L'attaquant du Stade de Reims est l'invité du nouveau numéro de France Football. L'occasion de mesurer, avec sincérité et humour, son incroyable parcours qui l'a mené d'un poste à l'usine en 2017 au podium du classement des buteurs de L1 en 2021. Voici quelques extraits.
Passé par des difficultés au moment où le football n’était pas une priorité de sa vie, Boulaye Dia écrit aujourd’hui son histoire avec le ballon rond. Alors qu’il était dans l’obligation de trouver un travail, l’attaquant du Stade de Reims a été employé dans une usine en 2017. Mais, malgré les hauts et les bas, Boulaye Dia est devenu en 2021 le 3e meilleur buteur de la Ligue 1 française. «Mes frères étaient partis faire leur vie, mes parents ne travaillaient pas. C’était à moi d’y aller… Ils n’auraient jamais dit : ‘’Va travailler’’. Ça s’est fait naturellement. Le foot n’était plus la priorité. C’était momentané, je le savais. Le boulot le plus dur ? À l’usine, derrière une presse. C’est la routine. Tu te lèves tous les jours pour faire la même chose. C’est usant. Ça forge. J’étais heureux parce qu’il faut toujours être heureux ! On a toujours une chance que les autres n’ont pas. J’étais en mission. Mes parents étaient fiers. Ma mère m’a toujours dit d’aller travailler et que le foot n’était pas un métier… (Il sourit.) Elle préférait me voir là-bas plutôt que de faire des essais à droite, à gauche, et me perdre», a confié le Lion de la Téranga. «Un ancien coéquipier part au pays de Galles pour jouer en D1. Il nous appelle pour venir, on part à trois ou quatre. On passe deux semaines là-bas. On joue contre des D4, des D6 anglaises. Mais je chope un truc à l'estomac, une intoxication, et je suis rentré. En fait, ça ne m'intéressait pas. Il fallait que je parvienne à aller au minimum en CFA», raconte-t-il. Et de poursuivre : «le milieu du foot, c'est dur, hein ! (Il sourit.) Dur et facile à la fois. Il n'y a pas de pièges, il faut juste être prêt. Depuis un an, beaucoup de personnes viennent vers moi. Des agents m'appellent tous les jours. Cela n'arrête pas. Un exemple ? Je n'étais pas encore pro, j'étais sur le point de m'engager avec un agent. Finalement, j'ai senti que ça n'allait pas se faire avec lui. Je lui ai dit non. Il m'a envoyé un message : "Tu as fait un très mauvais choix, on en reparle dans six mois, un an." Récemment, il m'a renvoyé un message. Ça m'a fait sourire.»