Emmanuel Macron, qui disait lors de son discours prononcé le mardi 28 novembre 2017, à l'université Ouaga 1, au Burkina Faso, qu’«il n’y a plus de politique africaine de la France», n’a pas réussi à convaincre les irréductibles panafricanistes. En tout cas, pas les organisations réunies autour de la campagne pour la souveraineté monétaire dénommée «France Dégage». Celles-ci ont, en effet, décidé de lui mener la vie dure pendant son séjour prochain dans la capitale sénégalaise. A cet effet, Guy Marius Sagna, Ndèye Nogaye Babel Sow, Ousmane Wade… ont décidé de tenir un sit-in de protestation pacifique, le jeudi 1er février prochain, devant l’ambassade de France au Sénégal. La manifestation pour laquelle une lettre d’information a été adressée au préfet du département de Dakar sera pour protester contre «le néocolonialisme monétaire (Franc Cfa) et exiger la sortie de la France du Franc Cfa ou Frexit», «les Accords de partenariat économique (Ape)» ou encore «la politique migratoire de la France». A ce propos, les organisations signataires de la note d’information vont adresser une lettre sera au Président Emmanuel Macron qu’ils vont déposer à l’ambassade de France pendant la manifestation. «Nous voulons saisir l’opportunité que constitue la venue au Sénégal d’Emmanuel Macron et d’autres Présidents africains, concernés - comme la France - par le franc Cfa, les Ape et la crise migratoire, pour informer ces chefs d’Etat, l’opinion publique nationale et internationale de nos positions», disent-elles, invitant le préfet de Dakar à trouver les moyens pour encadrer leur manifestation. Ainsi, interpellent-elles directement le préfet, lui notifiant leur espoir que leur manifestation aura lieu. «Quand nos chefs d’Etat africains, y compris le Président Macky Sall, se déplacent en France, des ressortissants des pays africains manifestent régulièrement devant leur ambassade ou tout autre édifice sans être inquiétés».
Terminant, les organisations réunies autour de la campagne pour la souveraineté monétaire «France Dégage» avertissent: «une interdiction de notre manifestation ne sera qu’une illustration de plus de ce que nos pays ne sont pas souverains et que nos dirigeants sont d’une dignité inférieure à celle des dirigeants des pays impérialistes».
Au moins sept chefs d’Etat, les dirigeants des deux plus importantes organisations du monde et une star planétaire de la musique sont attendus le 2 février 2018 à Dakar, à la troisième Conférence internationale de reconstitution des fonds du Partenariat mondial pour l’éducation (Gpe). Cette conférence a pour but de récolter 3,1 milliards de dollars sur la période 2018-2020, afin de pouvoir financer l’éducation des centaines de millions de filles et de garçons qui, à travers le monde, n’y ont toujours pas accès.
Sidy Djimby NDAO