Madické Niang était hier l'hôte du Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, auprès de qui il s'est recueilli. Seulement, Madické n'a pu retenir ses larmes après les éloges et témoignages du patriarche mouride sur sa personne.
Madické Niang a pleuré comme une madeleine, hier vendredi, au moment de son face à face avec le guide de la communauté mouride, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké. Accompagné d'une forte délégation constituée de proches, parents et des alliés à sa coalition, Madické Niang n'imaginait certainement pas que le Khalife ne lui laisserait même pas piper mot avant de lui témoigner publiquement ses sentiments. «Je peux témoigner que vous êtes un fervent talibé mouride, et je peux également témoigner que vous adorez Serigne Touba», a coupé net le Khalife s'adressant à son hôte.
«C’est quoi être dans un gouvernement ou à la tête d’une Institution si ce n’est se créer des problèmes ?»
Le Khalife de poursuivre : «je rappelle que le seul fait d'adorer Serigne Touba est beaucoup plus important que toutes ces affaires de gouvernement et toutes ces mondanités». Serigne Mountakha Mbacké de se faire plus précis : «vouer un amour réel à Serigne Touba, lui porter un attachement sans limite, est meilleur que tous les avantages de ce bas monde. Walahi, walahi, walahi». Le saint homme d’ajouter : «aimer Serigne Touba, lui vouer un amour sans fin, est plus important que tous les gouvernements de ce bas monde». L’amour de Serigne Touba est plus important que tout cela, dans une vie». Le marabout de lui demander : «c’est quoi être dans un gouvernement, à la tête d’une Institution si ce n’est se créer des problèmes, stresser plus qu’on n’en a besoin?».
«L'amour que j’ai pour toi, fondé sur ton attachement à Serigne Touba, reste intact»
Sans attendre de réponse de Madické Niang, Serigne Mountakha Mbacké enchaine en lui disant qu’un talibé doit rendre grâce à Dieu. «C’est vrai qu’on ne peut aller contre son destin. Mais ce qui est vrai, c’est que c’est Dieu qui est Vérité et c’est ce qu’Il dit qui est vérité absolument vraie et l’exemple le plus patent, pour toi, de ce désintéressement aux choses de ce bas-monde, c’est Serigne Touba. Toute sa vie durant, il ne s’est jamais attaché aux choses de ce bas-monde. Il ne voulait rien de ce monde jusqu’à sa mort. Serigne Touba n'a jamais été à la quête d'un quelconque privilège de ce bas-monde, durant tout le temps qu’il a vécu. C'est cela la vérité ! L'amour que j’ai pour toi, fondé sur ton attachement à Serigne Touba, reste intact».
Des moments forts agréables pour ce dernier, qui n'a pu retenir ses larmes, à moins d'un mètre du Khalife. Après avoir pris congé du guide, Madické Niang, qui a rencontré la presse, est revenu sur ses émotions qui ont échappé à son contrôle durant son entretien avec le Serigne Mountakha. «Tout le monde sait qu'aussitôt après la proclamation des résultats, j'allais venir sur Touba. J'avais décidé de venir remercier le marabout, mais surtout réaffirmer mon appartenance à la communauté mouride. Je n'ai même pas eu le temps de parler que le marabout, en des termes très émouvants, m'a manifesté les sentiments forts qu'il nourrit à mon endroit. Vous m'avez vu fondre en larmes. L'émotion était tellement forte en moi que je n'ai pas pu résister. Donc il ne me reste qu’à remercier le Khalife général des mourides, réaffirmer mon appartenance à la communauté mouride, et dire que je suis talibé, je l'ai été avant d'avoir une ambition politique, avant même d'entrer en politique et je continuerai toute ma vie à être un talibé mouride. Je remercie les populations de Touba et tous les leaders qui sont venus vers moi», a-t-il expliqué aux professionnels des médias.
Moustapha DIAKHATE