Le député et activiste de Pastef, Guy Marius Sagna, monte au front et exige des comptes de l’ancien président Macky Sall et du Fmi, qu’il accuse d’avoir plongé le Sénégal dans une spirale d’endettement illégitime, cachée et meurtrière. Pour lui, cette dette n’a servi qu’à enrichir une élite corrompue, sous le regard complice d’un Fmi qu’il qualifie de « fonds de la misère instantanée ». L’heure est venue, dit-il, de refuser de payer pour des crimes économiques et de traduire les responsables devant la Haute Cour de justice.
« Nous sommes là pour renforcer cet audit citoyen, pour y identifier la part de la dette légitime »
Guy Marius Sagna ne lâche pas les semelles au président Macky Sall. Le secrétaire exécutif du Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricain (Frapp) veut coûte que coûte que l’ancien président soit convoqué à la Haute Cour de justice pour des faits de haute trahison. Hier, en conférence de presse, le parlementaire de Pastef sous sa casquette d’activiste a mis sur la table la question de la dette contractée au nom du Sénégal par l’ancien régime. Une dette selon lui qui n’est pas orientée à la résolution de difficultés et problèmes des Sénégalais, mais dénonce-t-il, « détournée ». Une accusation qui vient s’ajouter à celle qu’il avait brandie et déposée à l’Assemblée nationale depuis le mois d’avril dernier. Un collectif en gestation pour mener la lutte et le combat pour faire endosser aux dignitaires du régime de Macky Sall la responsabilité de cette dette. « Les peuples sérieux assument leur dette », a dit d’emblée le parlementaire, qui appelle « à l’audit de cette dette annoncée ». « Nous sommes là pour renforcer cet audit citoyen pour y identifier la part de la dette légitime. C’est-à-dire la dette qui est allée dans la satisfaction des préoccupations des Sénégalais. Mais également la part de cette dette qui est immorale, qui est illégitime, qui est odieuse.», a lancé le parlementaire devant les médias samedi dernier.
« Le Fmi savait que cette dette n’était ni soutenable, ni productive »
Face aux journalistes, Guy Marius Sagna laisse éclater sa colère. « Une dette qu’on ne paiera point parce que le Fmi savait que cette dette n’était ni soutenable ni productive. C’est la responsabilité de ceux qui ont pris cette dette, ceux qui l’ont contractée en notre nom mais pas pour satisfaire les préoccupations des Sénégalais. Mais aussi c’est la responsabilité du Fmi qui est un ‘’fonds de la misère instantanée’’. Le Fmi est coutumier des faits, car ce n’est pas seulement au Sénégal qu’il a procédé par ces pratiques. Le Fmi mentait en disant que la dette était soutenable, mentait quand il disait que la dette est productive. Il mentait pour couvrir un régime en ne voyant pas qu’il y avait une dette cachée. Le Fmi avait été pris en flagrant délit de mensonge et de complicité », accuse le parlementaire qui n’a pas mâché ses mots pour dénoncer la posture funeste de cette institution de Bretton Woods.
Selon lui, « le Fmi nous doit des comptes. Macky Sall nous doit des comptes. Et ils vont nous les rendre. C’est ça l’intérêt et l’importance de ce comité pour l’audit citoyen de la dette. Nous y invitons tout le monde. Nous demandons l’adhésion des syndicats et des centrales. Nous demandons à toutes les organisations qu’elles soient civiles ou politiques à venir renforcer cette initiative parce que cette dette n’est pas celle de Diomaye, ni de Sonko, … », appelle Guy Marius Sagna.
« Si nous la payons, certains Sénégalais vont mourir »
A l’en croire, « si nous la payons, certains Sénégalais vont mourir. Payer cette dette illégitime, c’est priver des millions de Sénégalais d’électricité, de routes, de santé, d’éducation, de sécurité, maintenir des citoyens dans des inondations », informe l’activiste-député qui s’exprimait dans le cadre de la mise en place du collectif citoyen. Il poursuit pour montrer l’ampleur du phénomène en donnant en exemple l’échec du plan décennal de lutte contre les inondations. « Où sont les 770 milliards du plan décennal de lutte contre les inondations ? … On va mener cette lutte tous ensemble, les responsabilités soient situées, la part légitime de cette dette soit payée et que nous refusions de payer la part illégitime de cette dette. Et que le Fmi soit mis devant ses responsabilités, mais également les Sénégalais qui nous ont mis dans ce trou, Sénégalais à la tête desquels le président Macky Sall vont devoir nous rendre compte », lance le parlementaire de Pastef.
Baye Modou SARR












