Une baisse du nombre d'employés a été noté dans le document de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) pour le troisième trimestre 2024, selon l'Enquête sur l'emploi, la rémunération et les heures de travail. D'ailleurs, une diminution des effectifs dans l’industrie (-6,6%), dans les services (-2,6%) et dans le commerce (-0,7%) est relevée dans le document ainsi que la répartition des employés permanents selon le sexe qui conclut qu'il y a une prédominance des hommes dans l’effectif permanent de la totalité des branches d’activités...
L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) a publié une note d’analyse trimestrielle de l’Enquête sur l’emploi, la rémunération et les heures de travail (Eerh). Ce document permet de dresser une gamme d’indicateurs trimestriels sur l’offre d’emplois salariés, la rémunération brute des employés, les heures travaillées auprès des entreprises du secteur formel, en l’occurrence celles évoluant dans l’industrie, la construction, le commerce et les services.
Toutefois, ces indicateurs ne prennent pas en compte les employés de l’administration publique. Les indicateurs sont publiés trimestriellement et sont susceptibles d’être révisés lorsque le taux de couverture est inférieur à 100%.
Une baisse du nombre d’employés au troisième trimestre 2024
Premier fait saillant, le nombre d’employés salariés dans le secteur moderne hors administration publique est évalué à 331.144 contre 338.034 un an plus tôt, soit une diminution de 2,0%. Toutefois, les rémunérations globales progressent de 8,0% sur la même période, passant de 349,8 milliards de F Cfa à 377,8 milliards de F Cfa. Concernant les heures hebdomadaires moyennes travaillées par employé, une légère hausse est notée sur la période sous revue (+0,3%).
Fléchissement du nombre d’employés dans le secteur moderne
Le nombre d’employés dans le secteur moderne, hors administration publique, se réduit de 2,04% au troisième trimestre 2024, comparativement au même trimestre de l’année précédente. Ce repli est principalement dû à la diminution des effectifs dans l’industrie (-6,6%), dans les services (-2,6%) et dans le commerce (-0,7%). En revanche, il est contrebalancé partiellement par la hausse des effectifs dans la construction (+15,3%). La baisse du nombre d’employés dans le secteur de l’industrie est liée à celle des effectifs dans les activités de fabrication (-7,9%). Toutefois, il est noté une augmentation du nombre d’employés dans le sous-secteur des activités de la « production et distribution de gaz et d’électricité » (+5,1%), extractives (+5,0%) et de la « production et distribution d’eau » (+2,7%).
Le recul des effectifs dans les services est imputable à la diminution du nombre d’employés dans les sous-secteurs des activités immobilières (-6,8%), « financières et d’assurances » (-5,7%), de l’enseignement (-5,6%), « spécialisées, scientifiques et techniques » (-2,3%) et de « services de soutien et de bureau » (-0,1%). Cependant, une hausse du nombre de salariés est enregistrée dans les activités artistiques, sportives et récréatives (+5,2%), les services de l’hébergement et la restauration (+0,5%) et d’information et de communication (+0,4%).
Répartition des employés permanents selon le sexe au troisième trimestre 2024 : 74,3% des permanents sont des hommes contre 25,7% de femmes
L’analyse de la répartition du nombre d’employés permanents dans le secteur moderne hors administration publique selon le sexe révèle une prédominance des hommes qui constituent 74,3% des permanents au troisième trimestre 2024. De même, suivant le type d’activité, il est noté une prédominance des hommes dans l’effectif permanent de la totalité des branches d’activités. Il convient tout de même de signaler un recours, assez important, aux femmes dans les services (38,2%), en particulier dans la santé (+47,7%), l’enseignement (+46,6%), les activités financières et d’assurance (45,0%) et celles spécialisées, scientifiques et techniques (43,1%).
Dans la répartition des employés permanents selon la catégorie socioprofessionnelle, au troisième trimestre 2024, laisse apparaitre une prédominance des ouvriers (48,6%) dans le secteur moderne hors administration publique. Ils sont suivis des techniciens, agents de maitrise et ouvriers qualifiés qui représentent 37,2% des permanents. Les cadres supérieurs ainsi que les techniciens supérieurs et cadres moyens sont les moins représentés avec des proportions respectives de 7,2% et 7,0%.
Hausse de 8,0% de la rémunération
En analyse de la rémunération, la vue d'ensemble qui se dégage note une augmentation de la rémunération des travailleurs au troisième trimestre 2024. La masse salariale dans le secteur moderne s’établit à 377,8 milliards de F Cfa contre 349,8 milliards de F Cfa un an plus tôt, soit une hausse de 8,0%. Cet accroissement fait suite à l’augmentation de la masse salariale dans les secteurs de construction (+36,3%), de l’industrie (+14,3%), du commerce (+8,4%) et des services (+1,0%).
Baisse des rémunérations dans les activités immobilières, de santé, de l'enseignement et les activités financières et d’assurances
Dans le secteur des services, l’augmentation de la masse salariale est liée principalement à celle des activités de services de soutien et de bureau (+13,6%) et du transport et entreposage de (+12,8%). Cette bonne performance est amoindrie par la baisse des rémunérations particulièrement dans les activités immobilières (-14,0%), la santé (-8,4%), l’enseignement (-5,8%) et les activités financières et d’assurances (-4,8%).
Dans l’industrie, le relèvement de la masse salariale est consécutif à sa hausse dans les sous-secteurs des industries extractives (+39,3%), des activités de fabrication (+11,1%) et de « production et distribution d’électricité et gaz » (+6,7%).
Au chapitre de la répartition de la masse salariale des permanents selon le sexe, parallèlement à la distribution des effectifs, 72,7% des salaires versés aux permanents au troisième trimestre 2024 sont perçus par les hommes. Selon le type d’activité, une distribution similaire est observée dans la totalité des branches d’activités. Par ailleurs, une part assez considérable des rémunérations des permanents dans les sous-secteurs des activités pour la santé (48,3%), des activités spécialisées, scientifiques et techniques (46,2%), de l’enseignement (43,5%) et des activités financières et d’assurance (40,2%) est versée aux femmes.
Pour l'analyse des heures travaillées, la durée moyenne hebdomadaire travaillée par employé dans le secteur moderne hors administration publique est estimée à 41,3 heures au troisième trimestre 2024 contre 41,2 heures au trimestre correspondant de l’année précédente, soit une augmentation de 0,3%. Cette situation est imputable principalement à l’accroissement des heures hebdomadaires moyennes travaillées dans le sous-secteur de la construction (+2,0%) et du commerce (+1,0%). En revanche, sur la même période, elles baissent dans le sous-secteur des services (-1,6%) et de l’industrie (-0,4%).
Samba THIAM