C'est sur le plateau de la Matinale de lutte tv que Aziz Ndiaye s'est prononcé sur les mille et un maux de l'arène sénégalaise. Si l'ancien promoteur de lutte indexe quelque part le Cng concernant les règlements, il reconnaît que du bon boulot est en train d'être bâti par l'équipe de Bira Sène. Concernant les relations entre promoteurs de lutte, il prône le dialogue et une concurrence saine. Il s'est aussi prononcé sur la convocation de Balla Gaye dont il est le tuteur.
"On devrait éviter les débats personnels où chacun défend sa structure"
"On devait se pencher sur un diagnostic de la saison. Il s'est passé beaucoup de choses positives et on devrait plus orienter les débats vers l'amélioration des acquis et remédier aux échecs. On devrait éviter les débats personnels où chacun défend sa structure. Certes la lutte est faite de divergences, mais au fond, il n'y a pas beaucoup de problèmes parce que nous sommes tous une famille".
"Pour des règlements de compte contre une structure, on voit des gens inciter le Cng à changer les règlements"
"Concernant le Cng, sincèrement, je trouve que Bira Sène fait du bon boulot. Il faut reconnaître qu'il fait tout ce qui est en son pouvoir pour développer la lutte. On apprécie le travail de Bira Sène. Néanmoins, comme dans chaque domaine, on peut toujours trouver des imperfections. On doit pouvoir se retrouver autour d'une table pour parler de ces imperfections dans les règlements et les textes surtout que ça peut bien arranger le monde de la lutte. La lutte ne peut pas survivre sans règlements auxquels tout le monde doit se conformer. On doit tous être d'accord sur les règlements. Malheureusement parfois, pour des règlements de compte contre une structure, on voit des gens inciter le Cng à changer les règlements. Mais globalement, on doit pouvoir régler nos problèmes entre nous".
"Je suis parfaitement d'accord sur certains cas de sanctions financières que le Cng inflige à certains..."
"Les sanctions financières ne peuvent pas disparaître de la lutte. Le plus grand problème, c'est que les acteurs en question ne sont pas souvent mis au parfum des règlements. La plupart des managers ne disent pas tout à leurs lutteurs à propos de ces règlements. On doit faire des séminaires dans les écoles de lutte. Apprendre aux lutteurs et autres acteurs tout ce qu’englobent ces règlements. De ce fait tout le monde saura ce qu'il risque comme sanction pour chaque action interdite. Je suis parfaitement d'accord sur certains cas de sanctions financières que le Cng inflige à certains et parfois je suis contre certains".
"Quand je verrais dans ces règlement quelque part où on dit qu'un lutteur n'a pas le droit d'escalader un mur pour entrer dans l'arène, je dirais à Balla Gaye qu'il a tort d'accuser le Cng"
"Le Cng doit partager ses règlements pour que nul n'en ignore le contenu. Quand je verrais dans ces règlement quelque part où on dit qu'un lutteur n'a pas le droit d'escalader un mur pour entrer dans l'arène, je dirais franchement à Balla Gaye qu'il n'a pas à se plaindre parce qu'il a transgressé les règlements. Si j'avais cette circulaire, je dirais à Balla Gaye qu'il a tort d'accuser le Cng. Cependant, Balla Gaye est un acteur, il n'a pas à désobéir au Cng. Mais des fois, il faut que le Cng sache où comment et s'arrête ses prérogatives. Savoir si après le contrat avec le Cng, si le lutteur doit rester ou non à la disposition du Cng ou pas. Il faut qu'on sache si l'acteur dès qu'il a sa licence a les mains liées et qu’à chaque fois que le Cng a besoin de lui, il doit être présent ou pas. Balla Gaye 2 est responsable et doit répondre à toutes les convocations s'il est disponible. Ce n'est cependant pas parce qu'on n'est pas édifié sur ce que disent les textes dans ce cas qu'il n'y est pas allé. Il avait juste d'autres engagements pris avant cette convocation. Le débat n'est nul part ailleurs".
"On doit aussi revoir l'heure à laquelle on a fixé la fin des combats. Les événements et les combats n'ont pas les mêmes dimensions"
"Le problème du Cng, c'est qu'en général, en cas de problème, ils te sortent une circulaire. Et le plus souvent l'information n'atteint pas la cible. On doit aussi revoir l'heure à laquelle on a fixé la fin des combats. C'est vrai que tous les promoteurs sont au même pied d'égalité et achètent tous leurs licences à 300.000 francs, mais les événements et les combats n'ont pas les mêmes dimensions. De ce fait le Cng doit pouvoir s'entendre avec les promoteurs parce qu'il ne faut pas oublier que les galas de lutte sont des manifestations privées. Ça veut dire que c'est un acteur privé qui est venu investir son argent en réalité. Il vient payer la location du stade, le droit d'organiser à verser au Cng... et après on va aller vendre l'événement avec tous les artifices aux sponsors et arriver à l'arène, on te fixe une heure pour terminer ces manifestations culturelles. Ça cause des complications pour quelqu'un qui a prévu un très grand événement. On ne peut pas compresser un programme alors qu'on avait programmé des spectacles pour relever l'événement. Albourakh, par exemple, à chaque fois qu'on organise un gala, on envoie une lettre avec le chronogramme de notre évènement au Cng".
"Un concert de Waly Seck ou Youssou Ndour se termine à 4h du matin, pourquoi on doit toujours indexer la lutte et nous fixer une heure ? "
"On a fait de sorte qu'il n'y ait plus de violence dans les arènes et on doit lutter ensemble pour enlever cette étiquette qu'on colle à la lutte. Ce qui se passe en dehors de la lutte est du ressort de l'Etat parce que c'est la sécurité publique. Un concert de Waly Seck ou Youssou Ndour se termine à 4h du matin et personne ne pense à la violence, ou encore un match de football qui se termine à 22h. Pourquoi on doit toujours indexer la lutte et nous fixer une heure et nous dire qu'après 20h il y aura forcément de la violence ? On doit y remédier. Nous sommes tous des gens civilisés, responsables et surtout pas violents".
"La concurrence est certes là mais nous n'avons aucun problème entre nous promoteurs"
"On a aucun problème à retrouver les autres promoteurs pour donner le bon exemple et unir tous les acteurs de la lutte. La concurrence est certes là, mais nous n'avons aucun problème entre nous promoteurs. Le problème fondamental aujourd'hui, c'est ceux qui se mettent entre nous. Le principal acteur de la lutte, c'est le promoteur, parce que c'est lui qui investit, paie les frais, les lutteurs et en échange l'organisation. Le promoteur est le principal bailleur de la lutte sénégalaise. S'il n'y avait pas de promoteur, les lutteurs vont se retrouver à la plage et lutter gratuitement. Un promoteur ne peut être propriétaire de son structure et avoir un patron. Il ne doit pas être mis en mal avec ses autres confrères par une personne malintentionnée. L'union des promoteurs sera purement pour l'intérêt de la lutte. On est allé jusqu'à se faire manipuler par les lutteurs. On doit travailler intelligemment".