​Le seul survivant raconte comment 44 Ghanéens ont été massacrés en Gambie



Martin Kyere est le seul survivant des tortures et du massacre sanglant que lui et plus de 50 autres personnes, dont environ 44 étaient ses compatriotes, ont été victimes, après que les militaires gambiens les ont pris pour des mercenaires. M. Kyere a raconté son histoire lors d'une conférence de presse organisée à Accra par le Centre pour le développement démocratique (CDD-Ghana) pour amener devant la Justice Yaya Jammeh, le président gambien de l'époque, qui aurait ordonné l’horrible meurtre. Les familles des victimes qui étaient au lancement de la campagne «JAMMEH2JUSTICEGHANA» n'ont pas pu retenir leurs larmes alors que Martin Kyere racontait l'épreuve odieuse qu'ils ont vécue en Gambie. «En février 2005, plus de quarante-quatre (44) d'entre nous (Ghanéens) ont embarqué à bord d'un petit bateau au Ghana, pour le Sénégal, en route vers l'Europe pour chercher des pâturages plus verts.
 
Le bateau a cependant été intercepté lorsqu'il est entré dans les eaux territoriales gambiennes et nous avons été arrêtés sur des accusations forgées de toutes pièces d’avoir tenté de renverser Yahya Jammeh. L'information a été transmise à M. Jammeh, qui célébrait alors le coup sanglant qui l'avait porté au pouvoir, sans aucune enquête appropriée, l’auteur du coup d'Eta t a ordonné à ses hommes de nous tuer», raconte M. Kyere. Il poursuit : «les soldats, agissant sur instructions, nous ont menottés et emmenés à un endroit. Nous avons ensuite été transportés dans une forêt avant qu'ils ne tuent froidement mes collègues. J'ai réussi à m'enfuir au Sénégal et je suis ensuite retourné au Ghana pour annoncer la nouvelle de ce crime odieux». Au cours du traitement inhumain, deux des innocents Ghanéens, Martin Kyere et un autre ont réussi à s'échapper, mais l'un des évadés a ensuite été arrêté et découpé en morceaux à la machette par l'un des soldats. Au début, le président Yaya Jammeh a nié avoir eu connaissance du crime, mais, après d'intenses pressions diplomatiques, il a admis que ses soldats étaient derrière, mais n'a pas dit à la communauté internationale qu'il avait lui-même ordonné les tueries.
 

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