Depuis une semaine, la représentation nationale évalue les projets des budgets alloués aux différents ministères. Ce dimanche, c’était au tour de Mansour Faye de se soumettre aux questions des députés.L’occasion faisant le larron, l’essentiel du débat était axé sur la récente grève des transporteurs. Quand certains demandent au ministre d’impliquer davantage les acteurs aux réflexions du secteur, d’autres pensent qu’il faut impulser le transport public pour parer à ce genre de situation.
Le budget du ministère des Infrastructures, des Transports et du Désenclavement a été validé hier par l’Assemblée nationale. Il s’élève pour l’année 2022 à307.551.667.809 francs Cfa. Les députés ont interpellé Mansour Faye essentiellement sur la grève des transporteurs, la situation de Dakar Dem Dikk…
Pape Seydou Dianko : «la grève pouvait être évitée. Vous devez demander pardon aux Sénégalais…»
Pour Pape Seydou Dianko, le ministre des Transports doit s’excuser pour les désagréments causés par la grève. «J’estime que vous devez demander pardon aux Sénégalais. C’était un événement très éprouvant pour le peuple. Nous devons tirer beaucoup de leçons de cet épisode. Il est maintenant clair que rien ne peut se faire sans une concertation au préalable avec les acteurs du secteur», signifie-t-il.Pape Seydou Dianko, qui est d’habitude très courtois avec les ministres,a troqué hier ses habits de parlementaire contre ceux du transporteur. «Il faut que vos hommes vous facilitent la tâche en nous impliquant comme il se doit dans les processus d’élaboration des projets. Nous vous avons soutenu quand il s’est agi de changer les permis et cartes grises parce que nous sommes conscients qu’il faut évoluer», souligne Seydou Dianko, qui pense par contre que le Sénégal n’est pas encore prêt pour les permis à points.«On ne peut pas comparer le Sénégal et la France. Il faut viser le niveau des pays de la sous-région comme la Côte d’Ivoire ou encore le Mali. Les infrastructures favorables à un environnement pour les permis à points ne sont pas encore disponibles au Sénégal», précise ce dernier, selon qui la grève pouvait être évitéesi le ministre Mansour Faye avait appelé au dialogue à temps.
Abdou Mbacké Dolly :«avant de mettre en place le permis à points il faut d’abord combattre la corruption sur la route»
Toujours égal à lui, Abdou Mbacké Dollyasoumis Mansour Faye au même traitement que ses prédécesseurs. Pour ce dernier, la politique des transports du régime en place est une catastrophe. D’après lui, le transport au Sénégal est géré par presque six ministères. Il faut une réorganisation du secteur, mais aussi un dialogue sincère avec les acteurs.Embrayant dans le même sens que son collègue de la majorité, le député libéral soutient que le permis à points ne peut être une solution que si on règle d’abord le problème de la corruption.Sur la mise en service du Ter, Abdou Mbacké Dolly invite le ministre à accorder ses violons avec le Président pour dire au Sénégal à quand exactement le début de l’exploitation du train.
Aida Mbodj : «n’écoutez pas ceux qui vous font croire que la grève a été politisée, Gora Khouma n’est pas membre de Yewwi Askan Wi»
Aida Mbodji, elle,aappelé le ministre des Transports à faire attention à certains. «Tout le monde à senti les conséquences de la grève, une incidence subie par tout le monde. Les syndicalistes sont vos partenaires sociaux,donc il est important de discuter avec eux ; n’écoutez pas les préjugés fabriqués de toutes pièces pour vous faire croire que la grève a été politisée», renseigne l’ancienne maire de Bambey, qui précise que Gora Khouma n’est pas membre de l’opposition, encore moins de Yewwi Askan Wi.
Abdou Mbow :«l’Etat doit encourager et promouvoir ce qui se fait à Dakar Dem Dikk…»
Aida Sow Diawara, elle, s’est intéressée aux manquements décelés dans le transport de l’État grâce à la grève des transporteurs.Le maire socialiste de Golf Sudestimequ’il faut définir le rôle de la société Dakar Dem Dikk. Selon elle, les conséquences auraient pu être moins catastrophiquessi ladite société était mise à contribution.Abdou Mbow aussi partage le même avis que sa collègue. Pour lui,l’Etat doit encourager et promouvoir ce qui se fait à Dakar Dem Dikk. Pour pallier ce genre de situation, comme dans beaucoup de pays du monde, il faut un secteur de transport public fort, dit-il.
Nango Seck : «il faut lever la limitation de l’âge des véhicules importés pour…»
Nango Seck demande simplement quant à lui qu’on lève la règle de l’âge des véhicules importés pour que les expatriés qui le souhaitent puissent continuer à gérer leur business.«C’était une promesse du président de la République qu’il a honorée d’ailleurs, mais on se rend compte que malgré ça, l’âge des véhicules ou leur origine est tout le temps utilisé pour expliquer n’importe quel problème du secteur des transports», dit-il. Parlant au nom de la Diaspora, Nango Seck souligne qu’ils sont toujours dans la dynamique deréinsertion et de retour au pays, donc les autorités pourraient bien leur permettre d’importer les véhicules sans s'appesantir sur l’âge, comme le font nos pays voisins.
Cheikh Mbacké Dolly : «pour le Ter, ne fixez plus de date puisque vous êtes incapables de tenir parole»
Le président du groupe parlementaire Liberté et Démocratie pense, tout comme Pape Seydou Dianko, que Mansour Faye doit présenter ses excuses au peuple. «Nous avons vécu 3 jours de galère dont vous êtes le principal responsable. Vous devez des excuses aux Sénégalais», dit-il.Concernant le Train express régional,SerigneCheikh Mbacké Dolly invite le gouvernement à ne plus fixer de date,«puisqu’il est incapable de tenir sa parole», clame-t-il.
Ndèye Khady DIOUF