Quelques semaines après sa nomination comme secrétaire générale adjointe, en charge des services de contrôle interne des Nations-Unies, Fatoumata Ndiaye doit faire face à une partie des membres du personnel de l’Onu, qui a émis des doutes sur sa gestion alors qu’elle occupait le poste de Directrice exécutive adjointe chargée de l'audit interne et des investigations à l'Unicef. Dans une missive virulente, le personnel de l’Onu demande aux autorités compétentes de revenir sur cette nomination, en listant ses nombreux lacunes, son management sélectif, sans oublier la discrimination en faveur des pays de l’Afrique de l’Ouest. Pis, le personnel soutient que les enquêtes menées sous son magistère à l’Unicef sur les harcèlements sexuels ont été rouverts, car faisant preuve d’une médiocrité qui ne dit pas son nom.
La nomination de Fatoumata Ndiaye au poste de secrétaire générale adjointe, en charge des services de contrôle interne au sein des Nations-Unies ne fait pas que des heureux. En effet, nos confrères de Innercity press ont publié une lettre d’un groupe de membres du personnel de l’Onu qui s’inquiètent du management de Fatoumata Ndiaye. «Nous sommes gravement préoccupés et nous ferons appel pour que l’Onu revienne sur la question», déclarent-ils. Alors qu’elle était Directrice exécutive adjointe chargée de l'audit interne et des investigations au Fonds des Nations-Unies pour l’enfance (Unicef), le personnel dépeint notre compatriote comme l’instigatrice d’une culture de la peur et d’un management autoritaire au sein des structures placées sous son contrôle. Pourtant, le communiqué de l’Onu actant la nomination de Fatoumata Ndiaye soulignait qu’elle a une expérience de plus de 24 ans dans l’audit, les investigations et l’évaluation, conjuguée à de réelles connaissances dans la supervision et la coordination des ressources humaines, des finances, du budget, de la technologie de l’information, des services administratifs et des opérations. Mais ses détracteurs du personnel de l’Onu dans leur missive font savoir que Fatoumata Ndiaye avait une approche très sélective. «Ceux qui ne l'ont pas soutenue ont été découragés, démotivés, exclus et encouragés à passer à autre chose. L’Unicef a perdu plusieurs de ses meilleurs auditeurs au cours de son mandat, la plupart d’entre eux provenant de pays donateurs», font remarquer ces membres du personnel. En plus, le personnel renseigne que Madame Ndiaye est connue pour ses choix discriminatoires qui privilégient l’Afrique de l’Ouest. «On sait qu'elle a voyagé, dans toutes ses fonctions, mais plus précisément dans ses rôles à l'Unicef, principalement en Afrique de l'Ouest, laissant les autres régions du monde se sentir comme des citoyens de deuxième classe, ne méritant pas son attention», lit-on dans la lettre. «Un autre exemple, poursuivent les membres du personnel, est celui où Madame Ndiaye a plié les règles pour un autre Sénégalais pour qui elle a cherché à obtenir un poste dans son équipe à New York en vue d’une mission spéciale, sans procédure régulière et manquant totalement de transparence». Pour finir, le personnel de l’Onu soutient que le rapport Morgan Lewis sur les harcèlements sexuels et les abus sexuels a montré de manière catégorique à quel point une enquête avait été menée de manière médiocre sous la surpervision de Mme Ndiaye. «Le rapport indiquait que tous les cas de harcèlement sexuel faisant l'objet d'une enquête au cours de son mandat devraient être rouverts», lit-on dans la lettre.
Samba THIAM