​AUDIENCE AVEC LE MINISTRE DES SPORTS : Les lutteurs plus divisés que jamais



 
C’est en ordre dispersé que le collectif des lutteurs s’est rendu chez le ministre des Sports, Matar Bâ. A la fin de l’audience, un tohu-bohu énorme sur fond de division au sein des lutteurs s’est installé. 
 
 Matar Bâ a accordé hier une audience au collectif des lutteurs en guéguerre contre le Cng. Une rencontre qui a permis aux lutteurs, dirigés par des anciens comme Yakhya Diop Yekini, Tapha Guèye, Mbaye Guèye, Khadim Ndiaye, de remettre un mémorandum au patron des sports pour changer le cours des choses dans l’arène. Matar Bâ en a pris acte et a donné un délai de réflexion aux ténors. Mais, il faut le souligner, cette rencontre a plus apporté de la confusion dans les rangs des lutteurs qu’une solution.  
 
 
Akon école de lutte Birahim Ndiaye : «certains de nos ainés nous ont trahis»
 
 
Mais une fois dehors, les esprits se sont chauffés, Balla Diouf a failli même en venir aux mains avec Alioune Ndione, l’ancien champion devenu coach de Modou Lô.   Les lutteurs de seconde zone comme Konan de l’écurie Lansar, qui a déclenché la révolte, Aliou Mané, Thiaat, Narou Sogas se sont sentis lésés par leurs représentants. Ils n’ont pas mis de gants pour cogner sur leurs ainés qui étaient censés porter leur combat. Akon de l’école de lutte Birahim Ndiaye parle même de trahison de la part de leurs ainés. «Des personnes comme Tapha Guèye, Khadim Gadiaga et Boy Kaïré ont été délégués pour exposer nos doléances au ministre, mais seul Kaïré est resté fidèle. Les autres ont caressé dans le sens du poil Matar Bâ. Khadim Ndiaye, avec toute l’estime qu’on avait pour lui, a carrément fait hors sujet. Il n’a fait que chanter les louanges du ministre, tout comme Tapha Guèye. Même Yekini n’a pas voulu se mouiller. Il s’est juste présenté avant de s’assoir, mais je pense que c’est une trahison de leur part. S’ils veulent faire de la récupération politique, ils n’ont qu’à le faire ailleurs, mais pas avec nous», martèle-t-il.
 
Konan Lansar : «Matar Bâ nous a donné des calmants, mais..»
 
Konan prend la balle au rebond pour dire ses quatre vérités. «C’est comme si le ministre nous filait des calmants. Il a voulu choyer certains d’entre nous et rejeter nos plans d’actions, sous prétexte que nous ne devons pas déstabiliser le pays, car la lutte représente beaucoup de choses. C’est quoi ça ?», peste-t-il, les yeux rougis par la colère. Konan d’enfoncer le clou : «on défend nos intérêts, car nous sommes des citoyens. Et nous menons un combat légitime. Le ministre croit que nous nageons dans l’erreur, mais non. Il n’a qu’à satisfaire nos doléances, sinon, on ne lâchera pas».
 
Mbaye Guèye : «nous avons confiance au ministre des Sports, mais le Cng doit partir»
 
Pour sa part, Lac de Guiers a ramé à contre-courant de ses jeunes frères. Selon lui, le ministre des Sports a prouvé que c’est un fédérateur, un grand homme qui a pris les choses en main pour décanter la situation. «Il nous dit d’attendre, il faut le faire pour le bien de tous», glisse-t-il. A  son tour, Mbaye Guèye de dire toute la confiance qu’il porte au ministre des Sports pour régler ce problème. «Nous avons confiance en lui. Il a promis de tout faire pour qu’on dépasse ce problème. Et il le fera», souligne le premier Tigre de Fass, qui réclame toujours le départ du Cng. «On ne recule pas, nous avons toujours réclamé le départ du Cng et nous sommes dans cette optique», explique-t-il.

BOY KAIRE ANCIEN LUTTEUR
«On ne négocie pas le départ du Cng, c’est un impératif»
«Le Cng fait comme bon lui semble; le ministre doit mettre fin à cela. Nous avons tout mis dans un mémorandum. Il nous a donné un délai et nous espérons qu’il nous donnera satisfaction. La balle est dans son camp. Pour le moment, nous sommes confiants. Le départ, on ne le négocie pas. C’est un impératif. C’est l’un des points sur lesquels nous avons mis l’accent. Ils font tout ce qu’ils veulent, donc il est temps qu’il parte. 24 ans de gestion, cela suffit. Si le ministre ne vire pas le Cng, on va continuer le combat. On va organiser une marche pour dénoncer le Cng», a confié le père de Diène Diouf Kaïré.
 
KHADIM GADIAGA, PRESIDENT DES LUTTEURS EN ACTIVITE
«Nous avons confiance au ministre, on attend de lui qu’il nous donne raison»
«Nous avons rencontré le ministre pour lui remettre notre mémorandum avec toutes les générations de l’arène sénégalaise. Nous espérons avoir sa réponse dans les plus brefs délais. Il nous a rassurés qu’après concertation avec ses collaborateurs, il satisfera notre demande à savoir l’installation d’une fédération à la place du Cng. Nous avons confiance au ministre Matar Ba et nous attendons de lui qu’il nous donne raison. Il nous a demandé de lui accorder du temps pour voir pour quelle solution opter pour nos points demandés dans le mémorandum, entre autres, les assurances des lutteurs, la conversion du Cng en Fédération qui est un processus technique et par rapport à l’arène nationale qui appartient aux lutteurs. Nous sommes optimistes, car il nous a donné des garanties sur le document qu’on lui a remis et sur la mise en place d’une association nationale des lutteurs toutes générations confondues», déclare Khadim Ndiaye.
 

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