Le juge d’instruction du Pool judiciaire financier a procédé hier à l’audition au fond de Pape Malick Ndour. Il s’agit de sa première audition sur le fond du dossier depuis son inculpation, il y a quelques mois. Le magistrat instructeur a interrogé l’ancien coordonnateur du Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac) sur des paiements non documentés portant sur environ 2,7 milliards de francs, des « autorisations de retenue sur garantie» portant sur 40 millions de francs etc. Pape Malick Ndour a détourné de l’argent, selon le parquet financier, pour avoir payé sur la base d’une facture proforma qui, juridiquement, ne peut être valable. Toutes ces accusations ont été balayées d’un revers de main par le responsable de l’Alliance pour la République (Apr), avec des documents à l’appui. A la suite de cette audition, les conseils de Pape Malick Ndour envisagent de demander la mainlevée du bracelet électronique et même le non-lieu total.
Pape Malick Ndour a fait face hier, au juge d’instruction du Pool judiciaire financier, pour la première audition au fond. L’audition a été l’occasion pour le responsable de l’Alliance pour la République (Apr) de s’expliquer de long en large sur le dossier. Il lui est reproché, à la suite d’un réquisitoire supplétif du Procureur financier, d’avoir fait des paiements non documentés pour un montant de 2,7 milliards, ordonné des «autorisations de retenue de garantie» de 40 millions de francs, etc. Cet interrogatoire, faut-il le souligner, devait normalement s’effectuer la semaine dernière, mais il a été renvoyé à cette semaine à la demande du Procureur, nous informe-t-on, qui a voulu assister à l’audition. S’expliquant sur ces accusations, l’ancien coordonnateur du Programme des domaines agricoles et communautaires (Prodac) a soutenu que s’agissant des paiements non documentés, sur la base de facture proforma, il s’agit d’un marché conclu avec des Israéliens, et dans la traduction de la facture, ils ont écrit per forma en lieu et place de proforma. Certes, juridiquement, cela peut être répréhensible, reconnait-il, mais c’est tout de même discutable. Mieux, selon lui, ce n’est pas l’intitulé qui est important, mais les bordereaux de livraison pour constater que tout a été livré.
L’ancien coordonnateur du Prodac a joint à sa déposition des documents pour prouver qu’il n’a rien fait de répréhensible. Il précise, en outre, qu’en sa qualité de coordonnateur du Prodac, ce n’était pas à lui de payer. Son rôle, dit-il, consiste à la vérification avant d’approuver. Il dit avoir eu, en quelque sorte, le rôle d’un intermédiaire, mais c’est Locafrique, qui avait un contrat avec le ministère des Finances, qui a payé. Il s’est également expliqué sur les «autorisations de retenue sur garantie». Selon Pape Malick Ndour, jusque-là, la société Locafrique ne s’est jamais plainte d’avoir payé indûment et l’Etat du Sénégal non plus. La victime n’existe donc pas dans cette affaire.
Convaincu de l’innocence de leur client, les avocats de la défense envisagent de demander la mainlevée du bracelet électronique. Aussi, la procédure, qui impliquait au début Mamina Daffé et Ibrahima Cissé, étant quasiment terminée, les robes noires comptent également demander le non-lieu total.
Alassane DRAME










