YEUMBEUL COMICO: Khady Sall déroule le film de la tragédie familiale



 
 
Pendant que le jeune tapissier nommé Abdou Diop, 40 ans, était conduit, hier, à sa dernière demeure au cimetière de Malika par une immense foule, composée de ses parents et d’autres connaissances, sa sœur cadette et présumée auteure de son décès par arme blanche (couteau), Khady S, 24 ans, était au même moment déférée au parquet par la police de Yeumbeul Comico. Elle a auparavant expliqué avec force détails les circonstances du drame.
 
 
 
 La version de la fille Khady Sall est connue. La couturière de 24 ans a replongé avec les policiers enquêteurs dans les péripéties de la dispute avec sa belle-sœur nommée Mamy Ndiaye suivie de l’homicide de son grand frère utérin, Abdou Diop, 40 ans, tapissier de profession.
 
Khady verse de l’eau en allant aux toilettes sur sa belle-sœur, qui crie à la provocation
 
Tout a commencé dans le petit couloir menant vers les deux boxes des toilettes de la maison familiale. Khady finit de puiser de l’eau du robinet, situé juste à côté des salles WC, prend ledit couloir pour aller prendre sa douche et faire ses ablutions, avant d’accomplir sa prière matinale et partir au boulot. Mais, en se rendant dans les toilettes avec le seau d’eau, Khady, traînant un handicap physique, est apostrophée dans le couloir en question par sa belle-sœur du nom de Mamy Ndiaye, qui lui reproche d’avoir fait exprès de verser de l’eau sur elle. «J’éprouve d’énormes difficultés pour me déplacer. Je suis handicapée. Je lui ai versé de l’eau en me rendant dans les toilettes pour aller prendre une douche, sans m’en rendre compte. Mais, elle (belle-sœur) m’a traitée de provocatrice et de chercher tout le temps des histoires avec elle. Ce qui n’est pas vrai», a-t-elle soutenu.
 
 
Elle bat sa coulpe et explique son geste par son handicap physique moteur
 
Khady s’étonne, clame son innocence et bat néanmoins sa coulpe. «Je lui ai présenté mes plates excuses et tenté de lui rappeler mon handicap physique, qui est à l’origine de tout cela. Mais, elle n’a rien voulu entendre et a continué à me hurler dessus et cribler de tous les noms d’oiseaux. Je me suis emportée et lui ai retourné toutes ses diatribes puisqu’elle continuait à me taxer de toutes sortes et refusait de me croire», a-t-elle déclaré. 
 
 
Abdou s’en prend à sa cadette et interpelle sa mère qui invoque aussi le handicap de la fille 
 
 
Abdou, assis sur une chaise devant sa chambre conjugale, assiste à l’escalade de la violence verbale et se garde tout de même d’intervenir. Soudain, il bondit de son séant et dénonce le comportement provocateur de sa sœur utérine cadette Khady. Il entre en catastrophe dans la chambre de sa mère et l’interpelle sur les agissements de la couturière. Mais, la maman dédramatise, justifie le geste de sa fille cadette par son handicap physique et tente de raisonner son fils tapissier. Elle lui demande de se calmer et promet de parler à la jeune fille.
 
 
Khady a poignardé à l’aveuglette pour se dégager de l’étreinte de son frère et non pour le tuer
 
 
Abdou Diop refuse de se calmer et jure de solder ses comptes avec sa petite frangine. Il guette la sortie de celle-ci des toilettes, revient à la charge et la traite de tous les noms. Khady s’indigne de son attitude de partialité en faveur de son épouse et réplique. Diop tapissier, ne se souciant point du handicap moteur de sa cadette, se rue sur elle et va se réfugier dans la chambre de leur mère. «Il (Abdou) m’a suivie jusque là-bas et a continué à me rouer de coups. Il m’a plaquée au sol et posé ses deux mains au niveau de ma gorge, avant de m’étrangler de toutes ses forces», a soutenu la couturière. Et de poursuivre entre deux sanglots : «il m’étranglait tellement fort que je commençais à perdre mon souffle et afficher les yeux révulsés. Par instinct de survie, je me suis aussitôt emparée d’un couteau dans ma folle débandade, avant de le poignarder à l’aveuglette. C’était pour me défaire de son étreinte par étranglement», déclare-t-elle.
 
La fille déférée hier au parquet pour homicide
 
Khady Sall a été présentée, hier, devant le procureur de la République du Tribunal de grande instance de Pikine/Guédiawaye pour le délit d’homicide. Sa version des faits a été confirmée sur toute la ligne par des membres de la famille et autres témoins oculaires de la prise de bec suivie de la tragédie familiale.
 
Vieux Père NDIAYE
 
 
 
 
 
Khady Sall devait subir une opération au niveau de son genou à l’hôpital
 
La couturière avait un rendez-vous médical à l’hôpital. «Je devais subir une opération à mon genou au niveau de l’hôpital ; ce handicap m’empêche d’allonger et de poser au sol la plante du pied», a-t-elle lancé aux flics. Ce que sa maman a aussi confirmé au cours de son audition sur procès-verbal (Pv). «On ignore la date de son rendez-vous pour l'opération à son genou et l'hôpital, mais il est avéré qu'elle devait se faire opérer au niveau de son genou, qui est gravement enflé», disent nos contacts préférant parler sous le sceau de l'anonymat.
 
V. P. NDIAYE
 
 
 
 
 
Vers l’ouverture d’une information judiciaire
 
Sauf rebondissement de dernière minute, le dossier pourrait faire l’objet de l’ouverture d’une information judiciaire de la part du maître des poursuites, qui confierait le dossier à un juge d’instruction, histoire d’approfondir l’enquête de police. «Il est fort probable que le maître des poursuites ordonne l’ouverture d’une information judiciaire dans cette affaire de tragédie familiale. Quand il y a crime, l’ouverture d’une information judiciaire est obligatoire», soufflent nos contacts.
 
V. P. NDIAYE
 
 
 
 
 
Abdou Diop inhumée, hier, au cimetière de Malika
 
Le corps sans vie du tapissier, Abdou Diop, a été finalement remis, hier, aux membres de sa famille, qui ont reçu le certificat aux fins d’inhumation. Ainsi, une immense foule, composée de ses proches et de ses voisins, a conduit le cortège funèbre jusqu’au cimetière de la commune de Malika, où le jeune homme repose désormais pour l’éternité.
 
V. P. NDIAYE
LES ECHOS

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