Il avait été traqué du Sénégal en Mauritanie avant qu’il ne rejoigne le pays de l’oncle Sam. Saër Fall est de retour au Sénégal. Il était accusé d’avoir participé à l’incendie du bus Tata le jour du procès entre Mame Mbaye Niang et Ousmane Sonko. Il a été acquitté aux Usa par un juge et n’est plus inquiété, vu que la loi d’amnistie a annulé toute poursuite. Dans une courte vidéo, l’homme est revenu sur ce voyage sous forme d’exil.
Serigne Saër Fall, qui avait été détenu aux États-Unis à la suite d’une plainte déposée par le juge Maham Diallo concernant l’affaire du bus incendié à Yarakh, a été acquitté de toutes les accusations portées contre lui et est désormais de retour au Sénégal. C’est un ouf de soulagement que notre compatriote a poussé en foulant le sol dakarois. Traqué jusque dans ses derniers retranchements, Serigne Saër Fall, d’origine mauritanienne, avait fui après l’arrestation de six suspects dans le cadre de l’enquête sur l’incendie du bus de Yarakh. Il avait ensuite obtenu un passeport mauritanien et s’était envolé pour les États-Unis, où il espérait obtenir le statut de réfugié. En avril dernier, il s’était présenté devant un juge de l’immigration dans le New Jersey après des mois de détention.
Le département de l’Intérieur des États-Unis avait rejeté les arguments de la défense, estimant que Saër Fall ne courait plus aucun risque s’il était extradé au Sénégal en raison de la loi d’amnistie et du fait que le Pastef, le parti dans lequel il milite, est désormais au pouvoir. Ils ont souligné qu’il n’avait jamais été persécuté en Mauritanie pour son ethnie ou ses affiliations politiques.
Dans une courte vidéo, il a exprimé sa gratitude envers Dieu, ainsi que ses remerciements aux Sénégalais et aux soutiens aux États-Unis. Ce retour marque la fin d’une épreuve juridique et personnelle significative pour Serigne Saër Fall. «Je remercie en premier ma famille et Pastef. Une fois aux Usa, on m’a mis en contact avec les membres de notre parti», fait savoir celui qui était considéré comme l’ennemi public numéro 1. Poursuivant sa narration, il renseigne qu’il était établi à New York, mais qu’il s’est déplacé à Philadelphie dès que le mandat d’arrêt international a été déclenché. «Les officiers de l’immigration m’ont dit que l’Etat du Sénégal leur a demandé de me rapatrier et qu’à leur niveau, ils ne pouvaient rien pour moi sinon me mettre en détention en attendant mon face à face avec le juge», dit-il. Face au juge au mois de mai, il a été acquitté vu que la loi d'amnistie avait été votée à l’Assemblée nationale.
Samba THIAM