Doudou Wade a tout faux en soulignant que le poste de président de l’Assemblée nationale doit être pris en compte dans l’application de la parité. C’est la réplique de Zator Mbaye, pour qui l’ancien député libéral «confond les choses». Sur le budget de l’Assemblée nationale et les fonds politiques de Niasse, que Doudou Wade a évoqués dans un article paru dans «Les Echos» du week-end dernier, le camarade de Niasse pense que le nombre effarant de sollicitations que reçoit le président de l’Assemblée nationale justifie largement ses fonds politiques, qui ne servent qu’à aider les populations. Replongeant l’ancien député libéral dans son passé de président du groupe parlementaire de la mouvance présidentielle (régime Wade), Zator invite Doudou Wade à éclairer d’abord les Sénégalais sur les fonds qu’il recevait à l’époque et qu’il ne justifiait nulle part.
«C’est faux ! Le poste de président ne peut pas être pris en compte dans l’application de la parité»
«Je condamne avec la dernière énergie les waderies de Doudou Wade, qui confond les choses», a d’emblée cogné Zator Mbaye, qui nous a joint au téléphone pour apporter la réplique à ce dernier. Et le poulain de Moustapha Niasse de poursuivre, en brulant l’argumentaire du libéral sur l’application de la parité. «L’élection du président n’était pas en jeu. Pour chaque poste, il y a une liste. Pour le poste de Moustapha Niasse, il y a une liste avec un seul nom : le sien. Pour les postes de vice-présidents, il y a une seconde liste de 8 personnes. Personne n’a jamais vu de liste de 9 personnes (président inclus) proposée à l’élection des vice-présidents. Pour les secrétaires élus et les questeurs aussi, c’est des listes différentes», explique-t-il. Dès lors, le député dément : «ce n’est pas vrai, il n’y a pas entrave au règlement intérieur. Le poste de président n’était pas en compétition. Le poste de président ne peut pas être pris en compte dans l’application intégrale de la parité».
«Le président de l’Assemblée nationale reçoit pas moins de 150 sollicitations par mois»
La précision faite sur l’application de la parité à travers laquelle Doudou Wade voit une violation de la loi, Zator Mbaye prend la défense de Moustapha Niasse sur les fonds politiques. Le ministre-conseiller, patron des jeunes de l’Afp explique que pour le cas des fonds politiques, les sollicitations que le président de l’Assemblée nationale reçoit explique suffisamment leur pertinence. «Il parle de manque de transparence ; le budget de l’Assemblée nationale est fait par les techniciens du ministère de l’Economie et des Finances, c’est connu de tous. Ça sert à payer les salaires, au fonctionnement…(…). Le président de l’Assemblée nationale reçoit pas moins de 150 demandes par mois. Des sollicitations de toutes sortes», révèle-t-il.
«Doudou Wade, c’est les pas de danse après la mise en accusation Idrissa Seck. Doudou Wade, c’est les tripatouillages pour ramener le mandat du président de l’Assemblée nationale à un an…»
Et d’inviter Doudou Wade à éclairer d’abord la lanterne des Sénégalais sur les fonds qu’il recevait en tant que président de Groupe parlementaire. «Il avait au moins 5 millions comme budget de fonctionnement. Pour toute la législature, c’est dans les 600 millions. Des montants qu’il n’a jamais justifiés», cogne Zator. Très remonté contre l’ancien parlementaire libéral, il souligne ses dérives à l’Assemblée. «Je voudrais rappeler que l’Assemblée nationale n’a pas débuté en 2012. Nous nous rappelons de ses pas de danse, quand il a fallu mettre en accusation Idrissa Seck. Nous nous rappelons de ses tripatouillages, pour ramener le mandat du président de l’Assemblée nationale à un an. Nous nous rappelons du rôle qu’il a joué dans l’éjection de ses collègues députés Moustapha Cissé Lô et Mbaye Ndiaye…», assène-t-il. Fort de tout cela, l’ancien parlementaire devenu ministre conseiller appelle Doudou Wade «à plus de sérénité».
Mbaye THIANDOUM