Au moment où les hommes politiques et la société civile se chamaillent à propos de la modification de la loi portant sur le terrorisme, le président de l’Ong Jamra oriente ses priorités ailleurs. Selon l’imam Massamba Diop, le gouvernement devait se focaliser plus sur la question de l’homosexualité qui gangrène le pays que sur cette affaire du terrorisme. En fait, pour lui, lors deson prêche du vendredi, si l’Etat s’intéresse plutôt à cette affaire, c’est pour satisfaire d’autres exigences. Par ailleurs, il a invité les politiciens à calmer le jeu et à éviter de mettre le pays à feu et à sang.
Hier, l’imam Massamba Diop est revenu, lors de sonprêche du vendredi, sur le projet de loi voté hier à l’Assemblée nationale. «Le problème, c’est que jusque-là, on n’arrive pas à donner une définition exacte du mot terrorisme. Ce sont les Occidentaux qui ont inventé le concept, comme tant d’autres, sans le délimiter. Mais c’était juste pour combattre l’islam», dit le président de l’Ong Jamra. Selon le prêcheur: «quoi qu’il en soit les politiciens doivent savoir que le pays ne leur appartient pas. Ils ne représentent qu’une infime partie de la population. Ils doivent éviter et on ne doit même pas l’accepter qu’ils mettent le feu dans le pays. Parce que si une telle situation se présentait, ils sauraient où aller puisque bon nombre d’entre eux ont des maisons hors du pays ; ce qui n’est pas notre cas», martèle encore l’Imam Diop.
En réalité, pour l’imam Massamba Diop, le gouvernement s’est détourné de la priorité pour satisfaire les Occidentaux. «Les gens ont manifesté dans les rues et se battent toujours pour la criminalisation de l’homosexualité, mais le gouvernement ne les écoute même pas. Par contre, il veut faire voter une loi sur le terrorisme pour satisfaire les Occidentaux. Et pourtant, ce qui nous intéresse, c’est cette question de l’homosexualité qui gangrène le pays», sermonne l’imam.
Par ailleurs, le président de Jamra a rappelé à Macky Sall et aux députés l’importance de leur rôle. A l’en croire, il est dangereux dans un pays de voter une loi pour pouvoir réprimer une personne ou un groupe. «La loi doit être appliquée à tout le monde et sans parti pris», fulmine-t-il. Pour lui, seule l’application de la justice peut instaurer la stabilité dans un pays.
Alassane DRAME