VICTORINE ANQUEDICHE NDEYE A L’OCCASION DE L’EXAMEN DU BUDGET DE SON DEPARTEMENT : « Nous voulons que chaque centime investi ait un impact sur la population »




 
 
Le ministre de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire a battu en brèche les préjugés sur les prétendus financements politiques allégués par certains députés et en veut pour preuve les 600 milliards de crédits accordés aux services financiers décentralisés. Très présente sur le terrain pour combler l’absence de services déconcentrés, Victorine Ndeye veut que chaque centime investi ait un impact sur la population.
 
 
 
Interpellée sur les financements accordés à certaines régions lors de ses récentes tournées, le ministre de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire de rappeler que les ressources allouées au niveau des régions de Kédougou, Ziguinchor et Matam l’ont été suite à une tournée dans 7 régions pour identifier les acteurs, faire une structuration et voir ce qui était possible d’offrir en subventions pour permettre à ces derniers d’aller vers une pleine exploitation de leurs potentiels et pouvoir générer des emplois. Spécifiquement à Ziguinchor, informé le ministre, des rencontres ont été tenues en présence des autorités administratives pour travailler sur la répartition des ressources et un plan d’intervention avec à la clé l’obligation d’ouvrir un compte au niveau d’un système financier décentralisé local pour participer à l’inclusion financière. « C’est un processus qui permet de prévenir tout détournement d’objectif mais aussi de veiller à la bonne utilisation des subventions. Je vous rassure nous avons travaillé de façon transparente et je ne fais pas dans la distribution, mais dans la subvention d’activités », précise le ministre de la Microfinance.
 
Des visites de terrain pour combler l’absence de services décentralisés 
 
Concernant l’absence de services déconcentrés de son département, le ministre soutient que ce n’est pas une raison de dire que nous ne faisons rien. « Même si tout est concentré à Dakar, nous ne restons pas dans nos bureaux. Nous sommes sur le terrain. Nous venons de faire 13.000 km pour être au contact de la population. C’est ce que le Président nous a instruit de faire. Nous sommes sur le terrain pour tâter le pouls, discuter avec les populations et s’enquérir de leurs préoccupations et de faire tout ce qui est à notre pouvoir pour apporter des solutions à leurs problèmes. Nous avons certes un petit département, mais nous voulons que chaque centime investi sur le terrain ait un impact sur la population », fait remarquer le ministre. C’est ce qui justifie, dit-elle, ses récentes visites à Matam, Ziguinchor, Fatick, Kaolack, entre autres localités. « Nous n’avons pas peur du terrain. Si le président de la République a réussi à mettre en place le Pse, c’est parce qu’il est descendu sur le terrain, discuter avec les populations et recueillir leurs préoccupations. « Nous sommes dans cette Dynamique. Nous ne faisons pas de promesse et lorsque nous arrivons dans une région, ce sera pour des financements », ajoute le ministre.
 
Victorine Ndeye : « il est important de distinguer les actions du gouvernement de la politique partisane »
 
Abordant les préjugés sur les prétendus « financements politiques » décriés par certains parlementaires, Victorine Ndeye dit assumer son appartenance au parti présidentiel. « Cependant en tant que membre du gouvernement, je suis attaché aux valeurs républicaines et à la justice sociale. Mon engagement se manifeste à travers des actions qui visent le bien-être des citoyens sénégalais, sans distinction », tranche le ministre. Pour rassurer les députés, Mme Ndeye précise que la microfinance a facilité la distribution de plus de 600 milliards de crédits à travers les Systèmes financiers décentralisés (Sfd). L’objectif, dit-elle, est de promouvoir l'accès à ces financements sans discrimination. « Tous les citoyens sénégalais ont la possibilité de bénéficier des guichets de financement. Cependant, il est essentiel d'aborder ce sujet de manière responsable. Lorsque certains acteurs politiques laissent entendre que le gouvernement, l'État, ou le parti au pouvoir sont mal intentionnés, et que les actions de l'État, y compris celles de mon département ministériel, sont motivées par des considérations électorales en faveur de notre camp, cela soulève des questions. Aller jusqu'à qualifier ceux qui bénéficient de financements de « vendus » ne contribue pas à un accès de tous aux financements. Il est important de distinguer les actions du gouvernement de la politique partisane », explique le ministre de la microfinance, avant de marteler : « Bien que je comprenne l'aspiration à vouloir dévaloriser le bilan élogieux du président Macky Sall, les populations ont le droit de bénéficier de financements et de subventions sans être stigmatisées. Nous devons accepter de promouvoir les réalisations gouvernementales et le droit des citoyens à bénéficier aux financements et interventions de l’Etat », assène le ministre.
 
Des financements à taux nul et des lignes de financements à taux de 6%
 
 Les taux d’intérêts élevés demeurent, cependant, une préoccupation pour le chef de l’Etat, informe le ministre, qui a donné des instructions pour adresser cette question dans la règlementation. Toutefois, Victorine Ndeye estime les efforts de l’Etat sur ce point considérables. « Nous avons au niveau du ministère permis un accès à des financements à taux nul avec le Fonamif sous forme de ressources affectées, nous avons des lignes de financements à des taux inférieurs ou égaux à 6%, nous avons le financement Promise qui ne dispose pas de taux d’intérêt », explique le ministre qui révèle que les populations reconnaissent des améliorations continues dans l’accès et les conditions de financements au niveau des Sfd. Mme le ministre est aussi revenue sur le bilan de la microfinance islamique avec l'opérationnalisation de 16 guichets islamiques ; l’ouverture de 6 antennes régionales (Fatick, Kaolack, Diourbel, Kaffrine et Thiès) ; le refinancement de 17 Sfd pour un montant cumulé de 3 milliards 309 millions ; le financement de 4 880 micro entrepreneurs. Avec la Banque islamique de développement (Bid), ajoute le ministre, un premier financement de 5,7 milliards a été mis à la disposition de 4 Sfd. A l’en croire, la réglementation reste la seule étape à franchir pour démarrer les opérations par ce modèle de financement alternatif. 
 
Ess, l’économie de la poignée, pas l’économie des pauvres 
 
S’agissant de l’économie sociale et solidaire (Ess), le ministre dira qu’elle représente, l'économie de la poignée de main, pas l’économie des pauvres. En ce qu’elle offre, dit-elle, une meilleure organisation des acteurs, favorise la création d'emplois décents et durables, génère de la richesse, et permet l'exploitation optimale du potentiel de nos terroirs. Au titre de l’année 2024, le projet de budget du ministère de la Microfinance et de l’économie sociale et solidaire est arrêté à 14 milliards 954 millions francs Cfa en autorisations d’engagement et en crédits de paiement.
 
M. CISS
 
 
 
Boom
 
Pse, Macky dafko tek ci axe !
 
Victorine Ndeye s’est lâchée lors de l’adoption du budget de son département par les députés. En effet, évoquant ses nombreux déplacements sur le terrain pour recueillir les préoccupations des populations en vue d’octroyer des financements, le ministre de la Microfinance et de l’Economie sociale et solidaire rappelle que le chef de l’Etat a mis en place le Plan Sénégal émergent (Pse) après une tournée nationale. « C’est parce qu’il a été sur le terrain, au contact de la population qu’il a réussi à bâtir le Pse. Le Pse a été construit sur des bases solides, Macky daf ko tek ci axe », clame Victorine Ndeye, sous les applaudissements des députés de la majorité.
 
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