Lors de ce face-à-face avec la presse, le Président Diomaye, désigné pour aplanir les relations entre la Cedeao et les chefs d’Etat de l’Alliance des États du Sahel (Aes), est revenu sur cette mission. « La Cedeao est en difficulté. Quand une organisation est bâtie avec des objectifs d’intégration économique et commerciale, quand des pays sortent on ne peut pas dire que l’organisation se renforce ; au contraire, elle faiblit. Je suis arrivée dans un contexte où ces pays ont annoncé leur départ. La période de préavis est en train de courir jusqu’à janvier et notre responsabilité en tant que contemporain devant administrer cette situation malheureuse, c’est de parler aux uns et aux autres. Ces Etats ne me regardent pas comme quelqu’un qui fait partie de ceux qui les ont sanctionnés, donc ils ont une facilité à me parler. C’est un atout qu’il faut mettre au service de la communauté et de travailler à ce que la réconciliation renforce l’objectif d’intégration », explique le Président Diomaye qui n’a pas attendu la Cedeao pour amorcer cette discussion. A l’en croire, dans le cadre de ses visites dans ces pays voisins pour raffermir les relations avec le Sénégal, il en a profité pour leur dire ce qu’il pense de leur projet de mise en place de leur confédération. « Je respecte leur souveraineté et leur choix, mais j’ai essayé d’attirer l’attention de mes homologues pour essayer de les faire revenir autour de la table de négociation. On ne peut pas accepter une situation de fait où il est impossible qu’un dialogue puisse avoir lieu entre les Etats du Sahel et la Cedeao. Cela n’a rien à avoir avec la mise en place de leur confédération et même s’il décide de sortir il faut que cette situation soit administrée. Même s’ils décident de ne plus jamais revenir dans la Cedeao, il faut qu’on discute comment ils vont partir, qu’est-ce qu’ils avaient dans la Cedeao qu’ils ne pourront plus avoir et ce qu’ils vont avoir dans le cadre de la Coopération bilatérale, etc. », explique le Président Faye. En effet, même si les Etats de l’Aes ne sont plus dans la Cedeao, nous adressons, dit-il, des défis communs comme le terrorisme, les trafics de toutes sortes. « Je ne me fais pas d’illusion, j’y vais avec beaucoup d’humilité, me faire accompagner de mes pairs de la Cedeao, dialoguer, travailler, discuter à rapprocher les positions. La décision qui sera prise par les États de l’Alliance du Sahel sera une décision que l’on respectera parce que ce sont des Etats souverains.
M.C
Diomaye nomme Abdoulaye Bathily envoyé spécial pour son expérience, son vécu et sa respectabilité
Dans sa mission de faire revenir les Etats de l’Aes à la Cedeao, le président de la République Bassirou Diomaye Faye peut compter sur son envoyé spécial en la personne du professeur Abdoulaye Bathily, ancien secrétaire général de la Ld. « J’ai pu convaincre le professeur Abdoulaye Bathily d’en faire un envoyé spécial, pas seulement pour cette mission de médiation dans laquelle la Cedeao m’a impliqué, mais dans d’autres missions pour lesquelles je peux avoir besoin de son expérience, de son vécu, de sa respectabilité et de sa stature internationale. J’ai dû lui tordre le bras pour qu’il accepte. Il m’a régulièrement conseillé par rapport aux prises de positions. Le Sénégal dispose de grands hommes qui aiment fondamentalement ce pays qui se sont beaucoup sacrifiés. Avec eux on peut bâtir des consensus forts au niveau national, dans la sous-région et au niveau international », souligne le chef de l’Etat.
M.C












