Même si les éloges ont été unanimes sur la personne du ministre des Finances et du Budget, cela n’a pas été le cas pour le candidat de la majorité, qualifié par le député de Pastef, Samba Dang, de roi des arènes de la dette, des remises gracieuses et des exonérations fiscales.
Le marathon budgétaire a pris fin avec l’adoption du budget du ministère des Finances et du Budget qui s’élève à 453 milliards, voté à la majorité des députés. Un dernier jour pour magnifier par les députés les qualités et les compétences du ministre Moustapha Ba qui transcende les clivages politiques. «Vous avez un comportement exemplaire et une compétence avérée», a indiqué Nicolas Ndiaye qui s’est félicité de l’ambiance au sein de l’hémicycle. «Votre générosité dépasse les problèmes de personnes, vos bonnes actions sont mesurées sur la population», explique Sanou Dione. Malick Diop a félicité le ministre pour son engagement, son humilité et son travail méthodique.
Abo Mbacké Thiam du Pds : «je ne sais pas quel ministre fera le débat d’orientation budgétaire, si Karim est élu, on souhaite que ce soit vous »
«Je voudrais saluer en vous le soldat, le grand serviteur de la République. Vous menez des actions sociales discrètement», indique Adji Mergane Kanouté à l’endroit de Moustapha Ba. De son côté, le député du Pds, Abo Mbacké Thiam, qui s’est attaqué à la sincérité budgétaire, reconnaît tout même la compétence du ministres des Finances. «2024 n’est pas loin. On ne sait pas quel ministre fera le débat d’orientation budgétaire au mois de juin, mais si Karim Wade est élu, on souhaite que ce soit vous» adoube le député libérale. Pour sa part le président du groupe parlementaire Wallu, a magnifié la courtoisie et la présence positive du ministre des Finances à l’Assemblée. «Même ceux qui ne connaissaient pas le budget sont devenus très familiers du budget et de tous les concepts qui le fondent. C’est tout une pédagogie, tout un enseignement pour nous tous, qu’on soit d’accord ou pas sur le budget. Aujourd’hui, nous maîtrisons le budget parce que, par une pédagogie permanente, nous avons compris et nous vous félicitons et vous encourageons», ajoute Mamadou Lamine Thiam.
Nafissatou Diallo: «vous portez à bout de bras le gouvernement de Macky Sall»
Pour son collègue président du groupe Yewwi, il est agréable de discuter avec le ministre des Finances. A l’en croire, le débat est ouvert, même si on n’est pas d’accord sur le montant du budget, on en discute de façon responsable. L’ancien maire de Mbacké, Abdou Mbacké Ndao reconnaît aussi avoir beaucoup appris du ministre des Finances. «Vous êtes là pour tout le monde, vous écoutez tout le monde, vous avez beaucoup de correction et vous portez à bout de bras le gouvernement de Macky Sall ; parce que nous avons vu des ministres défiler, mais c’était pas trop ça. Mais vous avez réussi à rééquilibrer les choses et à nous donner des réponses qu’on peut entendre, même si on n’est pas d’accord. Vous êtes en réalité le vrai premier ministre de ce régime», explique Nafissatou Diallo.
Samba Dang attaque Amadou Bâ
Cependant, certains députés ont transformé l’hémicycle en tribune politique pour solder leurs comptes avec candidat de la majorité. «Aux Parcelles Assainies, nous avons deux rois des arènes. Le roi des arènes de la lutte et le roi des arènes de la dette. Non seulement, c’est le roi des arènes de la dette, mais c’est aussi le roi des arènes des remises gracieuses et des exonérations fiscales», a déploré le député de Pastef, Poursuivant, le député d'accuser les entreprises des secteurs des médias, les distributeurs de carburant, les hôtelleries et surtout les entreprises de communication de peser lourd dans la formation du Pib. Pire, indique-t-il, ils sont coupables, dans beaucoup de cas, de fraudes fiscales.
Ibrahima Diop : «Amadou Bâ est incolore, inodore et impopulaire»
Pour sa part, le député de la diaspora du Pds, Ibrahima Diop, de déceler des erreurs dans le budget. «J’ai l’habitude de dire que c’est la maladie des chiffres qui traverse le régime de Macky Sall», dénonce le député qui n’a pas manqué de railler le candidat de la majorité en le qualifiant de candidat incolore, inodore et impopulaire qu’on traine partout. «Il est toujours derrière son mentor», dit-il.
Sur l’endettement de notre pays jugé modérée par le ministre, Ismaïla Diallo de préciser : «c’est comme un médecin qui vous diagnostique une surinfection bactérienne et vous dise que ce n’est pas grave. C’est insensé», dit-il. Guy Marius Sagna d’embrayer à propos de la dette : «vous nous avez endetté comme pas possible, le Sénégal avec 1826,5 milliards à payer en 2024, c’est-à-dire 150 milliards par mois et cinq milliards par jour. Sur 100 francs, les 26 francs vont servir à payer la dette», déclare l’activiste. Le député Oumar Sy, lui, salue ‘’la courtoisie, la compétence et la force de l’argumentation» du ministre Moustapha Bâ.
Seydou Diouf parle de faux débat sur la sincérité budgétaire
Seydou Diouf est revenu sur la loi de finances initiale pour qualifier de faux débat les allégations sur la sincérité budgétaire, notamment sur le montant du budget qui ne serait pas de 7003 milliards. A l’endroit de l’ancien Pm en 2012, il rappelle que le budget était de 2344 milliards, inclus les 347 milliards du service de la dette. Ainsi, si on applique la nouvelle classification qui répond au cadre harmonisé des finances publiques, le budget serait de 1997 milliards. Idem pour 2014, faisant allusion à l’ancien Pm, Aminata Touré. Le budget, dit-il, était de 2732 milliards inclus les 523 milliards du service de la dette. Poursuivant, le député révèle que cette nouvelle classification obéit à une volonté de transparence. Ce qui lui fait dire que la sincérité budgétaire alléguée est un faux débat.
Le député-maire de Tivaouane et actionnaire de la Cbao, Demba Diop, a déploré la grève des agents de ladite banque qui réclament une augmentation de salaire. Un mouvement d’humeur qui, à l’en croire, peut entraîner une «chute bancaire» qui serait néfaste à l’économie nationale. Une préoccupation personnelle au détriment de sa localité dénoncée par son collègue Massata Samb.
M. CISS










