En tant qu’ancien parlementaire qui a pratiqué les textes qui régissent l’Assemblée nationale, Thierno Bocoum s’est prononcé sur le problème du huitième vice-président qui oppose le groupe parlementaire Takku-Wallu à celui de Pastef. Le leader de Agir estime qu’il y a eu deux niveaux de violation de la loi et Pastef a tort d’interpréter les textes comme bon lui semble.
Au lendemain de l’installation de la nouvelle Assemblée, les bisbilles autour de l’attribution du poste de huitième vice-président sont au cœur de tous les débats. Chacun y va de son interprétation des textes. Pour Thierno Bocoum, la composition du bureau de l’Assemblée nationale pose un réel problème. A en croire l’ancien député, la nouvelle majorité a violé la loi à deux reprises durant l’installation de la nouvelle Assemblée. « La première, c’est lors du bras de fer entre les deux présidents de groupes parlementaires. Ce que le président du groupe parlementaire de Pastef a dit sur la priorité que les textes leur concèdent est différent de ce qu’ils ont appliqué », fait savoir M. Bocoum.
Bien qu’elle existe à l’article 14 du Règlement intérieur, précise-t-il, « elle se limite à l’ordre fixé par l’article 13 qui stipule qu’outre le président, le bureau est composé de 8 vice-présidents, 6 secrétaires élus et 2 questeurs. La priorité qu’ils ont se limite à l’ordre établi dans cette article. Mais ils n’ont pas de priorité sur la question de la parité, elle est définie par une loi ».
« La priorité qu’ils ont se limite à l’ordre établi dans l’article 13 »
Le leader du mouvement Agir estime que, puisque le président est un homme, selon la parité, le huitième vice-président doit être un homme. Et dans ce cas, le groupe Takku-Wallu a raison. « La parité n’est pas établi par le Règlement intérieur, mais la loi du 28 mai 2010 et l’Assemblée nationale, c’est à dire son bureau et ses commissions font partie des institutions concernées. Le président de l’Assemblée nationale fait partie du bureau, alors c’est malhonnête de justifier leur forfait en disant que c’est ce qui a toujours été fait ».
Poursuivant, ce dernier assure qu’on ne peut pas copier la bêtise des gens avec comme excuse, ça a toujours été ainsi, alors qu’on prône la rupture.
La deuxième violation de la loi, la plus grave d’ailleurs, si l’on en croit Thierno Bocoum, c’est quand ils s’adjugent le droit de choisir un huitième vice-président. « Qu’ils nous donnent les référence des textes qui leur donnent un tel droit. Ils ont fait du forcing purement et simplement. Le principe de l’inclusivité existe dans toutes les assemblées. La proportionnalité existe pour permettre à tout le monde de participer à la hauteur de son mérite. C’est cette proportionnalité qui permet d’ailleurs au Pastef d’avoir le plus grand nombre de postes dans la bureau, donc on ne devrait pas la nier au groupe Takku-Wallu », explique-t-il.
« Il n’y a aucune différence entre le bureau de l’Assemblée nationale et le bureau politique de Pastef »
Pour Thierno Bocoum, ce que fait le Pastef avec le poste de huitième vice-président est un précédent dangereux. « Il n’y a aucune différence entre le bureau de l’Assemblée nationale et le bureau politique de Pastef. Avec cette configuration, ils peuvent aller dans leur siège pour prendre les décisions qui concernent l’Assemblée nationale parce qu’il n’y aura aucune voix discordante. C’est inacceptable et ce n’est pas une rupture ». Pour lui, une Assemblée représente le peuple qui est une diversité, ils n’ont donc pas le droit de confisquer toutes les voix de ce peuple.
Ndeye Khady D. FALL











