Ils sont presque 450 militaires invalides qui réclament leur dû à l’Etat du Sénégal. L’enveloppe est estimée à près de 5 milliards, selon le collectif des anciens militaires invalides du Sénégal. Ils exigent son règlement le plus rapidement possible. Déjà, ils menacent d’organiser une amrche avec ou sans autorisation mardi prochain si aucun acte n’est posé pour la satisfaction de leurs doléances.
Les anciens militaires invalides du Sénégal sont à nouveau sortis de leur grande mutisme pour se faire entendre. Ces anciens combattants qui ont sacrifié leur vie pour la nation continuent de réclamer leurs indemnités promises par l'État du Sénégal qui avoisinent les cinq milliards. Réunis au sein du Collectif des anciens militaires invalides du Sénégal (Camis) ces anciens soldats, tous invalides, interpellent l’Etat du Sénégal à régler leur situation qui ne fait que durer. «Nous appelons les nouvelles autorités à s'approprier toutes nos revendications avant qu'il ne soit trop tard. Une solution rapide doit être trouvée tant pour le complément du rappel de nos pensions mixtes que du complément pour certaines de nos allocations uniques, la régularisation des invalides laissés en rade, sans oublier le payement des pharmacies qui d'un moment à l'autre peuvent arrêter ou faire une rétention pour la distribution de nos médicaments, mais aussi l'évacuation sanitaire de l'ex-soldat Cheikh Ndiaye qui est nécessaire pour qu'il retrouve sa santé», laisse entendre Coutaye Fall, président du Collectif.
Dans tous leurs états, ces anciens hommes de troupe invalides dressent leurs revendications en quatre points majeurs. «Le premier point consiste à réclamer la pension mixte qui a pris en compte une vingtaine d'annuités à raison de cinquante mille (50.000) francs dont le montant total est de douze millions (12.000.000) de francs (50.000 x 240 mois). Cette augmentation mensuelle est en sus sur la pension d'invalidité. En 2022, une avance par rappel d'un million quatre cent mille (1.400.000) francs a été effectuée sur le montant global. L'Etat nous doit un montant restant de dix millions six cent mille (10.600.000) francs pour chaque invalide. Et depuis lors, rien n'est fait pour éponger cette dette», regrettent ces invalides en point de presse hier pour sonner la révolte.
Secundo, il a été décidé par le précédent Président Macky Sall de créer une commission ad hoc dirigée par le ministre des Forces armées et que l'une des conclusions est de nous attribuer une allocation unique, suivant les taux d'invalidité variant entre deux millions à cinq millions pour tous les anciens militaires invalides. «Cette allocation unique a commencé à être payée depuis le mois de janvier 2024 après plusieurs reports qui ont nécessité des sorties de protestation où certains ont perçu intégralement et d'autres une avance de 50% et à régulariser le reste la fin de juillet, mais à notre grande surprise, cent trente-sept (137) invalides sont laissés en rade parmi nous. Nous attirons l'attention des autorités pour ces cas spécifiques en leur faisant rentrer dans leur droit», laisse entendre le président du collectif.
Le cas Cheikh Ndiaye
Un autre point de revendication concerne les médicaments qu’ils reçoivent. Selon eux, ces médicaments font partie de cette loi référenciée. «Nous avons constaté, depuis bientôt un an, les pharmacies n'ont pas été payées et elles menacent d'interrompre la distribution de nos médicaments qui sont nécessaires pour le suivi de nos pathologies objet de nos invalidités. Cette cessation compromettrait nos situations médicales qui sont précaires et délicates», regrette Coutaye Fall. Et enfin, le cas de l'ex-soldat Cheikh Ndiaye a été évoqué. Ce dernier souffre d'une pathologie nécessitant son évacuation à l'extérieur. «Malheureusement, il traine avec cette pathologie sévère qui le handicape de toutes activités lui permettant de mener une vie normale. Par conséquent, une prise en charge médicale de ce blessé est d'une capitale importance et son évacuation est obligatoire selon son dossier médical», explique-t-il.
Ainsi face à cette situation qui perdure, ils prévoient de manifester mardi prochain, avec ou sans autorisation. «Nous avons tous servi notre pays avec dignité. Ils nous doivent ces indemnités et les temps sont durs. Trop, c'est trop. Nous exigeons des résultats concrets avant que l’irréparable ne se produise», conclut le président.
Baye Modou SARR