VOTE À L’UNANUMITÉ DE la Convention ENTRE LE MAROC ET LE SÉNÉGAL : Macky Sall et Mollah Morgun, les absents les plus présents




 
Les Sénégalais détenus dans les prisons marocaines et qui souhaitent purger leur peine au Sénégal vont bientôt pousser un ouf de soulagement. En effet, le parlement sénégalais a donné hier au président de la République l’autorisation de ratifier l’entente entre le Sénégal et le Royaume chérifien sur l'assistance aux personnes détenues et le transfèrement des personnes condamnées. Au cours de la séance plénière, le ministre en charge des Sénégalais de l’extérieur a été interpellé plusieurs fois sur le cas du Président Macky Sall concernant son éventuelle extradition. Ce qui a fait sortir Aïssata Tall Sall de ses gonds.
 
Les députés ont passé la matinée d’hier à examiner et voter à l’unanimité le projet de loi n°03/2025 autorisant le président de la République à ratifier la Convention entre la République du Sénégal et le Royaume du Maroc sur l'assistance aux personnes détenues et sur le transfèrement des personnes condamnées, signée le 17 décembre 2004, à Rabat. La majorité des parlementaires qui se sont exprimés lors du débat général ont salué la décision de l’Etat du Sénégal de ratifier ledit projet de loi tout en demandant que l’initiative soit élargie aux autres pays de la diaspora. Saye Cissé, bien qu’inquiète de la situation des Sénégalais vivant au Maroc, demande à l’Etat de trouver une solution le plus rapidement possible sur le cas des «Sénégalais influenceurs insulteurs» qui vivent à l’étranger. «Leur activité principale consiste à accuser, insulter, dénigrer d’honnêtes gens. Ils ont semé la pagaille dans la vie de beaucoup de citoyens et même ceux qui incarnent des institutions de la République. Je voudrais savoir ce que l’Etat compte faire pour éradiquer ce phénomène». Coumba Ndiaye partage la même position que sa collègue et demande au ministre de prendre ses responsabilités face aux insulteurs qui se réclament du parti et s’attaquent aux nouvelles autorités.
 
Maimouna Bousso : «multipliez ses conventions pour qu’aucun Sénégalais, y compris le président Macky Sall…»
 
Maimouna Bousso, elle, a prié l’Etat du Sénégal de multiplier ces conventions pour qu’aucun Sénégalais, y compris le président Macky Sall, ne puisse se dérober, quand il faudra répondre à la justice. Abdoulaye Toma Faye d’interpeller directement le ministre Yassine Fall sur le cas du président Macky Sall en demandant si l’Etat du Sénégal a déjà saisi le Maroc d’une demande d’extradition de l’ancien chef de l’Etat, parce que des sources annoncent le déménagement de ce dernier vers la Côte d’Ivoire.
 
Barane Fofana : «C’est aberrant de citer Macky Sall dans tout et n’importe quoi»
 
Répondant aux députés de Pastef qui ont mentionné le nom du président Macky Sall, Barane Fofana leur fait savoir que c’est peine perdu de parler de l’ancien President qui est en train de faire sa vie hors du pays. «C’est aberrant que vous citiez son nom dans tout et n’importe quoi. Je me demande s’il vous arrive de penser à autre chose que le sort du président Macky Sall qui, pourtant, fait son bonhomme de chemin depuis qu’il a quitté le pouvoir. Vous le dépeignez en monstre ; pourtant il porte la voix des chefs d’États africains», lance-t-il.
 
Aïssata Tall: «Macky Sall sera au Maroc tant que c’est sa volonté, il rentrera au Senegal quand il voudra»
 
Aïssata Tall Sall s’est appesantie en premier sur le retard accusé par le Sénégal pour la ratification de cette convention. Selon l’ancienne ministre des Affaires étrangères (2020-2023), il faut distinguer les relations internationales fondées sur le droit et les conventions et la diplomatie. «Parfois ce sont les relations internationales qui nous amènent à signer les conventions et c’est la diplomatie qui nous indique d’aller ratifier ou de ne pas ratifier. Est-ce que c’était notre intérêt de ratifier cette convention à l’époque ? Est-ce que ce n’était pas le Maroc qui avait beaucoup plus intérêt que nous à ratifier cette convention ?», s’interroge-t-elle.
Aïssata Tall Sall de finir par l’agitation du nom du président Macky Sall depuis l’annonce de la séance plénière. Elle se demande d’ailleurs pourquoi l’ancien chef de l’Etat se retrouve subitement au centre de cette discussion. «Il y a au Sénégal de soi-disant juristes qui ne connaissent rien au droit, qui ont dit que la convention concerne le président Macky Sall et tout le monde s’est mis à épiloguer. Il a fallu que la présidente de la commission des affaires étrangères sorte un communiqué pour dire qu’elle ne concerne pas le président Macky Sall», affirme-t-elle avant de poursuivre : «ensuite on a fait courir une autre rumeur pour faire croire que le roi du Maroc a demandé au président Macky Sall de partir. Au moment où on fait circuler des rumeurs sur le président Macky Sal pour le salir, les Marocains eux l’ont peint sur un mur pour lui rendre hommage. Il a choisi de vivre au Maroc parce que c’est sa liberté. Il sera donc au Maroc tant que c’est sa volonté, il rentrera au Senegal quand il voudra, personne ne peut le lui interdire».
 
Ayib Daffé : «si Macky Sall doit être jugé, ce sera dans les règles établies par la loi»
 
Le président du groupe parlementaire Pastef, pour sa part, ne s’est pas fait prier pour lui porter une réplique. Pour Ayib Daffé, si le nom de l’ancien president a été cité, c’est par rapport à une demande de justice. «Personne ne dit que cette convention lui est réservée exclusivement, mais le Sénégalais lui reproche énormément de choses et son nom est cité dans des scandales. C’est un justiciable sénégalais, même s’il doit être jugé dans des conditions spéciales définies par la constitution», explique-t-il. Ayib Daffé d’assurer que si Macky Sall doit être jugé, ce sera dans les règles établies par la loi. «Si la justice a des choses à reprocher à Macky Sall, il répondra de ses actes. La Haute cour de justice est là pour ça. Il n’y a pas lieu de s’agiter ou de menacer la justice», prévient-il.
Les difficultés que vivent les Sénégalais en Mauritanie à cause des cartes de séjour aussi ont fait l’objet de débat. Tahirou Sarr, Guy Marius Sagna ainsi que beaucoup d’autres parlementaires ont demandé à l’Etat d’appliquer la réciprocité avec tous les pays qui demandent des cartes de séjour et des visas aux citoyens sénégalais qui y séjournent.
Ndèye Khady D. FALL
 
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