Charbonnier domicilié à Bargny, Abdoulaye Ba risque 10 ans de réclusion criminelle. Il a été jugé hier, mardi 28 février 2025, devant la chambre criminelle de Dakar pour pédophilie et détournement de mineure.
Abdoulaye Ba, 40 ans, croupit en prison depuis le 27 août 2020, date à laquelle il a été placé sous mandat de dépôt. La vie de ce charbonnier domicilié à Bargny a basculé le jour où la mineure M. R. Ndione l'a accusé de pédophilie et de détournement de mineure. Le natif de Guinée Conakry, d'après le père de son accusatrice, est un habitué des faits. Dans cette affaire, tout est parti d'une dénonciation. C'est Mohamed Ndione, un officier d'état civil cousin de la mineure, venu acheter du charbon, qui a trouvé cette dernière dans le lieu de travail de l'accusé. Celui-ci n'ayant pas trouvé les parents de la fillette à la maison lorsqu'il est arrivé, a informé sa cousine, Ndèye Awa de la présence de M. R. Ndione chez le charbonnier. Celle-ci s'est immédiatement rendue au commerce de Abdoulaye Ba pour voir les raisons de la présence de la gamine sur les lieux. Mais quand elle est arrivée sur place, Ndèye Awa a constaté que le local est fermé. Lorsqu'elle a subitement ouvert la porte, elle a vu Abdoulaye Ba torse nu, une cravache à la main avec la petite. C'est ainsi que cette dernière est ressortie en pleurs de cette petite chambrette que le charbonnier avait aménagée.
M. R. Ndione, pressée de questions par Ndèye Awa, lui raconte qu'elle était passée pour déposer des ordures sur les lieux avant qu'elle ne se fasse interpeller par l'accusé. À l'en croire, celui-ci l'a forcée à se coucher sur le lit en la menaçant avec une cravache avant de la caresser. Abdoulaye Ba, arrêté, a nié les faits depuis l'enquête jusqu'à la barre de la chambre criminelle de Dakar où il a été jugé hier, mardi 28 janvier 2025, pour détournement de mineure et pédophilie. Il a déclaré que la gamine n'a pas mis les pieds à son lieu de travail. Acculé, il finit par avouer qu'effectivement, elle s'est présentée là-bas ce jour-là vers les coups de 16h. C'est là qu'il lui a intimé l'ordre de rentrer quand il l'a vue compter son argent.
M. R. Ndione, elle, n’a pas varié sur ses déclarations. "Il s'est mis torse nu et s'est couché sur moi. Puis, il m'a caressée avant de me menacer avec une cravache pour me forcer à coucher sur le lit", avait-elle dit. Son cousin, Mohamed Ndione, entendu en qualité de témoin, l'a confortée. "Je l'ai trouvée assise sur le lit. Je l'ai même interpellée sur les raisons de sa présence là-bas. Mais, elle m'a dit qu'on l’a envoyée acheter du charbon, et m’a montré 150 francs".
Le procureur estime que la victime a été constante, contrairement à l'accusé qui essaie simplement de se disculper. Selon le ministère public, la présence de la fille est due au fait que c’est l'accusé qui l'a interpellée. Elle n'y était pas de son propre gré, d'après toujours le parquet. Ce simple comportement suffit pour établir le détournement de mineure, dit-il. Il a requis 10 ans de réclusion criminelle contre cet accusé à l'endroit de qui il dit que la pédophilie est constante du fait que la fille a déclaré qu'elle a été victime de caresse de sa part. Les avocats de la défense ont soutenu que le simple fait de fermer la porte ne suffit pas pour conclure que Abdoulaye Ba avait l'intention de d'abuser de la fille. Ils ont plaidé l'acquittement en précisant qu'il n'y a pas de témoin dans cette affaire puisque Mohamed Ndione, le cousin de la victime, n'a rien vu, ni entendu. Délibéré au 5 février 2025.
Fatou D. DIONE