C’est une position qui va très certainement occasionner des critiques. Le leader du Parti pour la construction et la solidarité (Pcs)/Jengu Tabax appelle à un report consensuel de l’élection présidentielle prévue le 25 février 2024. Pour Boubacar Kamara, «le Sénégal ne peut pas supporter une élection présidentielle dans quatre mois». Dans une vidéo publiée sur ses réseaux sociaux, l’opposant politique déclare que «la situation de tension» qui prévaut dans le pays ne permet pas l’organisation d’une élection présidentielle démocratique et transparente. L’ancien Directeur général des Douanes sénégalaises invite ainsi les acteurs politiques à prendre langue pour aller vers un report consensuel du scrutin dont le premier tour est prévu dans moins de quatre mois.
Boubacar Kamara se veut clair : «le Sénégal ne peut pas supporter une élection présidentielle dans quatre mois». Pour le président du Parti pour la construction et la solidarité (Pcs)/Jengu Tabax, la situation politico-sociale qui prévaut dans le pays ne permet pas d’organiser une élection présidentielle démocratique et transparente. L’ancien Secrétaire général du ministère des Infrastructures, sous Karim Wade, a fait cette déclaration dans une vidéo de deux minutes publiée sur ses réseaux sociaux. «Je pense qu’au regard de la situation politico-sociale, il y a plus urgent pour le Sénégal qu’une élection. Ce qu’il faut, c’est de travailler à faire revenir le calme dans le pays. C’est pourquoi j’ai pensé que dans ces conditions, il n’est pas raisonnable d’exclure le report consensuel de l’élection présidentielle. Si nous sommes justes et nous regardons la réalité en face, on comprend que dans ces conditions il n’est pas possible d’aller vers une élection présidentielle sans qu’il y ait des problèmes dans le pays. Et il faut éviter au pays d’entrer dans une spirale négative de laquelle il sera très difficile de sortir. Ma conviction est que le Sénégal n’est pas prêt et ne pourra pas supporter une élection présidentielle dans quatre mois, au regard de la tension dans le pays», confie-t-il.
Pour lui, avec cette crise politique, on risque de se retrouver avec des camps qui vont se tirailler et ça risque d’exploser. « Pour éviter cela, il faut que nous nous parlions, il faut que chacun sache qu’il n’est pas possible de duper l’autre. Mais surtout nous devons consolider nos institutions. Nous devons travailler à faire revenir un vrai calme, à faire revenir la paix pour permettre à la justice de pouvoir travailler sereinement», préconise l’opposant qui invite les uns et les autres à «travailler pour aller vers une élection inclusive, que tout le monde qui veut participer puisse le faire». D’ailleurs, assure Boubacar Kamara, «ce n’est qu’à partir de là que celui ou celle qui va remporter l’élection pourra avoir une belle victoire».
Ainsi, se demande-t-il, «que vaudra une victoire à cette présidentielle si nous y allons dans ces conditions où ceux qui doivent participer ne le pourront pas, où le chef de l’opposition qui est Ousmane Sonko est écarté ?. Au sein du pouvoir, il se pose un sérieux problème depuis le choix d’Amadou Ba comme candidat de la majorité. Nous commençons à noter des incidents graves avec notamment un coup feu tiré [lors d’un meeting d’Amadou Ba]. Pendant ce temps, le gouvernement ne travaille plus parce que très pris par la politique et l’élection en vue», enchaine-t-il.
Pour le leader du Pcs/Jengu Tabax, au regard de tout cela, il n’est pas possible d’aller vers une élection présidentielle dans la paix et en toute sérénité. «Dès lors, je pense qu’il n’est pas raisonnable d’exclure le report consensuel de l’élection présidentielle jusqu’à ce que le pays puisse vraiment le supporter», dit-il encore, interpellant ceux à qui incombent ces responsabilités, à savoir les autorités politiques de ce pays. «Ils doivent accepter de se parler pour préconiser le retour de la paix et de la sérénité dans le pays. Les religieux ont tellement parlé qu’ils n’en peuvent plus. La responsabilité incombe désormais aux politiques, parce que personne ne sortira vainqueur d’une élection qui va occasionner le chaos dans le pays. Il vaut mieux attendre que les choses se calment pour organiser sereinement une élection présidentielle», a prévenu Boubacar Kamara.
Sidy Djimby NDAO









