Le groupe de 14 États africains, dont le Sénégal, qui travaillent à faire rejeter l'adhésion d'Israël à l’Union Africaine peuvent se dire que la tâche ne risque pas d’être facile pour eux. En effet, suite à la polémique suscitée par l’initiative algérienne, le président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, a tenu à rappeler, à travers un communiqué, que cette décision relève de sa totale compétence, «sans être liée par une mesure préalable de procédure quelconque». Toutefois, l’organisation continentale a réitéré son attachement «indéfectible» aux droits fondamentaux du peuple palestinien, «y compris son droit à la création d’un Etat national indépendant, ayant comme capitale Jérusalem Est».
N’en déplaise au groupe des 14 du nom des 14 États africains qui manœuvrent pour faire rejeter l'adhésion d'Israël à l’Union Africaine en tant que membre observateur, l’État hébreu devra bel et bien assister aux prochaines réunions de l’UA à Addis-Abeba. En effet, le président de la Commission de l’Union Africaine, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, a sorti un communiqué pour aborder la question de l’accréditation de l’État d’Israël et des remous qu’elle a occasionnés. Dans sa note, le diplomate tchadien a rappelé, afin que nul n’en ignore, que cette décision relève de sa totale compétence. «Suite à la décision d’accréditation du Représentant de l’Etat d’Israël auprès de l’Union Africaine, le président de la Commission de l’Union Africaine Moussa Faki Mahamat tient à rappeler que cette décision relève de sa totale compétence, sans être liée par une mesure préalable de procédure quelconque», a indiqué le communiqué de l’Union Africaine, précisant que la décision a été prise sur la base du constat de la reconnaissance d’Israël et le rétablissement de relations diplomatiques avec lui par une majorité supérieure aux deux tiers des États membres de l’UA, et à la demande expresse d’un bon nombre de ceux-ci en ce sens.
Faki Mahamat souffle le chaud et le froid
Cependant, tout en acceptant cette accréditation, le président réitère, comme il l’a clairement déclaré au moment de la présentation des lettres de créances du représentant permanent d’Israël auprès de l’Union Africaine, l’attachement indéfectible de l’organisation panafricaine aux droits fondamentaux du peuple palestinien, y compris son droit à la création d’un Etat national indépendant, ayant comme capitale Jérusalem Est, dans le cadre d’une paix globale, juste et définitive entre l’Etat d’Israël et l’Etat de Palestine. «Ce rappel du président de la Commission découle des positions et principes maintes fois rappelés par l’OUA puis l’UA, lors des différents sommets de l’organisation», précise le communiqué.
Poursuivant, le document d’ajouter que le président de la Commission espère vivement que cette accréditation contribuera au renforcement du plaidoyer de l’Union Africaine pour la réalisation du principe des deux États et du rétablissement de la paix tant souhaitée entre les deux Etats et les deux peuples. «Le président de la Commission rappelle que les réserves exprimées par quelques Etats membres de l’Union Africaine à cette décision justifie son intention de l’inscrire à l’ordre du jour du prochain Conseil exécutif», note encore le communiqué.
La Namibie intransigeante
Rappelons qu’alors qu’il le réclamait depuis des années, Israël a obtenu le statut d'observateur à l'Union Africaine (UA) ce 22 juillet. Mais cette adhésion de l’État hébreu à l’organisation continentale ne fait pas l’unanimité. Un front contre l’adhésion de Tel-Aviv à l’UA s’est, en effet, vite constitué pour s’opposer à la décision de l’organisation. Il s’agit d’un groupe avec à sa tête l’Algérie et qui regroupe 14 États du continent dont le Sénégal. Un pays comme la Namibie est allé plus loin.
Windhoek s'est opposée à ce qu'Israël obtienne le statut d'observateur auprès de l'Union Africaine à travers une déclaration officielle dans laquelle le gouvernement namibien maintient qu'«Israël ne peut récupérer le statut d'observateur auprès de l'UA qu'à la condition qu'il cesse d'occuper la Palestine».
Sidy Djimby NDAO
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