C’est aux côtés des plus grands dirigeants du football sénégalais, les présidents de clubs, les présidents de ligues ainsi que du mouvement associatif que le président sortant de la Fédération sénégalaise de football a fait face à la presse, hier, à 48h de l’élection du prochain président de la Fsf. Augustin Senghor a fortement critiqué son adversaire Mady Touré, tout en revenant sur la candidature de ce dernier qui aurait dû être invalidée. Le président de Gorée a tenu aussi à justifier sa candidature tout en annonçant sa prochaine victoire.
«’’Ndamli’’ a démarré hier avec la victoire de Djibril Wade, ça va se poursuivre demain avec Abdoulaye Sow et après-demain»
«Comment peut-on sortir du football une personne qui porte le poids d'un club créé en 1933 ? J'ai fait le tour des Ligues et les acteurs m'ont demandé de ne pas partir pour parachever le travail entamé au profit du Sénégal. Nous sommes la première nation africaine et on a fait des progrès. En plus, qu'on le veuille ou non, cette équipe fédérale est la seule à remporter un trophée continental. J'accorde de l'importance à ce trophée, même si certains le minimisent. On ne s'engage pas à gagner une coupe, mais on s'en donnera les moyens. On n'a pas vu un programme plus pertinent que celui du consensus. Nous savons que nous avons la force, nous gagnerons et nous prendrons par force ce qui est bien dans le programme de Mady et le mettrons dans le nôtre. ‘’Ndamli’’ a démarré hier (mercredi) avec la victoire de Djibril Wade, ça va se poursuivre demain avec Abdoulaye Sow et après demain. Concernant les soupçons sur le fichier qui aurait été truqué, aujourd’hui, nous avons une base de données au niveau de la fédération qui est très transparente. Une fédération qui veut tricher ne peut pas se payer le luxe de retrancher des clubs parce qu’ils ne respectaient plus les critères de compétitivité. Les derniers clubs qui ont été affiliés, on a décidé qu’ils ne pourront pas voter pour cette AG. Ils sont au nombre de 14. A chaque fois que les gens sont en difficulté, dans nos élections, ils disent qu’on a touché au fichier. Si cela ne suffit pas comme gage de sincérité, je ne sais plus quoi dire. Il y a quelques années, des candidats ont été recalés parce que leurs documents administratifs n’étaient pas complets. On n’a pas fait de recours pour ne pas donner le prétexte que le candidat Mady a été victime de complot, parce qu’il n’avait pas un dossier complet. En droit, on nous apprend que celui qui fait des prétentions doit en avoir les preuves. Si Mady a des preuves que le fichier est truqué, qu'il le montre. Il a proposé Saër, mais nous ne sommes pas fous, parce qu'il avait en premier affirmé que Saer était comptable de mon bilan, avant de revenir en arrière. Il parle d’un million de maillots à 10.000 francs, qu'il enlève les maillots de Metz d'abord et fasse porter ses maillots à Génération Foot.»
«Manko wuti ndamli, c’est plus qu’un objectif»
«Le slogan, c’est aussi bien pour la campagne que pour la Can. Parce que ‘’Manko wuti ndamli’’, c’est plus qu’un objectif. C’est un viatique, c’est-à-dire quelque chose qui nous accompagne dans notre vie à différentes étapes. Ce qui nous mènera à la victoire samedi prochain lors des élections. Après, le 4 septembre, nous nous baserons sur ça pour gagner contre le Togo en éliminatoires de la Coupe du monde. Ainsi de suite pour les campagnes de Coupe d’Afrique et en Coupe du monde au Qatar. On a tout le temps cette volonté d’aller chercher quelque chose. Quand on veut être un pays de football gagnant, il faut que chaque match, chaque événement, chaque enjeu et même les enjeux de positionnement à l’international, augmentent le rayonnement de notre pays. C’est tout ça qu’il faut gagner. Je suis entré au comité exécutif de la Caf après plusieurs tentatives. Je n’ai jamais désespéré parce que je fonctionne sur des principes. Je me disais que mon pays doit être présent là ou les décisions se prennent. Et je me suis battu. Le contexte à l’époque ne me permettrait pas d’entrer dans le Comex mais je n’ai jamais déchanté parce que ce n’était pas pour Augustin Senghor, mais pour mon pays. Quand on a des responsables dans le plus haut niveau dans les instances de football de la Caf, c’est une bonne chose pour le pays et pour le rayonnement aussi. Donc c’est ça ma motivation principale. Au moment ou mes pairs de la Caf m’ont sollicité, j’ai consulté les membres de la fédération à travers le comité exécutif et les autorités d’aller à la conquête de cette position de président de la Caf. Chemin faisant on m’a proposé le consensus là-bas, Abdoulaye Sow a donné les détails. Ce poste de vice-président n’est pas éternel, mais quand on manquera à l’appel pour le vice-président, le Sénégal manquera à l’appel ; et c’était ça notre combat de faire partie des gens qui prennent des décisions dans le football au niveau de la Caf. Nous sommes un pays qui a besoin de rayonnement. La diplomatie n’est pas seulement au niveau de l’Etat, elle est partout où on peut se valoriser dans ce pays pour exister. Je me bats pour diriger une fédération qui va nous mener vers les objectifs qu’on s’est fixés. Si cela nous permet de consolider la représentativité de notre pays dans le giron des centres de décision du football, je le ferai de bon cœur parce que cela, ce n’est pas pour Augustin Senghor, mais pour le Sénégal et son football.»
«Nous ne prendrons jamais le risque de vous garantir que nous irons pour amener la coupe à tous les coups»
«Quand on est responsable d’une fédération, particulièrement de football, on vit avec l'épée de Damoclès, mais on ne l’a connaît pas parce qu'on pose chaque jour le pied sur une mine. On a vécu des moments tellement difficiles ici. Tout le monde se souvient de 2012 quand le stade a été brûlé. On a été suspendu. On est là pour développer le football. En étant dans la logique de performance, on cherche la victoire du Sénégal tous les jours, partout, à tous les instants. On ne vit pas avec le stress des compétitions, on y va en nous donnant les moyens de les gagner mais en sachant aussi raison garder parce que dans le domaine du sport, il y a toujours des surprises. Nous irons en Coupe d’Afrique et à la Coupe du monde toujours avec en bandoulière la foi d’aller gagner pour le Sénégal, parce que c’est une demande nationale. Mais nous ne prendrons jamais le risque de vous garantir que nous irons pour amener la coupe à tous les coups. On essayera d’apporter plus de développement, plus de résultats, des trophées, des infrastructures comme on est en train d’en faire, mais surtout la fierté pour le pays de voir que nous avons franchi des étapes importantes.
Aujourd’hui, nous faisons partie des meilleures nations de football continentale et mon rêve c’est de voir le Sénégal parmi les 10 premières nations mondiales. Ce que nous sommes en train de construire aujourd’hui, ça ne s’arrête pas à une Coupe d’Afrique ou à une Coupe du monde. Nous sommes en train de placer notre football sur l’orbite de succès pour plusieurs décennies. Notre objectif, pour parler de manière imagée, ce serait d’arriver à l’embouchure pour que ce fleuve-là se déverse dans l’océan du succès. C’est ça l’enjeu. C’est ça, qui a poussé certains acteurs majeurs du football à dire cette fois-ci ne sera pas comme les dernières. On a assez géré pour comprendre que les victoires ne se décrètent pas, les réalisations ne se décrètent pas. Elles sont mises en œuvre avec les difficultés et c’est à force d’abnégation collective qu’on y arrive. Je disais qu’on peut tout reprocher à nos frères Camerounais, mais le sens du collectif au moment décisif on ne peut pas le leur reprocher. C’est des gens qui peuvent se quereller pendant 12 mois, mais quand la Can arrive, il n’y a que le Cameroun qui compte. Ils deviennent tous lions unis et indomptables. C’est nous qui devrions apprendre cela. On nous dit qu’il faut aller chercher la Coupe d’Afrique, on y croit, on va se battre pour ça. Mais je dis une chose : si on veut aller gagner au Cameroun, il faut qu’on soit tous ensemble, plus déterminés qu’un Lion indomptable, qu’on devienne des Lions redoutables. On ne peut pas gérer une fédération comme on gère un club, fut-il Génération Foot. Je suis le premier à le dire, Mady je sens que tu manques d’expérience. Et c’est ça la vérité. Je peux ne pas être président, je suis d’accord. Mais on doit choisir quelqu’un qui puisse continuer le travail et qui aura la souplesse, les relations humaines pour maintenir le football dans sa dynamique actuelle.»
«Ce n’est plus le fait de dire ‘’wax waxeet’’, maintenant, c’est ‘’sa benn mandat bi’’»
«Je ne vais pas donner de réponse. Maintenant ce n’est plus le fait de dire ‘’wax waxeet’’, maintenant c’est ‘’sa benn mandat bi’’. Je ne vais pas donner de réponse je sais ce qui est dans ma tête, mais je ne le dirai pas. Ma candidature repose sur la volonté de l’ensemble de la famille du football que j’ai acceptée. Elle repose sur des engagements que j’aurais respectés, même je n’avais pas été choisi comme candidat du consensus. Le football a choisi son camp. Je lance un appel pour qu’on aille à des élections sereines. Nous nous engageons à respecter les décisions des commissions électorales que nous nous sommes choisies. Nous ne ferons rien qui puisse nuire au football et à l’image de ce pays-là. Une fois que les élections seront passées, on est l’équipe gagnante, si Mady me le permet, j’irai le voir et l’inviter à venir construire le football ensemble. C’est ça mon devoir que je gagne ou que je perde.»