Le ministre du Développement industriel et des Pmi est toujours dans une dynamique d’industrialiser le Sénégal. Ainsi, avec la nouvelle politique industrielle des agropoles et l’implantation des domaines industriels, il révèle que le maillage du territoire national en industries sera effectif sous peu. Il est également revenu sur les emplois générés par le parc industriel, la relance des Ics et la production d’engrais qui couvre, dit-il, les besoins du pays, entre autres sujets.
Le budget du ministère du Développement industriel et des Petites et moyennes entreprises est arrêté 11.502.587.551 francs Cfa en autorisations d’engagement (Ae) et en crédits de paiement (Cp), soit une hausse de 10% en valeur relative dont les 10.734.328.518 en Ae et en Cp sont destinés au programme Compétitivité de l’industrie sénégalaise. Sur ce montant, les investissements exécutés par l’Etat s’élèvent à 5.799.828.000 francs Cfa. Ce programme, de l’avis du ministre, vise à poursuivre la réalisation des grands projets, tels que la deuxième phase de la plateforme industrielle internationale de Diamniadio, les agropoles, la promotion des petites et moyennes entreprises, etc. Revenant sur le secteur de l’industrie, il considère l’année 2022 comme une année de reprise après la pandémie du Covid-19 qui a fortement marqué le secteur. Cependant, en dépit de ce contexte difficile, il révèle que son département œuvre à accompagner et à favoriser le développement d’un tissu industriel compétitif et durable.
Le parc industriel compte 1958 entreprises dont 92,5% de Pmi
Revenant sur l’état des lieux du tissu industriel sénégalais de 2021, Moustapha Diop révèle que le parc industriel du Sénégal compte 1958 entreprises, essentiellement dominées par les Pmi qui représentent 92,5% du parc et les grandes entreprises représentant 7,5% du parc. Cependant, en matière de création d’emplois et de richesse, ce sont les grandes entreprises qui dominent avec 90% de la valeur ajoutée et 70% de l’emploi. Le secteur agroalimentaire reste le grand prédominant avec 63%, suivi du secteur métallurgique 10% et 9% pour le bois, l’imprimerie, entre autres. 91% de ces grandes entreprises, dit-il, sont implantées à Dakar. En d’autres termes, la création de richesses dans l’industrie, mesurée par la valeur ajoutée, s’est améliorée avec un accroissement de 4,3% au deuxième trimestre de 2021, comparativement au premier trimestre. En termes de chiffres d’affaires, l’industrie, dit-il, a progressé de 30% au premier semestre, comparativement à la même période en 2020, soit en valeur absolue, à plus de 4000 milliards francs Cfa. Un accroissement consécutif à la hausse du chiffre d’affaires dans la quasi-totalité des sous-secteurs. Ce qui lui fait dire que la contribution du secteur de l’industrie dans le Pib est aujourd’hui à moins de 19%. Toutefois, il a rassuré, malgré la situation de crise que son département s’est engagé à l’amélioration de la contribution de l’industrie à la croissance réelle du Pib pour la porter à au moins 25% à l’horizon 2035.
Les Ics se portent très bien, le pari de la relance est gagné
Le ministre est également revenu sur la nouvelle politique industrielle qui repose, dit-il, sur quatre axes verticaux majeurs : transformation des matières premières de l’agriculture, de l’élevage et des produits halieutiques ; transformation des matières minérales mais également des hydrocarbures; développement de l’industrie pharmaceutique et de la pharmacopée. Le dernier axe relatif au développement des industries à forte intensité technologique, dont l’économie numérique et les industries de réassemblage. S’agissant des industries chimiques du Sénégal (Ics), Moustapha Diop, revenant sur les interpellations des députés, a rappelé les multiples efforts consentis pour sa relance et qui ont valu à l’entreprise des résultats positifs. «Les Ics se portent très bien depuis leur reprise par Indorama en 2014 qui a injecté 100 millions de dollars», dit-il. Ce qui lui fait dire que le pari de la relance des Ics est gagné. Concernant la dette des 120 milliards évoqués par les députés en dépit de la bonne santé financière des Ics, le ministre des Finances et du Budget confirme et précise que l’Etat va se donner les moyens d’apurer cette dette.
Des financements pour la relance de l’industrie du textile
Concernant la relance de l’industrie textile, le ministre du Développement industriel a indiqué que son département a signé un mémorandum d’entente sous forme d’un contrat de location-gérance avec des investisseurs italiens qui ont décidé d’injecter 11 milliards francs Cfa pour la reprise de la Sotexka de Louga. Il ajoute qu’une convention a été signée avec les Allemands du Giz pour encadrer les sociétés comme Domitexka de Kaolack, la Nsts de Thiès et la Sotexka de Louga. Il rappelle dans la foulée que l’Etat avait injecté 594 milliards à la Nsts pour la relance du textile ; avant de révéler que 350 tonnes de coton y sont traitées pour un objectif de 2000 tonnes et 160 personnes y travaillent.
Les agropoles pour un maillage industriel du pays
Par ailleurs, le ministre s’est prononcé sur les agropoles dans le cadre du développement inclusif et durable et qui résulte d’un partenariat entre le Sénégal et l’Onudi pour l’implantation des agropoles Sud, Nord, Centre et Ouest. S’agissant de l’agropole Sud, il révèle que le coût du financement est de 57,6 milliards et les filières retenues sont la banane, la mangue, l’anacarde et le maïs. Les travaux vont démarrer, de l’avis de Moustapha Diop, à partir du 20 décembre prochain. L’agropole Nord concentre les régions de Louga, Saint-Louis et Matam et les filières sont le riz, le lait, etc. L’agropole Centre va miser sur les filières arachide, mil, sel, cuirs et peaux et la Bad et l’Agence de coopération belge vont le financer à hauteur de 115 milliards. L’agropole Ouest qui est intercommunal et regroupe Malicounda, Sandiara et Diass sera concentré sur les filières viande et lait. L’évaluation de l’offre, dit-il, a été faite et les résultats sont attendus. En tout cas, avec les agropoles, Moustapha Diop révèle que le maillage en industries du territoire national sera effectif sous peu.
«Mon rôle : mettre en place un écosystème favorable pour attirer les investisseurs»
Pour ceux qui se demandaient comment industrialiser le Sénégal avec un budget de dix milliards, Moustapha Diop rappelle que son rôle n’est pas de créer des industries, mais de mettre en place un écosystème favorable pour attirer les investisseurs. A cet effet, il révèle que d’ici peu, avec tous les moyens qui ont été consentis, beaucoup d’usines vont sortir de terre.
M. CISS