Deux vieux, la soixantaine dépassée, qui se chamaillent au point de se retrouver à la barre pour une… femme. Et le pire dans tout ça, c’est que l’un des protagonistes est le grand Imam de la Mosquée de Dakar. En fait, c’est Mactar Diène qui en veut terriblement à l’Imam Alioune Diagne. Le tort de l’Imam ratib de la Grande Mosquée de Dakar: avoir épousé, un an après leur divorce, l’ex-femme de Mactar Diène. Ce dernier, incapable de digérer le remariage de la dame Aida Sow avec il a vécu 18 ans, ne rate aucune occasion pour s’en prendre au nouvel époux de celui-ci. Menaces de mort, invectives, insultes, accusations… tout y passe. Excédé par toutes ces accusations, l’Imam ratib de la Grande Mosquée de Dakar a traduit l’ex mari de sa femme en justice. Il lui réclame 2 millions. Le procureur requiert 6 mois ferme contre Mactar Diène.
S'il est fréquent de voir à la barre nombre d’individus défiler pour des broutilles, cette fois-ci, c'est l'imam de la Grande mosquée de Dakar qui se crêpe le chignon avec son voisin de quartier, pour les beaux yeux d'une dame. En effet, depuis que Mactar Diène a divorcé de son épouse, Aïda Sow, après 19 ans de mariage et trois bouts de bois de Dieu, il n'arrive toujours pas à digérer cette amère pilule qui lui est restée en travers de la gorge. Car, il mène la vie dure à son voisin de quartier, personnalité religieuse très respectée, devenu l’époux de son ex-femme. S'il ne l'abreuve d'injures, c'est parfois des menaces de mort qu'il profère à son encontre. Le seul tort de l'imam de la Grande mosquée de Dakar, Alioune Diagne, c'est d'avoir épousé la bonne dame un an seulement après son divorce avec Mactar Diène.
Ainsi, fatigué de ses agissements, Alioune Diagne a traduit hier devant le juge correctionnel de Dakar l'ex-mari de son épouse, pour des faits de menace de mort et d’injures publiques. S'expliquant sur ces accusations, Mactar Diène (62 ans), a signifié au tribunal que sa femme, après plusieurs années de mariage, a abandonné le foyer conjugal sans aucune raison. A sa grande surprise, un de ses amis lui a révélé que son ménage a volé en éclats à cause de l’imam Alioune Diagne qui draguait sa femme au moment où elle était encore dans les liens du mariage. «Il déposait tout le temps ma femme sur la corniche. Et mieux encore, il l'appelait fréquemment au téléphone alors que nous étions mariés. Je lui avais intimé l'ordre de ne plus offrir de l’argent à ma femme», a-t-il relaté.
Appelé à la barre, l’époux de son ex-femme, l'imam de la Grande mosquée de Dakar, Alioune Diagne, l'a contredit sur toute la ligne. Le traitant au passage de «plus grand menteur». «Cela fait 4 ans qu'on ne se parle plus. Il m’a menacé de mort à deux reprises. Il me poursuivait constamment en m'injuriant. Pire, il m'a taxé d'avoir une relation adultérine parce qu'il ne cesse de me répéter que ma femme reste toujours la sienne. Il est allé jusqu’à dire qu’il a couché durant 18 ans avec ma nouvelle femme. Pour couronner le tout, il a clairement dit que je me comporte comme un imam alors que je ne le suis pas, puisque je suis une mauvaise personne», a soutenu le Grand Imam, appuyé dans ses déclarations par son épouse Aïda Sow, qui a été auditionnée à la barre.
L’imam Alioune Diagne réclame 2 millions en guise de dommage et intérêts
Moussa Faye, entendu à titre de témoin, de confirmer: «j’ai entendu Mactar Diène traiter l’imam Diagne d’homosexuel tout en l'insultant». Outré par les accusations de Mactar Diène, imam Alioune Diagne a par le biais de son avocat demandé 2 millions de dédommagements. «Les familles des deux parties entretiennent une animosité depuis des années. Le mis en cause tente de faire croire que mon client serait intéressé à son épouse avant le divorce. Il l’a répudiée. Le prévenu ne perd aucune minute pour l’invectiver. Il est regardant par rapport à son statut d’imam à la Grande mosquée de Dakar. Le prévenu doit cesser ses excès. Le gentleman voudrait qu’il leur colle la paix», a fait remarquer Me Arona Basse.
Le procureur parle de dépit amoureux
Le représentant du parquet a requis 6 mois de prison ferme contre Mactar Diène. «C'est un dépit amoureux qui a provoqué les querelles entre les deux parties. Le prévenu conçoit mal que sa dame lui ait été chipée par l’imam. Un an après le divorce, la dame s’est remariée. Ce que le prévenu a vu de mauvais augure. L’injure publique est constante», a-t-il laissé entendre.
Lors de sa plaidoirie, le conseil de la défense a souhaité la relaxe de son client. Délibéré le 7 octobre prochain.
Fatou D. DIONE