibataires est exorbitant», plaide la députée, avant d’indiquer que la dette doit être gérée de façon prudente.
M. CISS
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