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ENRÔLEMENT DE JEUNES COMBATTANTS POUR LE MAQUIS DU MFDC : Ce que le président des jakartamen a dit au gouverneur de Ziguinchor



ENRÔLEMENT DE JEUNES COMBATTANTS POUR LE MAQUIS DU MFDC : Ce que le président des jakartamen a dit au gouverneur de Ziguinchor

 
 
Le gouverneur de la région de Ziguinchor a convoqué hier un Comité régional de développement des transports pour discuter spécialement avec tous les acteurs sur la circulaire du ministère de tutelle. Après la rencontre, le président de l’Union nationale des mototaxis du Sénégal est revenu sur les engagements des différents chefs de services après la présentation de leurs doléances. Mais il a fait savoir que ce métier de conducteur de moto Jakarta a beaucoup impacté, positivement, dans la baisse du taux de recrutement de jeunes combattants par le Mfdc.
 
Soixante-douze heures après leur manifestation pour protester contre les tracasseries qu’ils rencontrent dans le processus d’immatriculation, les jakartamen de la région de Ziguinchor ont pu avoir une séance de travail avec le Comité régional de développement dédié aux acteurs du transport, spécialement sur la circulaire concernée. Ce Crd qui a réuni tous les services concernés autour du gouverneur, a eu à recevoir tout le monde en ce qui concerne les complaintes des jakartamen. Selon Ansoumana Badji, président de l’Union nationale des mototaxis du Sénégal qui a représenté ses pairs à la rencontre, « on attend que le gouverneur remonte les doléances qui seront appréciées par le gouvernement », dit-il.
Président de séance, le gouverneur, ajoute-il, « a pris des engagements pour les cas spécifiques, comme l’immatriculation de motos... Je lui ai dit que ces jeunes sont en train de tuer le conflit. Et s’il a du travail ou une occupation, il n’aura pas le temps de s’immiscer dans un conflit qu’il ne maîtrise pas. Si vous laissez ces jeunes à l’oisiveté, c’est source de recrutement pour les autres. Ils vont très facilement les enrôler », lâche-t-il.
Le président des jakartamen a aussi profité de cette occasion pour présenter leurs doléances. « La prolongation du délai des trois mois, la gendarmerie a pris l’engagement de s’investir dans les localités enclavées pour faciliter l’enrôlement des jeunes, la douane offre la gratuité des Cmc qui sont détériorés, des duplicatas de papiers dans certaines conditions, la mairie s’est engagée à faire des efforts de subvention pour l’obtention de la plaque et de la carte grise pour lesquelles tout jeune doit débourser 28.000 F pour les avoir. Le groupement des sapeurs-pompiers a insisté sur le port de casque, la société civile était présente », informe-t-il avant de nous souffler au bout du fil sa question restée sans réponse, selon ses propos. « Ceux qui n’ont pas pu avoir de permis durant les 90 jours, iront-ils au chômage ou pas ? Car les 90% des jeunes n’ont pas le permis de conduire », résume Ansoumana Badji.
Revenant sur la décision, il regrette le fait que les conducteurs de mototaxis Jakarta des régions ne soient pas impliqués. « Nous avons dit au gouverneur que des décisions de cette envergure devraient être discutées avec la base. Malheureusement, ils se sont cloitrés à Dakar avec des contacts qui ne vivent pas la réalité des régions pour prendre ces mesures décriées dans toutes les régions où le transport par Jakarta s’impose. Il faut toujours aller à la base pour trouver les racines du mal. Cette association a polarisé 39 départements sur les 46. Seulement la région de Ziguinchor compte plus de 25.000 jeunes qui s’adonnent à cette activité. Le ministre des Transports doit savoir que nous sommes incontournables. Malheureusement, il refuse de nous recevoir alors qu’il reçoit d’autres. Ce qui est déplorable. Et quand je me fais entendre, il nous accuse de vouloir les combattre alors que nous réclamons un mieux-être », précise-t-il.
Il faut rappeler que lors de la manifestation de mardi, quatre parmi eux ont été arrêtés par la police de Yamatogne. Mais il note que ces arrestations n’ont rien à voir avec la manifestation, car ils ont été arrêtés parce qu’ils voulaient bloquer la route de l’aéroport au ministre de l’Intérieur qui était venu pour une autre rencontre. « Nous avons pu désamorcer le déferrement des quatre jakartamen de Ziguinchor. J’ai pu interpeller le gouverneur de Ziguinchor qui était en passe de clôturer la rencontre. Je l'ai interpellé sur ces arrestations. Heureusement, j’étais assis à côté du commissaire central de Ziguinchor qui a confirmé leur placement en garde à vue au commissariat de Yamatogne. Le commissaire a sollicité l’intervention du gouverneur qui a appelé le procureur qui a finalement accepté de les libérer vers les coups de 20h », informe M. Badji. Sur les chefs d’accusations, le jakartaman fait savoir : « le commissaire m’a dit que quand le ministre de l’Intérieur repartait sur Dakar, ils étaient encagoulés en voulant barrer la route de l’aéroport. C’est ce que le commissaire central m’a dit et l'a expliqué publiquement devant le Crd », conclut-il, attendant le feedback du gouvernement sur leurs doléances.
Baye Modou SARR
 
 
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