2 ans de prison assortis du sursis, c'est ce dont la coiffeuse, Mariétou Seck, a écopé pour avoir fait une fellation puis filmé un père de famille qui était venu nuitamment récupérer sa part de la tontine qu'elle gérait. C'est pour des faits de collecte illicite de données à caractère personnel et d'extorsion de fonds qu'elle a été jugée hier, mardi, 23 juillet 2024.
S'il y a une chose que Cheikh Thioub regrette amèrement dans sa vie, c'est d'avoir participé à la tontine gérée par la coiffeuse Mariétou Seck. Car, c'est ce qui lui a valu aujourd'hui de voir sa vidéo pornographique entre les mains de cette dernière. Lorsque la confiance qu'il avait en elle s'est amplifiée, Cheikh Thioub, marié et père de trois enfants, adhère à la tontine que Mariétou Seck avait organisée. Sauf que Cheikh Thioub, à l'approche de la fête de la Tabaski, voulait récupérer sa mise chez la coiffeuse de 28 ans. C'est ainsi qu'il a attendu une heure du matin pour aller chez Mariétou Seck dans le but de prendre sa part. Mais une fois sur les lieux, Cheikh Thioub avait une autre velléité qui est d'assouvir ses désirs sexuels. C'est sur ces entrefaites qu'il a proposé une partie de jambes en l'air à la coiffeuse en contrepartie d'une rémunération de 20.000 F Cfa. Cette dernière a refusé la proposition d'entretenir des rapports sexuels avec le père de famille, mais avait accepté de lui faire une fellation jusqu'à éjaculation. Cheikh Thioub accepte et la coiffeuse lui fait une fellation. C'est après éjaculation qu'elle lui a remis un mouchoir pour qu'il nettoie ses parties intimes. Elle a profité de cette occasion pour le filmer à son insu.
Alors qu’il s’y attendait le moins, elle envoie ces images pornographiques à Cheikh Thioub à qui elle a demandé la somme de 300.000 F Cfa contre sa suppression. Pour ne pas être pris au piège, la victime a saisi les enquêteurs d'une plainte pour collecte illicite de données à caractère personnel et de détention d'images contraires aux bonnes mœurs et d'extorsion de fonds. Des faits que Mariétou Seck a réfutés depuis son arrestation jusqu'à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar où elle a comparu hier, mardi, 23 juillet.
Après avoir balayé d'un revers de main le délit de tentative d'extorsion de fonds, la prévenue, sur les images obscènes de sa victime déclare : "j'ai pris la vidéo pour le contraindre à cesser son harcèlement. Je ne lui ai jamais réclamé de l'argent contre la suppression de la vidéo. C'est lui qui me proposait de l'argent en échange de rapports sexuels".
Cheikh Thioub, qui s'est finalement désisté de sa constitution, lâche . "Elle m'a envoyé une vidéo à vue unique. C'est ainsi que je lui ai demandé ce qu'elle voulait pour qu'elle supprime les images pornographiques. Après elle m'a réclamé 300.000 F Cfa", narre-t-il. Le procureur, après avoir insisté sur la constance des faits, a requis 3 mois de prison ferme contre la mise en cause. Les conseils de la prévenue ont dans leurs plaidoiries écarté le délit d'extorsion de fonds tout en implorant la magnanimité du tribunal à l'endroit de leur cliente. Les robes noires, pour la dédouaner, déclarent : "à défaut de remise, on ne peut pas parler d'extorsion de fonds. La partie civile a agi de manière préventive. Il ne voulait pas que la prévenue envoie la vidéo à sa femme. Donnez-lui une chance. C'est une jeune fille qui a fait une erreur. Elle est orpheline de mère. Elle est l'aînée de sa famille. Elle n'a que deux sœurs". Le tribunal en rendant son verdict a disqualifié l'extorsion de fonds en tentative d'extorsion de fonds avant de condamner Mariétou Seck à 2 ans de prison assortis du sursis.
Fatou D. DIONE