A Touba, en prélude au grand Magal, le chef de l’Etat a rassuré le Khalife général des Mourides que rien ne peut le détourner de la poursuite de ses réalisations dans la cité religieuse de Touba, où il n’a enregistré que des revers lors des dernières élections. A l’en croire, il est dans le temps de l’action avec des réalisations concrètes, et le travail, dit-il, ne s’acoquine pas de commérages. Il a également révélé que son ambition, à l’heure du départ, est de léguer à la postérité un Sénégal prospère, meilleur que celui dont il a hérité en accédant au pouvoir.
En prélude au Grand Magal de Touba qui sera célébré ce jeudi 15 septembre, le Président Macky Sall s’est rendu dans la ville sainte de Touba, à Darou Minam, chez le Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké. Des moments de retrouvailles et de recueillement auprès du patriarche mouride, en compagnie du ministre de l’Intérieur, Félix Antoine Abdoulaye Diome. «C’est toujours un honneur renouvelé de venir à Touba en cette veille de Grand Magal de Touba apporter mon ‘’ziar’’ et celui du peuple à notre vénéré guide et père Serigne Mountakha Mbacké et lui renouveler notre allégeance ; mais aussi de formuler des prières à son endroit pour qu’il puisse poursuivre son œuvre à la tête de la communauté mouride», a d’emblée indiqué le chef de l’État, avant de poursuivre : «depuis que j’ai rencontré Serigne Mountakha Mbacké, bien avant mon accession à la magistrature suprême, il a toujours formulé des prières à mon égard. Il m’a toujours conseillé de ne jamais me fier à ce que font les autres, parce que je travaille pour Serigne Touba et quiconque travaille pour lui sera rétribué. Je suis dans cette logique. Et, je n’attends pas de ‘’ndigël’’ pour faire ce que je dois faire à Touba, sans rien attendre en retour», explique Macky Sall. Le moment pour le chef de l’État de témoigner que le patriarche de Minam ne lui a jamais soumis de projets personnels, mais des projets pour la ville sainte de Touba et sa population. «Un chef religieux de cette dimension, on ne peut que prier pour lui, car sa présence est utile aussi bien pour Touba que pour la Ummah islamique», renchérit-il. Non sans rappeler l’affection et l’estime que lesaint homme lui porte. Une marque de motivation, dit-il, pour continuer ses réalisations dans la cité religieuse. «Soyez certain que je ne ménagerai aucun effort à poursuivre, durant mon magistère, tous mes projets pour la ville sainte de Touba. Je le prends comme un sacerdoce et rien sur terre ne peut m’en déroger», a martelé le Président Sall.
Le travail ne s’acoquine pas de commérages
Sur un autre registre, il fait remarquer que le grand Magal de cette année se déroule en plein hivernage avec son lot de catastrophes. Cependant, il précise qu’il s’agit d’un phénomène mondial qui résulte des effets du changement climatique. A l’image de ces pays fortement impactés à travers le monde, dit-il, le Sénégal n’est pas en reste, particulièrement Touba et Dakar confrontées à beaucoup de difficultés liées aux inondations. «C’est pourquoi, lorsque j’ai été informé de la remontée de la nappe phréatique aux abords de la grande Mosquée de Touba, toutes les dispositions ont été prises, en urgence, pour remédier à ce phénomène. L’année dernière, ajoute-t-il, le gouvernement a financé un projet de 23 milliards qui a été à l’origine de l’érection d’un grand bassin de rétention à Darou Rahmane pour réceptionner le trop plein d’eau du bassin de Keur Niang en plus d’un autre bassin à Paufdi. Mais, on s’est rendu compte que ce n’était pas suffisant eu égard à l’extension de la ville et à l’augmentation de la population de Touba. C’est pourquoi, nous avons créé un autre grand bassin à Kab d’une superficie de 60 hectares, (du jamais vu au Sénégal), pour constituer le réceptacle de toutes les eaux en provenance de Touba et qui passent par Keur Niang, Darou Rahmane et Paufdi», déclare le chef de l’Etat.
«Mon ambition est de laisser un Sénégal prospère, lorsque je quitterai le pouvoir»
Pour toutes ces réalisations à l’actif de Touba, le Président n’a pas manqué de s’en prendre à ses détracteurs. «C’est du concret, toutes ces réalisations. Nous sommes dans le temps de l’action et le travail ne s’acoquine pas de commérages. On devrait plutôt encourager les efforts déployés par l’Etat pour le pousser à faire plus et mieux. Malheureusement, il faut faire avec, le Sénégal est ainsi fait», déplore l’hôte de Touba qui n’a pas, pour autant, manqué de rassurer le Khalife des Mourides quant à sa volonté de poursuivre ses projets dans la cité religieuse et rien, dit-il, ne peut le détourner de cet objectif. «Pour vous rassurer, je ne compte pas lever le pied et ces commérages ne vont en rien influencer sur le travail que je fais à Touba et dans le reste du pays. Mon ambition est de laisser un Sénégal prospère, lorsque je quitterai le pouvoir, un Sénégal meilleur que celui dont j’ai hérité en arrivant au pouvoir. Il appartiendra à mon successeur de poursuivre cette œuvre», tranche le chef de l’Etat qui se glorifie, en sus, d’avoir réalisé quatre forages supplémentaires à Darou Khoudoss, Ngabou, Bollolèle et Matlaboul Fawzeyni. En effet, avec l’extension de la cité religieuse, Touba a besoin de ces réalisations. «Le travail ne va pas s’arrêter, nos efforts seront poursuivis, et je suis dans cette dynamique», assure M. Sall.
Serigne Mountakha Mbacké confie le chef de l’Etat à Serigne Touba
A son tour, le Khalife général des Mourides est revenu sur ses relations avec le président de la République. «Le Président ne cesse de s’investir pour le développement de Touba, il a toute mon affection et ma reconnaissance. Tout ce que tu fais, tu le fais pour Serigne Touba. Comme je l’ai toujours dit, je te confie à Serigne Touba», témoigne le patriarche de Minam avant une poignée de main entre le guide religieux et le chef de l’Etat. De son côté, le porte-parole du Khalife des Mourides est revenu sur l’objet du Magal de Touba, avant de remercier le chef de l’Etat, au nom du Khalife des Mourides, pour toutes les réalisations consenties dans la ville sainte. «Vos efforts pour Touba ne seront pas vains», dit-il.
M. CISS