Le maire de la ville de Dakar est dans tous ses états après le décès d'un membre de sa sécurité en prison. Le défunt, Bassirou Diop, était dans l’attente du délibéré du juge renvoyé au 6 janvier prochain. Selon Barthélemy Dias, ces décès symbolisent le coût humain inacceptable de la dérive autoritaire que subit présentement notre pays.
Les mauvaises nouvelles s’enchaînent pour le maire de la Ville de Dakar Barthélemy Dias. Après avoir été radié de son poste de député à l’Assemblée nationale, il perd un membre de sa sécurité, décédé en prison à Saint-Louis, pendant sa détention ainsi que plusieurs de ses camarades dans le cadre des violences électorales. Dans un communiqué, le maire de Dakar s’est indigné de cette disparition. «C’est avec une immense tristesse et une profonde indignation que nous annonçons la mort de Bassirou Diop dans les geôles du pouvoir actuel, membre dévoué de notre équipe de sécurité, injustement pris en otage à Saint-Louis avec 83 de ses camarades, suite à une arrestation barbare de la Bip sur instruction du régime en place. Ce drame survient dans un contexte marqué par une répression systématique et une instrumentalisation des institutions à des fins politiques», charge Barthélemy Dias qui révèle, dans la foulée, que Bassirou Diop est la deuxième victime de ce qu’il qualifie «d’injustice». Nous déplorons également, dit-il, «la mort tragique du père d’un autre agent, survenue alors qu’il venait au pseudo procès, pour soutenir son fils poursuivi dans une affaire politique infondée».
Très remontée, la tête de liste de Samm Sa Kaddu aux élections législatives d’enfoncer le clou : «ces pertes sont le résultat direct d’un acharnement contre un homme qui défend la démocratie et la justice sociale. Ces décès symbolisent le coût humain inacceptable de la dérive autoritaire que subit présentement notre pays», déplore le maire de Dakar. Il a ainsi appelé à la «libération immédiate et sans condition de tous les détenus», y compris, dit-il, les membres de sa sécurité. Il n’a pas manqué de compatir à la souffrance des parents endeuillés et d’appeler à la mobilisation. «Dans ce moment de deuil et de colère, nous appelons à l’unité et à la mobilisation de tous les citoyens épris de justice pour mettre fin à cette oppression», lance le maire de Dakar.
Pour rappel, dans cette affaire, les 83 personnes impliquées dans ces violences électorales ont été jugées le 2 décembre dernier et sont dans l’attente du délibéré du juge renvoyé au 6 janvier prochain. Le groupe a été jugé pour diverses infractions : coups et blessures volontaires, exercice illégal de la profession de police privée, vol avec violences, détention illégale d’armes, complicité et violation de l’arrêté ministériel du 22 octobre qui règlemente l’usage d’arme, etc. Lors de ce procès spécial, le représentant du parquet avait requis des peines allant de deux à cinq ans de prison selon le degré d’implication des uns et des autres.
Moussa Ciss