L’ancien ministre des Sports, Daouda Faye «Vava», pointe du doigt le bilan d’Aliou Cissé. Dans un entretien avec Seneweb, Vava affirme que le sélectionneur national n’a pas le niveau pour diriger les Lions. Le ministre des Sports le plus controversé de toute l’histoire du pays en a profité pour tacler, en toute inélégance, l’actuel chef du Département Matar Bâ et la Fédération sénégalaise de football.
Daouda Faye «Vava» parle. L’ancien ministre des Sports a mis en doute les qualités d’Aliou Cissé à bien coacher l’équipe nationale du Sénégal. «Comment peut-on avoir des joueurs de ce niveau, sans avoir même un entraineur de leur niveau ?», se demande-t-il.
Cela est d’autant plus vrai pour l’ancien patron des sports qu’il souligne que cette année était la bonne. «Pourquoi ? d’abord, on a les meilleurs joueurs, ensuite, on a le meilleur parcours. Il n’y avait que l’Algérie comme difficulté dans notre poule», ajoute Vava, qui a toujours été contre la nomination d’Aliou Cissé à la tête des Lions. «L’entraineur, je ne peux pas dire que je l’aime bien. Je n’ai rien contre lui, mais j’ai toujours dit qu’un sélectionneur national doit d’abord passer par entraineur d’un club. On ne peut pas dire qu’un sélectionneur en principe c’est le meilleur entraineur du pays (…) C’est pourquoi quand on l’a pris, j’ai dit que je ne suis pas d’accord», explique Daouda Faye. Et de poursuivre : «ma décision n’a pas d’effet, mais je crois qu’il faut prendre un coach expérimenté». L’ancien ministre des Sports, qui a salué la bravoure des joueurs, dénote toutefois un manque de stratégie de jeu. «Les joueurs étaient braves, mais il n’y avait aucun système de jeu. Même Sadio Mané n’était pas en position idéale comme à Liverpool», dit-il.
Suffisant pour qu’il réclame la tête d’Aliou Cissé. «Même le meilleur technicien du monde, s’il n’a pas de chance, il faut le changer. Il n’a pas de chance. Il a fait trois Can (Ndlr : deux en réalité). Même en tant que joueur, il a loupé le penalty en 2002. On lui dit gentiment : ‘’écoute, on a essayé mais on n’a pas eu de chance, on va essayer autre chose’’. Ce n’est pas une bagarre, mais c’est une logique», indique Vava, qui invite la Fédération à prendre ses responsabilités et dire ce qu’il faut faire.
«La Fédération doit prendre ses responsabilités et dire ce qu’il faut faire»
Matar Bâ en a aussi pris pour son grade. «J’ai entendu le ministre, au retour de la Can, lendemain dire : ‘’ah ! Cissé a bien travaillé, d’ailleurs on va le remettre en place et on va augmenter son salaire’’. Ce n’est pas son rôle», peste-t-il. Pour Daouda Faye, le choix d’un entraineur, de l’encadrement technique dépend de la fédération. «Elle est responsable devant ceux qui l’ont élue, pas devant le ministre. Elle doit informer le ministre qui donne l’appui, la subvention de l’Etat et à ce titre, il a le droit de regard, parce que l’Etat est actionnaire. En outre, Vava est convaincu qu’après une campagne, le staff technique devait présenter un rapport technique. «Il faut qu’ils disent ce qui s’est passé et pourquoi ils ont perdu techniquement», dit-il. Ce n’est pas tout. «La Fédération doit faire un rapport administratif et financier, avant qu’on ne fasse autre chose».