INCIDENT DIPLOMATIQUE
Sidiki Kaba visite la Mosquée Al-Aqsa de Jérusalem en compagnie de la police israélienne, les Palestiniens exigent des excuses du Sénégal
Pour une visite jugée historique en Israël, le ministre des Affaires étrangères a créé un incident diplomatique. Sidiki Kaba est, en effet, allé visiter la Mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, le troisième site le plus sacré au monde pour les musulmans, en compagnie de la police israélienne et en l'absence de toute coordination avec la partie palestinienne. «Une violation du consensus de l’Organisation de la coopération islamique» qui pousse les autorités palestiniennes à demander des excuses de l’Etat du Sénégal.
C’est à se demander si certaines autorités sénégalaises sont capables de se rendre à l’étranger et revenir au Sénégal sans entacher l’image de notre pays et sans créer de dommages collatéraux. En effet, après le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, qui avait «insulté» l’image de notre pays en acceptant d’être reçu en Iran sous le drapeau du Cameroun, c’est au tour du patron de la diplomatie sénégalaise de porter un sacré coup à l’honorabilité du Sénégal.
Hier mercredi 28 mars, le ministre sénégalais des Affaires étrangères Sidiki Kaba a visité la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem-Est, sous la protection de la police israélienne. Une décision du ministre sénégalais que le ministère palestinien de l'Information ainsi que l'autorité en charge des biens religieux de Jérusalem (Awqaf) et le Conseil supérieur islamique ont fortement critiquée, reprochant à l’officiel sénégalais le fait que la visite n'ait pas été organisée en coordination avec la partie palestinienne.
Dans une déclaration rendue publique dans la journée d’hier, le ministère palestinien de l'Information a déclaré inacceptable l’entrée du ministre sénégalais des Affaires étrangères Kaba dans la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem-Est en liaison avec la police israélienne. «Cette visite est à la fois une violation du consensus de l'Oci et un événement dangereux dans lequel les relations sénégalo-palestiniennes ont été compromises», a-t-il dit.
Ainsi, déplorant une violation de leur souveraineté, les autorités palestiniennes exigent des excuses du Sénégal. «Nous espérons que la sympathique République du Sénégal présentera ses excuses à la Palestine pour cette raison», ajoute-t-il.
Dans une autre déclaration, le directeur de la Mosquée Al-Aqsa, Omar al-Kisvani, a condamné la visite de Sidiki Kaba dans le lieu saint sous la protection de la police israélienne, sans coordination avec eux. «Le ministre sénégalais a visité Al-Aqsa ce matin accompagné de la police israélienne et en l'absence de toute coordination avec les autorités Awqaf de Jérusalem. Nous ne l'avons pas officiellement salué, car sa visite a été organisée par les autorités d'occupation israéliennes et non par nous», a déclaré Omar Kiswani. Poursuivant, le directeur de l’édifice religieux rappelle que toute personne qui entre dans le site religieux accompagnée de la police israélienne est considérée comme un intrus illicite. «Et c'est exactement ce que le ministre des Affaires étrangères sénégalais a fait aujourd'hui», a-t-il ajoute.
Il faut savoir que pour les musulmans, Al-Aqsa représente le troisième site le plus sacré au monde. Les juifs, pour leur part, se réfèrent à la région comme «Mont du Temple», affirmant qu'il était le site de deux temples juifs dans les temps anciens. Israël a occupé Jérusalem-Est, où se trouve l'Al-Aqsa, pendant la guerre israélo-arabe de 1967. Dans un geste reconnu par la communauté internationale, Israël a annexé la ville entière en 1980, la revendiquant comme sa capitale «indivise».
Pour rappel, la visite du ministre des Affaires étrangères Sidiki Kaba intervient 47 ans après celle de feu le Président Léopold Sédar Senghor en 1971. Le Sénégal est à la tête du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du Peuple palestinien depuis 1975. Dakar a été reconduit à ce poste au mois de février 2017. Mais une telle «violation des droits du peuple palestinien» risque de bien changer la donne. Une bévue que n’aurait certainement jamais commise Mankeur Ndiaye. Comme quoi, il faut impérativement un diplomate à la tête de la diplomatie.
Sidy Djimby NDAO
Sidiki Kaba visite la Mosquée Al-Aqsa de Jérusalem en compagnie de la police israélienne, les Palestiniens exigent des excuses du Sénégal
Pour une visite jugée historique en Israël, le ministre des Affaires étrangères a créé un incident diplomatique. Sidiki Kaba est, en effet, allé visiter la Mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, le troisième site le plus sacré au monde pour les musulmans, en compagnie de la police israélienne et en l'absence de toute coordination avec la partie palestinienne. «Une violation du consensus de l’Organisation de la coopération islamique» qui pousse les autorités palestiniennes à demander des excuses de l’Etat du Sénégal.
C’est à se demander si certaines autorités sénégalaises sont capables de se rendre à l’étranger et revenir au Sénégal sans entacher l’image de notre pays et sans créer de dommages collatéraux. En effet, après le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, qui avait «insulté» l’image de notre pays en acceptant d’être reçu en Iran sous le drapeau du Cameroun, c’est au tour du patron de la diplomatie sénégalaise de porter un sacré coup à l’honorabilité du Sénégal.
Hier mercredi 28 mars, le ministre sénégalais des Affaires étrangères Sidiki Kaba a visité la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem-Est, sous la protection de la police israélienne. Une décision du ministre sénégalais que le ministère palestinien de l'Information ainsi que l'autorité en charge des biens religieux de Jérusalem (Awqaf) et le Conseil supérieur islamique ont fortement critiquée, reprochant à l’officiel sénégalais le fait que la visite n'ait pas été organisée en coordination avec la partie palestinienne.
Le ministère palestinien de l'Information trouve inacceptable…
Dans une déclaration rendue publique dans la journée d’hier, le ministère palestinien de l'Information a déclaré inacceptable l’entrée du ministre sénégalais des Affaires étrangères Kaba dans la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem-Est en liaison avec la police israélienne. «Cette visite est à la fois une violation du consensus de l'Oci et un événement dangereux dans lequel les relations sénégalo-palestiniennes ont été compromises», a-t-il dit.
Violation de la souveraineté des Palestiniens
Ainsi, déplorant une violation de leur souveraineté, les autorités palestiniennes exigent des excuses du Sénégal. «Nous espérons que la sympathique République du Sénégal présentera ses excuses à la Palestine pour cette raison», ajoute-t-il.
Le directeur de la Mosquée Al-Aqsa condamne
Dans une autre déclaration, le directeur de la Mosquée Al-Aqsa, Omar al-Kisvani, a condamné la visite de Sidiki Kaba dans le lieu saint sous la protection de la police israélienne, sans coordination avec eux. «Le ministre sénégalais a visité Al-Aqsa ce matin accompagné de la police israélienne et en l'absence de toute coordination avec les autorités Awqaf de Jérusalem. Nous ne l'avons pas officiellement salué, car sa visite a été organisée par les autorités d'occupation israéliennes et non par nous», a déclaré Omar Kiswani. Poursuivant, le directeur de l’édifice religieux rappelle que toute personne qui entre dans le site religieux accompagnée de la police israélienne est considérée comme un intrus illicite. «Et c'est exactement ce que le ministre des Affaires étrangères sénégalais a fait aujourd'hui», a-t-il ajoute.
Il faut savoir que pour les musulmans, Al-Aqsa représente le troisième site le plus sacré au monde. Les juifs, pour leur part, se réfèrent à la région comme «Mont du Temple», affirmant qu'il était le site de deux temples juifs dans les temps anciens. Israël a occupé Jérusalem-Est, où se trouve l'Al-Aqsa, pendant la guerre israélo-arabe de 1967. Dans un geste reconnu par la communauté internationale, Israël a annexé la ville entière en 1980, la revendiquant comme sa capitale «indivise».
Pour rappel, la visite du ministre des Affaires étrangères Sidiki Kaba intervient 47 ans après celle de feu le Président Léopold Sédar Senghor en 1971. Le Sénégal est à la tête du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du Peuple palestinien depuis 1975. Dakar a été reconduit à ce poste au mois de février 2017. Mais une telle «violation des droits du peuple palestinien» risque de bien changer la donne. Une bévue que n’aurait certainement jamais commise Mankeur Ndiaye. Comme quoi, il faut impérativement un diplomate à la tête de la diplomatie.
Sidy Djimby NDAO