VOTE DU BUDGET PORTANT FINANCES 2019: La dette extérieure s’établit à 5395,2 milliards, celle intérieure à 1072,5 milliards, le déficit budgétaire s’élève à 475,2% milliards en 2018



 
Les députés du Sénégal ont voté, hier, le projet de loi de Finances de la gestion 2019.  Il a été arrêté à plus 4000 milliards cette année et est consacré comme un budget pour une année sociale.
 
Le projet de loi de finances pour l’année 2019 a été voté, hier. Pour la première fois, il a été arrêté à la somme de 4071 milliards de francs Cfa contre 3774,7 milliards pour la Lfr 2018, soit une hausse de 291,1 milliards en valeur absolue. Ce projet de loi a été bâti sur une prévision de croissance de 6,9% et un déficit budgétaire devant poursuivre sa tendance baissière, passant de 3,5% en 2018 à 3% en 2019. Toutefois, le regain d’activités va entrainer nécessairement un accroissement des ressources internes qui devraient connaitre une hausse de 15,4% par rapport à la Lfr 2018, pour s’établir 2765,6 milliards de francs Cfa.
 
 
 
Le déficit budgétaire va passer de 362,2 milliards en 2017 à 475,2% milliards en 2018
 
 
 
De manière générale, la fiscalité est attendue à 17,2% du Pib en 2019, contre 16% en 2018. Ceci, grâce à la réduction des exonérations fiscales, la poursuite de la modernisation et l’interconnexion des services fiscaux et douaniers.
Aussi, la gestion budgétaire a été caractérisée par une légère dégradation du déficit budgétaire qui est passé de 362,2 milliards (3%du Pib) en 2017 à 475,2% milliards (3,5%) du Pib en 2018 du fait, notamment, de la prise en compte des effets de la hausse des cours du pétrole, ainsi que de la concrétisation des engagements de l’État dans les secteurs de l’éducation et de la santé.
S’agissant des ressources totales de l’État, elles sont projetées en hausse de 9,4% passant de 2376,6% milliards en 2017 à 2599,4 milliards en 2018. Aussi, sont-elles constituées de recettes budgétaires pour un montant de 2295,4 milliards de dons à hauteur de 274 milliards et des ressources FSE pour un montant de 30 milliards.
Après tout ce qui précède, il ressort que la pression fiscale, au titre de l’année 2018, se chiffre à 16% du Pib contre 15% l’année précédente. Cette amélioration serait principalement le fait du renforcement des contrôles aussi bien au cordon douanier qu’au niveau intérieur. Toutefois, le ratio reste tout de même en-dessous du plancher communautaire de 20%, retenu dans le cadre de la surveillance multilatérale au sein de l’Uemoa. 
 
Masse salariale en hausse
 
Les dépenses publiques sont prévues à 3074,6 milliards à la fin de 2018 contre 2738,8 milliards en 2017, soit un accroissement de 335,8 milliards (+12,3%). Cette progression reflète, à la fois, l’augmentation des dépenses d’investissement et la maitrise des dépenses courantes. En effet, les dépenses d’investissement devraient s’accroître de 149,8 milliards pour s’établir à 1226,9 milliards entre 2017 et 2018, soit une hausse de 186 milliards (11,2%). Ce, à cause essentiellement de la hausse des intérêts sur la dette, de la masse salariale avec, toutefois, une évolution modérée des dépenses de fonctionnement. Néanmoins, le ratio de la masse salariale rapportée aux recettes fiscales est porté à 31,8% contre 32,5% en 2017, il reste en-dessous du plancher fixé par l’Uemoa.
 
Dette publique : 6467,7 milliards en 2018 (dette extérieure pour 5395,2 milliards et celle intérieure pour 1072,5 milliards), contre 5848,5 en 2017
 
 
 
Au chapitre de l’encours, la dette publique totale passe à 5848,5 milliards en 2017 à 6467,7 milliards en 2018, soit un accroissement de 10,6%. Quant au ratio de l’encours de la dette publique par rapport au Pib, il devrait ressortir à 48,2% en 2018 après 47,7% en 2017 soit nettement en-dessous de la norme de 70% retenue dans le cadre du pacte de convergence de l’Uemoa. L’encours de la dette es composé de la dette extérieure pour 5395,2 milliards (83,4%) et de celle intérieure pour 1072,5 milliards (16,6%).
L’année 2019, première année de mise en œuvre du prochain Plan d’actions prioritaire du Pse (Pap II) sera particulièrement marquée par la «consolidation des acquis, le renforcement des programmes sociaux et le lancement des projets et réformes dans les domaines aussi variés que l’administration publique, la santé, l’éducation et la formation professionnelle, l’agriculture, la pêche, l’artisanat et le financement des Pme/Pmi, des femmes et des jeunes», note le document. Toutes ces actions soutiendront une «croissance forte, durable et inclusive, porteuse d’emplois et de réduction de la pauvreté».
 
Albino MANTANE
 
 
 

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