Une violente prise de bec ponctuée d’engueulade mutuelle et d’échanges d’énormités entre deux individus a tourné au meurtre par arme blanche. Né en 1968, M. Cissokho, alias Oustaz, mais boucher de profession, a été sauvagement tué par son antagoniste répondant au nom de Ch. Sarr. Il a sauvagement fracassé la tête de celui-ci avec un gros bâton et non avec une barre de fer.
Encore une banale dispute qui vire au drame au quartier Pikine Icotaf. Il s’agit de deux individus qui habitent le même quartier, mais entretiennent des relations de voisinage conflictuelles ; des rapports heurtés qui remontent au mois de Ramadan dernier.
Mercredi 7 août dernier, vers 12h, Oustaz Cissokho finit son travail de boucher à la Seras et rentre chez lui. Après une douche, il se change en vitesse, ressort de son domicile et s’assoit aux côtés du vendeur de café du coin. Il paie ensuite un verre de café, allume une cigarette et commence à siroter sa dose noire. Il tire rageusement sur sa clope, rejette à tout va la fumée de la bouche et se met à crachoter.
Sarr reproche à Oustaz de lui avoir crachoté, une dispute éclate
Et pendant qu’Oustaz Cissokho s’affaire autour de sa cigarette entamée, il se fait interpeller sur un ton ferme par son voisin Ch. Sarr, qui lui reproche de lui avoir crachoté. Cissokho s’étonne des réprimandes du jeune homme et balaie d’un revers de main. Sarr revient à la charge et débite des grossièretés. Une vive prise de bec éclate. Les deux garçons se livrent à des piques acerbes.
Il prend une pompe asphyxiante et un couteau chez lui et revient à la charge
Des habitants de quartier s’interposent entre les deux protagonistes. Sarr file droit chez lui, s’empare d’une pompe au gaz asphyxiant et d’un couteau et retourne sur les lieux. L’insulte à la bouche, il pulvérise la pompe asphyxiante et jure de sévir dans le sang. Cissokho reste inflexible dans son coin et continue à siroter son café. Sarr l’abreuve à nouveau d’insultes et fonce à pas décidés sur lui. Une violente rixe survient.
Sarr se défait de l’étreinte de son voisin et tombe sur un gros bâton. Il le ramasse et assène un violent coup sur la tête de son antagoniste. Celui-ci accuse le coup et reste groggy debout tout de même. Il s’effondre brusquement au sol, perd connaissance. Des passants assistent à la scène d’horreur et tentent de voler au secours du blessé. Ils embarquent celui-ci à bord d’un véhicule et l’évacuent d’urgence dans un centre hospitalier.
Il se débarrasse de son bâton et prend la fuite
Pris de peur, Sarr se débarrasse de l’arme blanche, profite de la mêlée et disparaît dans la nature. Informés, des agents du commissariat d’arrondissement de Pikine se rendent sur les lieux et procèdent aux traditionnelles constatations des faits. Tandis que leurs collègues de la brigade de recherche se renseignent sur les filiations du mis en cause fugitif et engagent une vaste traque dans les quatre coins de la banlieue dakaroise.
Oustaz succombe à ses blessures deux jours après
Deux jours après son admission au service des urgences de l’hôpital de Grand-Yoff ex Cto, le boucher nommé M. Cissokho, alias Oustaz, succombe à ses graves blessures ; un fait qui donne une autre tournure à l’enquête préliminaire de la police. La chasse à l’homme contre le présumé meurtrier fugitif s’intensifie avec l’implication des forces d’autres unités, qui resserrent davantage l’étau autour du fuyard. Ils le traquent alors de toutes parts.
Le fugitif se constitue prisonnier au commissariat central de Dakar
Après deux jours de cavale, le mis en cause sort du bois, se rend au commissariat central de Dakar et se constitue prisonnier. Informé par ses collègues du central de Dakar, le chef de service du commissariat de Pikine envoie un commando, qui débarque, cueillie le nommé Sarr et le ramène dans leurs locaux en banlieue dakaroise. Ils lui notifient la mesure d’écrou contre sa personne et le placent en garde à vue.
Convoqués, des membres des deux familles respectives et autres témoins des faits ont défilé, hier, devant les enquêteurs dans le but de sacrifier au rituel des auditions sur procès-verbal. Une reconstitution des faits est prévue aujourd’hui sur la scène de crime.
Vieux Père NDIAYE
Oustaz Cissokho inhumé, hier, les conclusions de l’autopsie
M. Cissokho, alias Oustaz, repose au cimetière musulman dans le département de Pikine. Le boucher a été accompagné, hier, à sa dernière demeure. Le convoi funèbre était composé des membres de la famille du défunt et de ses amis ainsi que d’autres voisins de quartier. Par ailleurs, les conclusions de l’autopsie confirment sur toute la ligne le décès par usage d’objet contondant. Le document médical conclut à un «décès consécutif à des traumatismes crâniens suivis d’une hémorragie interne et externe», souffle-t-on.
V. P. NDIAYE